[7,0] LIVRE SEPT. [7,1] {sans correspondance} [7,2] {sans correspondance} [7,3] III. FORMULE DU COMTE DES GOTHS DANS CHAQUE PROVINCE. Traductions partielles : The Church quarterly review, Volume 10, 1880 ; François Martroye, L'Occident à l'époque byzantine: Goths et Vandales, 1904. Comme nous savons, avec l'aide de Dieu, que les Goths s’installent en se mêlant parmi vous, afin d'éviter des troubles, qui naissent habituellement entre vous, nous avons cru bon de vous envoyer le comte XX, personne sublime, homme aux bonnes mœurs déjà éprouvées chez nous, afin qu'il puisse mettre fin, selon nos édits, à toute controverse survenant entre deux Goths ; si un problème se pose entre un Goth et un Romain, il pourra, après s’être assuré le concours d’un jurisconsulte Romain, décider de la controverse de façon équitable. Concernant deux Romains, laissez reposer la décision sur les juges romains que nous désignons dans les différentes provinces; ainsi, chacun conservera ses lois et, malgré la diversité de législation, il y aura pour tous une même justice. Ainsi, avec le secours de Dieu, l’une et l'autre nation jouiront du bienfait de la sécurité. Sachez que nous avons pour tous une égale bienveillance, mais que ceux-là se recommanderont plus particulièrement à notre affection, qui seront plus fidèles à observer les lois. Nous n’aimons pas une quelconque brutalité ; nous détestons l’insolence criminelle et ses coupables. Notre Piété déteste les auteurs de violences. Ce n'est pas la force qui doit décider les contestations, c'est la justice. Pourquoi user de violence, quand on a des tribunaux ? Si nous donnons des émoluments aux juges, si nos largesses de toutes sortes entretiennent tant d'offices, c'est pour ne pas laisser se multiplier des procédés dont l'effet serait d'engendrer la haine entre nos sujets. Soumis à un même pouvoir, tous doivent être unis de cœur. Nous nous adressons à l'un et à l'autre peuple que nous aimons également. Les Goths dont les propriétés sont voisines de celles des Romains, doivent être unis à ceux-ci par des sentiments de bienveillance. Les Romains doivent avoir une grande affection pour les Goths qui, en temps de paix, leur procurent le bienfait d'un important surcroît de population, qui, en temps de guerre, défendent l'Etat tout entier. Que les Goths obéissent donc au juge établi par nous ; qu'ils se soumettent à ce qu'il décidera pour l'exécution des lois. Notre but est de donner satisfaction à leurs intérêts et aux intérêts de notre Empire. [7,4] IV. FORMULE DE DUC DES RHETIES. Traduction française : L. G. du Buat, Histoire ancienne des peuples de l'Europe, t. IX, 1772. Quoique les emplois qui donnent le même rang, paraissent ne laisser d'autre différence entre les personnes qui en sont revêtues, que celle qui résulte de leur ancienneté, cependant, par la nature même des choses, c'est une marque de confiance particulière que l'on donne aux personnes de votre grade, lorsqu'on leur confie les peuples qui habitent les provinces frontières. Ce n'est pas la même chose de rendre la justice dans une province tranquille, ou de commander dans le voisinage des nations suspectes. Dans ce dernier poste on a moins affaire avec les vices des citoyens qu'avec les armes des ennemis. On n'entend pas seulement la voix du crieur public ; le son de la trompette y retentit aussi très souvent. Les Rhéties sont en effet le boulevard de l'Italie et la barrière de la province. Nous croyons même qu'on ne leur a pas donné ce nom sans raison, puisque par leur situation elles sont en quelque sorte un rets tendu à des nations également sauvages et féroces. C'est contre ce rets que vient s'amortir l'impétuosité des Barbares. C'est en quelque sorte à travers ses mailles qu'on lance l'épieu qui va percer leur audace furieuse. Leurs efforts contre nous sont votre chasse, et c'est un jeu pour vous de faire ce que nous avons toujours fait avec