[0] Grégoire le Grand, Lettres, Livre XI, lettre 10 : [1] {sans traduction française} [2] Dites-moi, mon frère, quel évêque avez-vous jamais ouï dire qui en ait fait autant ? Cette seule considération ne devait-elle pas vous retenir afin de ne paraître pas seul pieux et sage, au mépris de vos frères ? Une chose est d'adorer une peinture, une autre d'apprendre par l'histoire de la peinture ce qu'il faut adorer. [3] Il faut ajouter ensuite que la peinture des images a été employée pour l'édification du peuple ignorant afin que ceux qui ne savent pas lire puissent, en voyant les histoires représentées, apprendre ce qui s'est passé autrefois et que si vous avez ordonné de briser les images c'est parce que vous avez vu qu'on les adorait. {- - -} [4] On dit qu'en brisant ces images vous avez tellement scandalisé votre peuple que la plupart s'est séparé de votre communauté. Il faut les rappeler et leur montrer que par l'écriture sainte qu'il n'est pas permis d'adorer ce qui est fait de main d'homme. Puis ajouter, que voyant l'usage légitime des images, tourné en adoration, vous en avez été indigné et les avez fait briser. Vous ajouterez : si vous voulez avoir des images dans l'église, pour votre instruction, pour laquelle on les a faites anciennement, je vous le permets volontiers. Ainsi vous les adoucirez et les ramènerez à l'union. Si quelqu'un veut faire des images, ne l'empêchez pas : défendez seulement de les adorer. La vue des histoires doit exciter en eux la componction : mais ils ne doivent se prosterner que pour adorer la Sainte Trinité. Je vous dis tout ceci que par l'amour que j'ai pour l'église, non pour affaiblir votre zèle, mais pour vous encourager dans votre devoir.