tant de succès, ainsi que vous le ressentez. A ces causes, ayant appris que tu es vigoureux de corps et d'esprit , nous te confions pendant cette indiction le duché des Rhéties, afin que tu régisses les soldats pendant la paix, et qu'avec eux tu fasses solennellement ta tournée sur nos frontières. Ce que nous te confions, n'est pas, comme tu vois, d'une médiocre importance, puisque la tranquillité de notre règne doit être conservée par tes soins. Fais en sorte que les soldats qui te sont confiés, vivent avec les provinciaux comme le leur prescrivent les lois civiles ; que se sentant armés, ils ne se laissent point emporter à une insolence odieuse. Cette armée est un bouclier derrière lequel les Romains doivent vivre en repos. On ne l'a placée dans ces quartiers, qu'afin de procurer aux provinces intérieures le bonheur qui naît de sûreté et de la liberté. Réponds à la confiance que nous te marquons. Tu y répondras, et tu mériteras nos bontés par ta fidélité et par ton exactitude à remplir tes devoirs. Surtout ne reçois point les Barbares avant un examen rigoureux, et n'envoie point les nôtres chez les Barbares sans beaucoup de précaution. On se trouve bien plus rarement dans la nécessité de prendre les armes quand on est en garde contre les surprises, et que les Barbares s'aperçoivent qu'elles ne leur réussiront pas. Emploie du reste notre autorité à maintenir les droits de ta place. [7,5] V. Lettre du roi Théodoric en forme d'instruction, à son Ingénieur-Architecte en chef. Traduction : Carl Friedrich von Wiebeking, Analyse architecturale de l'Italie et de l'Europe, t. II, 1838. Les dispositions de notre palais sont si bien entendues, que nos savants artistes ne peuvent apporter trop d'attention à le conserver; puisque l’admirable beauté de ce chef-d'œuvre, s'il n'était entretenu, se détruirait enfin par le laps du temps. Ces excellentes constructions font mes délices, elles sont la noble image de la puissance de l'empire, et elles attestent la grandeur et la gloire des royaumes. On fait remarquer le palais du monarque aux ambassadeurs comme un monument digne de leur admiration; et au premier coup d'œil le maître leur paraît tel que son habitation semble l'annoncer. C'est donc un très grand agrément pour un prince qui est connaisseur d'habiter un palais qui réunit toutes les perfections de l'art, et de s'y délasser de l'application qu'il doit aux affaires publiques, par le doux plaisir de contempler les merveilles de ce bel ensemble. On dit que les Cyclopes ont été les premiers qui bâtirent en Sicile des édifices aussi vastes que les cavernes qu'ils abandonnèrent, après qu'Ulysse eut privé de la vue l'infortuné Polyphème. C'est de là que l'art de construire a passé dans l'Italie, afin que la postérité émule de ces premiers architectes, profitât de leur invention et la fît servir à ses besoins et à son aisance. D'après cette époque nous vous notifions que votre intelligence et vos talents nous ont déterminé à vous confier le soin de notre palais. Notre intention étant que vous soyez attentif à entretenir dans son ancienne splendeur tout ce qui est antique, et que tout ce que vous y ajouterez soit construit dans le même goût, parce que de même qu'un corps bien fait doit porter un habit de la même couleur; il convient aussi que la beauté de notre palais soit uniforme et la même dans toutes les parties dont il est composé. Vous ne manquerez pas de réussir, si vous avez soin de lire souvent Euclide, et de graver dans votre esprit ces figures d'une variété admirable dont il a enrichi ses livres de Géométrie. Avec cette précaution, lorsqu'on vous chargera de faire une construction nouvelle, vous trouverez sur le champ une ressource abondante dans les profondes études que vous aurez faites sur les écrits de ce grand maître. Ayez aussi sans cesse sous les yeux les leçons du savant Archimède et de Métrope, si vous voulez vous mettre en état de produire des chefs-d’œuvre nouveaux. Ce n'est pas un emploi de peu de conséquence que l'on vous confie, puisqu'il vous oblige à remplir par le ministère de votre art, le désir ardent que nous avons d'illustrer notre règne par des édifices nouveaux. Car soit que nous voulions réparer une ville ou fonder de nouvelles forteresses, soit que nous vous laissions aller au plaisir flatteur de bâtir un prétoire, vous serez obligé d'exécuter et de donner une existence sensible aux projets que nous aurons imaginés. C'est un emploi bien honorable et un dessein tout-à-fait digne de gloire que celui qui a pour but, de faire passer aux siècles à venir des monuments qui feront l'admiration de la postérité. Car, c'est à vous qu'il appartient de diriger le maçon, le sculpteur en marbre, le fondeur en bronze, les ouvriers en stuc et en plâtre et le peintre en mosaïque. Vous êtes tenu de leur apprendre ce qu'ils ignorent ; et de résoudre les difficultés qu'ils vous proposeront. En un mot c'est à vos lumières que cette armée de gens qui travaillant sous votre conduite, doit recourir s'ils veulent qu'il n'y ait rien dans leur travail qui soit répréhensible ou confus. Voyez quelles prodigieuses connaissances il faut avoir pour être en état d'instruire tant d'ouvriers de toute espèce. Si vous faites voir que leurs ouvrages sont bien faits et exécutes avec goût, leurs succès feront votre éloge, et seront la récompense la plus abondante et la plus flatteuse que vous puissiez espérer. C'est pourquoi nous voulons que tout ce que vous serez chargé de bâtir, soit fait avec tant d'intelligence et de solidité, qu'il n'y ait d'autre différence entre les anciens et les nouveaux monuments que celle de la date de leur construction. Tout cela vous sera possible, si une basse cupidité ne vous porte jamais à frustrer les ouvriers d'une partie de nos largesses. On obtient aisément tout ce qu'on souhaite, s'ils reçoivent un salaire honnête et compétent sans fraude ni retenue. Une main généreuse et bienfaisante, anime le génie des arts, et c'est alors que ceux qui les exercent, au lieu de ne penser qu'à gagner de quoi vivre, n'ont pas d'autre soin que de lettre toute la perfection et toute la diligence possible dans le travail dont ils sont chargés. Remarquez encore quelles sont les distinctions dont vous êtes décorés, puisque vous marchez immédiatement devant notre personne au milieu d'un nombreux cortège, ayant la verge d'or (aurea virga) à la main; prérogative qui, vous rapprochant si près de nous: annonce que c'est vous à qui nous avons confié l'exécution de notre palais. [7,6] VI. FORMULE DU COMTE DES AQUEDUCS DE LA VILLE FORMULE POUR CONFERER LA CHARGE DE SURVEILLANT DES AQUEDUCS DE LA VILLE. Traduction française : J. Rondelet, Celse, Vitruve, Censorin et Frontin, éd. Nisard, 1846. A comparer entre eux les édifices de Rome, à peine, il est vrai, trouverait-on matière à préférence (tant sont reconnus dignes d'admiration tous les ouvrages qui s'y offrent aux regards!) : nous croyons, cependant, devoir mettre une différence entre ceux dont l'utilité fait le prix, et ceux qui se recommandent seulement par leur beauté. Le forum de Trajan est un prodige pour ceux même qui le voient tous les jours. Le Capitale offre aux yeux qui en franchissent le sommet, le chef-d'œuvre du génie humain. Mais est-ce là ce qui fait exister? est-ce là ce qui contribue en rien au bien-être, à la santé du corps? Les aqueducs de Rome, au contraire, se font également remarquer par leur structure admirable, et par la salubrité particulière de leurs eaux. En effet, ces montagnes artificielles qui y amènent les eaux, feraient croire leur lit naturel composé des rochers les plus durs, pour avoir pu soutenir, pendant tant de siècles, l'impétuosité si rapide du courant. Les flancs creux des montagnes s'écroulent le plus souvent, le lit des torrents se perd et s'efface ; mais cet ouvrage des anciens ne se détruira pas, tant que l'industrie veillera à sa conservation. Considérons présentement l'ornement que Rome tire de ses eaux. Ces thermes magnifiques, que seraient-ils sans ce nouvel océan qui en fait le charme? On voit courir, avec une délicieuse pureté, l'eau Vierge, ainsi appelée, sans doute, parce qu'elle est à l'abri de toute souillure; car, tandis que les autres, par l'excès des pluies, reçoivent dans leur sein un limon impur, celle-ci, dans son cours limpide, semble nous annoncer, en tout temps, un ciel serein. Avec quelle expression peut-on décrire de semblables merveilles, par exemple, ces immenses travaux qui, conduisant l'eau Claudia au sommet du mont Aventin, l'y font retomber en cascade, pour arroser cette cime élevée, comme une profonde vallée ? Le Nil d'Egypte, dans ses crues périodiques, inondant les plaines inférieures, roule, sous un ciel serein, l'agitation de ses flots troublés. Combien il est plus beau de voir l'eau Claudia à Rome, à travers les arides sommets des montagnes, apporter aux bains et aux habitations l'onde limpide qui s'échappe de ses canaux féconds, et couler si également, qu'elle ne trompe jamais l'espoir de ceux qui l'attendent ! Le Nil, au contraire, se retire-t-il, c'est du limon ; survient-il inopinément, c'est un déluge. Qui donc pourrait douter que les eaux de notre ville ne l'emportent sur ce Nil fameux, dont la crue subite inspire l'effroi, et dont la retraite produit le dénuement? Ce ne sont pas là de vains discours. Notre but est de vous faire sentir quelle sollicitude on a droit d'exiger de vous, en vous confiant de tels chefs-d'œuvre. En conséquence, après une mûre délibération, nous vous conférons, par la présente, la charge de surveillant des aqueducs, pour que vous employiez tous les efforts de votre zèle à maintenir en bon état ces monuments, si grands et si beaux. Surtout, nous vous le recommandons, que ces arbres nuisibles, qui dégradent les constructions, espèces de béliers lancés contre les murailles pour les détruire, soient coupés jusqu'à la racine : le mal n'est détruit, si la cause n'en est extirpée. A l'égard de ce qui tomberait de vétusté, faites-le réparer promptement, de peur que la dégradation, en s'étendant, ne nous occasionne une augmentation de dépense. Votre charge fait votre fortune pour votre vie, pourvu que vous assuriez la conservation des aqueducs. Nous regarderons comme nous étant personnels tous les soins que vous y donnerez. Nous comptons donc sur votre habileté et votre zèle pour que les constructions ne reçoivent aucune atteinte, et que la distribution des eaux n'éprouve, par la vénalité des gardiens, aucune interruption. [7,7] {sans correspondance} [7,8] {sans correspondance} [7,9] {sans correspondance} [7,10] X. Formule du tribun des plaisirs. Traduction : Juan Antonio Jiménez Sanchez, Le TRIBVNVS VOLVPTATVM, un fonctionnaire au service du plaisir populaire, Antiquité tardive, 2007. (Site www.ub.edu/grat/grat130.pdf) 1. Quoique les arts impudiques soient éloignés des mœurs honnêtes, et la vie vagabonde des histrions puisse, on le constate, être emportée par la licence, pourtant l’Antiquité dans sa modération a veillé à ce qu’ils ne disparaissent pas totalement, en les soumettant aussi à un juge. En effet, l’exhibition des plaisirs doit être administrée en respectant une certaine discipline. Que l’ordre d’un jugement, si non conforme à la vérité, au moins apparent, retienne les acteurs. Que soient tempérées aussi ces occupations par les qualités des lois, comme si l’honnêteté commandait les malhonnêtes, et que ceux qui ignorent une manière de vie droite vivent selon certaines règles. En effet, ceux-ci ne s’appliquent pas autant à leur propre joie qu’à l’allégresse d’autrui et selon une disposition vicieuse lorsqu’ils livrent le pouvoir à leurs corps, ils ont poussé leurs âmes à être esclaves. 2. Par conséquent, il est juste que soient soumis à un modérateur ceux qui ne savent pas vivre selon le droit. Certes, tu es placé auprès de ces troupes d’hommes comme une sorte de tuteur. De fait, de même que celui-ci protège les âges tendres avec une précaution appliquée, ainsi les plaisirs ardents doivent être freinés par toi avec une maturité attentive. Fais avec des bonnes dispositions, ce que nos ancêtres, c’est un fait, ont découvert avec une grande sagesse. Quoique la pudeur ne retienne pas la légèreté du désir, la sévérité annoncée à l’avance la tempère. Que soient organisés les spectacles selon leurs coutumes propres, parce que même les acteurs ne peuvent pas trouver du plaisir s’ils n’ont pas respecté une quelconque discipline. 3. C’est pourquoi notre choix te fait tribun des plaisirs pour cette indiction, afin que tu agisses de telle manière que tu rallies les vœux de la ville, et pour que ce qui a été inventé pour la liesse ne semble pas avoir de ton temps, été livré aux délits. Vis avec des gens perdus de réputation en gardant intacte ta réputation. Aime la chasteté, toi à qui sont soumises les prostituées: afin qu’il soit dit avec une grande louange : « il s’appliqua aux vertus, celui qui avait été mêlé aux plaisirs ». En effet, souhaitons que tu arrives à une dignité sérieuse à travers l’administration des jeux. [7,11] XI. FORMULE DU DEFENSEUR DE LA CITE. Traduction française : E. Chénon, Etude historique sur le defensor civitatis, Nouvelle revue historique de droit français et étranger, 1889. Si les simples particuliers prennent déjà de tels hommes pour faire leurs affaires, ne doit-on pas prendre les meilleurs de tous pour faire les affaires des cités? S’il est dangereux déjà de tromper l’attente d’un particulier, ne l’est-il pas davantage de tromper celle de tant de gens? C’est un honneur de bien gérer les intérêts du public, et de savoir répondre aux désirs de tous. Et donc pour cette indiction t’est concédée l’autorité de défenseur de cette cité sur la supplication de tes concitoyens. Gère selon les temps et avec une équitable modération, les conditions des transactions commerciales dans la cité; c’est-à-dire fixe les prix de vente des denrées et des marchandises, et veille avec le plus grand soin à l’observation des tarifs dressés. Car sinon, il n'y a plus moyen de vendre ni d'acheter facilement. Tu rempliras le rôle d’un bon défenseur, si tu empêches tes concitoyens d’être opprimés par les lois ou ruinés par la cherté des vivres. [7,12] {sans correspondance} [7,13] XIII. FORMULE DU COMTE DE ROME. Traduction (partielle) : d’Ignazio Ciampi, I Cassiadori nel V e nel VI secolo, 1876. 1. Si le souhait le plus répréhensible a l’habitude d’être à l’affut des maisons fermées et défendues, on peut voir cela encore plus dans la cité de Rome, c’est celui qui découvre sur les places publiques un objet précieux qu’il peut emporter. Car un très vaste peuple de statues, si l’on peut dire, ainsi que de très importantes hordes de chevaux, doivent être conservés avec autant de précautions que les soins qui leur ont été appliqués : alors que, s’il existait quelque considération pour les œuvres humaines, seule la crainte respectueuse devrait présider à la conservation de la beauté de Rome et non pas des vigiles. 2. Que dirions-nous des marbres rendus précieux par les matières et l’art ? si les dérober était libre, quelle serait la pauvre main capable de s’en abstenir ? Là sont exposés les réalisations des richesses universelles et des travaux du monde. Qui parmi tout cela pourrait être dédaigneux ? Qui, pour une telle cause, pourrait supporter d’être vénal quand il peut faire un dommage aussi grave à une si merveilleuse beauté ? 3. C’est pourquoi nous te confions, pour cette indiction, la dignité de Comte de Rome, avec tous ses droits et sa juste rémunération, afin que tu recherches avec zèle et avec tous tes efforts ces mains improbes qui menacent ou les fortunes des particuliers ou les maisons individuelles et porte les à ton jugement et fais-leur subir, une fois la vérité établie, la vengeance de la Loi. A juste titre, la douleur publique poursuit ceux qui ne respectent pas la beauté antique en tronquant éventuellement les membres : ils font aux monuments publics ce qu’ils devraient subir. 4. Que ton office, avec tes soldats habituels, observe une vigilance plutôt au cours de la nuit : la journée la ville se garde toute seule. En éveil, elle n’a pas besoin de quelque autre attention. La nuit, le vol semble tentant, mais le gredin qui le tente est facilement pris si le tuteur s'approche de lui inaperçu. Elles ne sont point muettes, par leur bruit sonore, elles savent appeler la garde à leur secours, quand la main d'un voleur les frappe. Laisse-nous te voir alors faire preuve de diligence dans cette affaire, pour que si nous t’accordons maintenant une dignité pénible, nous puissions après cela te conférer un honneur sans problème. [7,14] {sans correspondance} [7,15] XV. FORMULE DU PREFET DE LA VILLE SUR L’ARCHITECTURE DES EDIFICES PUBLICS Traduction française : The Monthly Review, 1826. La beauté des édifices romains nécessite un surveillant expérimenté, afin qu'une telle forêt d’aussi magnifiques édifices puisse être conservée d’un soin constant, et que les nouveaux soient correctement construits, à la fois interne et externe. Aussi orientons-nous notre générosité, non seulement à la préservation des choses anciennes, mais à la recherche de nouvelles avec les gloires de l'antiquité. Que Ton illustre Grandeur sache donc, qu’à cette fin, un architecte de l'enceinte romaine est nommé pour la date de cette indiction. Et parce que l'étude des arts a besoin d'aide, nous voulons qu'il puisse avoir toutes les facilités raisonnables dont ses prédécesseurs ont bénéficié. Il va certainement voir des choses supérieures à ce qu'il a lu, et plus belles que celles qu'il a jamais pu imaginer. Les statues sont encore la preuve de leurs auteurs de renom, et semblent vivre: il devra observer, exprimée dans le bronze, les veines, les muscles enflés par l'effort, les nerfs tendus progressivement, et le visage expressif des sentiments qui agissent sur un sujet vivant. On dit que les premiers artistes de l'Italie furent les Étrusques, et donc la postérité leur a presque donné, ainsi qu'à Rome, le pouvoir de créer l'homme. Quels chevaux magnifiques, si plein d'esprit, avec leurs naseaux en feu, leurs yeux étincelants, leurs membres spoules et gracieux! ils bougeraient s’ils n’étaient pas en métal. Et que dire de cette hauteur et de cette ténuité des colonnes qui les fait ressembler à des joncs, ces masses d'édifices si élevées qui paraissent soutenues sur des piques plantées debout, et ces canaux concaves creusés dans le corps même de la pierre? On dirait de la cire, un métal dur et élégant; les articulations dans le marbre étant comme des veines naturelles. La beauté de l'art est de tromper l'œil. Les anciens historiens ne nous ont seulement familiarisé qu’avec les sept merveilles du monde: le temple de Diane à Ephèse; le sépulcre magnifique sur le roi Mausole, d'où provient le mot mausolée ; la statue de bronze du soleil de Rhodes, appelée colosse; la statue de Jupiter Olympien, d'or et d'ivoire, formée par la main du maître Phidias, le premier des architectes ; le palais de Cyrus, roi de Médie, construit par Memnon en pierres jointes par de l'or ; les murs de Babylone, construits par Sémiramis en briques, en soufre solide et en fer ; les pyramides d'Egypte, dont les ombres ne s'étendent pas au-delà de l'espace de leur construction. Mais qui peut encore les considérer comme des merveilles, après avoir vu tant de choses dans Rome? Elles étaient célèbres bien avant nous, il est naturel que les nouvelles réalisations des âges barbares, soient renommées. On peut vraiment dire que Rome est entièrement merveilleuse. Nous avons donc choisi un homme très expérimenté dans les arts, qui, en voyant tant de choses ingénieuses de l'antiquité, au lieu de rester uniquement sous leur enchantement, en cherchera la raison, étudiera les livres, et s’instruira, afin de devenir aussi savant que ceux à la place desquels il se voit nommé. [7,16] {sans correspondance} [7,17] {sans correspondance} [7,18] XVIII. FORMULE DU FABRICANT D’ARMES Traduit de l’anglais de J. Coulson, Military equipment and the identity of Roman soldiers, 2006. Pense bien à ce dont tu vas te charger, et comprends que l’on ne te donne pas une place où tu auras droit à l’erreur. En effet, bien fabriquer des armes, c'est préserver la sécurité de tous, parce que, dès qu'un ennemi les voit, il en est terrifié, et commence à perdre son courage, s'il se rend compte qu'il n'a rien de comparable. Et donc, à partir de telle indiction, nous t’avons placé au-dessus des soldats et des fabricants d’armes, inspiré par notre opinion de ta personne, afin que tu puisses exiger des artisans un travail tel, comme tu le sais, qu’il puisse nous convenir. Qu’une tranquillité résultant de notre absence ne t’égare point. Nous pouvons voir ce que tu fais. Car en effet, de par notre expérience du contrôle le plus subtil, nous sommes en mesure de déceler à première vue les erreurs des artisans, et aussi de juger de ce qui a été correctement effectué. Prends garde donc, à être diligent et soigneux dans ce qui doit être fait, ce sera connu et susceptible d'être soumis à notre contrôle. Agis donc, afin que personne ne te fasse tomber dans la vénalité ou l’erreur, car ce qu’on fait mal dans ce domaine est impardonnable. Assure-toi que tu n'es pas puni en raison de tes mauvaises actions. C’est un travail qui apporte la mort et la sécurité, la mort des fautifs, la préservation des biens, une aide toujours nécessaire contre le mal. On dit, ainsi qu’on le croyait, que Phoronée offrit d'abord cet art à Junon afin de consacrer son invention sous l'auspice de cette divinité. Ces choses sont nécessaires en temps de guerre, elles deviennent des ornements en temps de paix. Et enfin, elles permettent aux mortels faibles et frêles d’être plus forts que tous les animaux. [7,19] {sans correspondance} [7,20] {sans correspondance} [7,21] {sans correspondance} [7,22] {sans correspondance} [7,23] {sans correspondance} [7,24] {sans correspondance} [7,25] {sans correspondance} [7,26] {sans correspondance} [7,27] XXVII. FORMULE POUR LES HONORABLES POSSESSEURS ET CURIALES. Traduction française : Du Roure, Histoire de Théodoric le Grand, roi d'Italie..., t. I, 1846. Il vous est utile de n'élire jamais qu'un seul curateur auquel tous obéissent; car lorsqu'on laisse vaguer les volontés, la confusion, amie des fautes, s'ensuit de la confusion, qui va de pair avec les erreurs. Vous saurez donc que nous avons décerné le comitat, pour cette indiction, au curateur de votre cité, afin qu'il décide sur vos contestations et fasse exécuter les ordres généraux : sachez que s’il s’occupe des affaires avec un dévouement louable, ce sera conforme à nos voeux et il n’y aura rien à redire. [7,28] {sans correspondance} [7,29] {sans correspondance} [7,30] {sans correspondance} [7,31] {sans correspondance} [7,32] XXXII. FORMULE POUR LES PROCURATEURS DE MONNAIES. Traduction (partielle) : Hanauer, Études économiques sur l'Alsace ancienne et moderne, t. I. Certes, ce qui est d’utilité publique doit satisfaire tout le monde par son action, car si on amène avec soi un tas de défauts, la pureté de la connaissance n’existera plus. Avant tout il faut rechercher la bonté des monnaies, qui sont marquées de notre effigie et créées pour l'utilité publique. Qui peut se flatter de vivre en sécurité, si l'on pèche contre notre effigie et si l'on se permet de profaner d'une main sacrilège l'image que chaque sujet doit vénérer dans son cœur ? Il faudra écarter toute vénalité qui viendrait en addition, si les matériaux des mines devaient se corrompre, car il est nécessaire de repousser ce qui se voit apporté par un marché corrompu. Comment admettre qu'un homme puisse trouver son profit dans ce qui est la ruine de tous, si un défaut détestable peut venir sur la valeur ? Que l’effigie de Notre Sérénité qui sera frappée soit parfaite: la prestance royale ne saurait tolérer aucune profanation. En effet, puisqu’on dépeint le portrait d'un homme quelconque avec des couleurs sans altération, il faut encore plus protéger la pureté des métaux pour le prince ! Que la flamme de l’or ne blanchisse d’aucune impureté, que l’argent brille de son éclat naturel, et que la couleur originelle du cuivre reste inchangée ! En effet, puisque la loi considère comme un crime les dommages faits rien qu’à un particulier, que pourra mériter celui qui portera préjudice à un si grand nombre de gens ? Bien plus, tu devras maintenir le poids réglementaire du denier, alors qu’il était vendu autrefois aussi bien au poids qu’en quantité, ce dont provient le vieil adage au sujet des profits et pertes, qui utilise à merveille des mots compendium et dispendium. En effet, l'argent a été ainsi nommé par les Gaulois, à partir du mot pecudis (peau d'animal), et cette appellation a été jusqu’à maintenant attribuée sans autre marque sur le métal. Nous ne permettrons pas qu'il devienne méprisable à cause d’un alliage impur, afin qu'il ne soit dévalué à nouveau, comme cela s'est déjà produit auparavant. En conséquence, ton honnêteté nous ayant été recommandée, nous te confions, pour cette indiction et pendant cinq ans, le soin de notre monnaie. On rapporte que le roi Servius, ordonna le premier la frappe d’une monnaie de cuivre ; ne doute pas d’une peine inéluctable, si, pour ton malheur, tu interviens dans quelque fraude. De même qu'un châtiment sévère t'attend, si tu manques à tes devoirs, de même tu peux compter sur notre gratitude, si tu les remplis en conscience. [7,33] {sans correspondance} [7,34] {sans correspondance} [7,35] {sans correspondance} [7,36] {sans correspondance} [7,37] {sans correspondance} [7,38] {sans correspondance} [7,39] {sans correspondance} [7,40] {sans correspondance} [7,41] {sans correspondance} [7,42] {sans correspondance} [7,43] {sans correspondance} [7,44] LETTRE XLIV. Formule pour les acquéreur de biens publics. Celui qui désire devenir “acquéreur du patrimoine public” peut uniquement justifier sa requête en transformant ce qui est d’apect misérable en beau et restaure en le décorant ce qu’on voit à l’abandon depuis déjà quelque temps. Et par conséquent, si tu le souhaites, nous te conférons la pleine propriété de tel et tel endroits, exception faite de tous minerais — laiton, plomb, marbre — qui pourraient être découverts cachés sur le site. Agis donc afin que grâce à toi la beauté respire sur cet endroit négligé par une incurie ancienne ; tu mériteras une louange de bon citoyen si tu ornes le visage de ta cité ; la propriété de ce que tu auras accompli par ton travail sera assurée pour tes ayant droits, car plus leurs propriétaires se seront dépensés, plus il sera possible d’en profiter sans effort. [7,45] XLV. Formule par laquelle on diminuait le cens pour celui dont une possessio était chargée d’impôt. Traduction : Elizabeth Magnou-Nortier, Bibliothèque de l'École des chartes, Volume 152-2, 1994. Comme on vit du fruit de la terre et qu’il doit être assuré que chacun en tire un juste profit, tu t’es plaint de ce que la lourdeur de telle possession, établie dans telle province, est telle que l’immense gouffre de l’impôt a dévoré toutes tes ressources et que ce que tu peux acquérir ailleurs au prix d’un grand labeur est entièrement absorbé par lui, dont le poids excède l’utilité, puique les collecteurs reçoivent davantage que ce que l’honnête administrateur récolte. C’est pourquoi nous croyons que tu peux échapper au dénuement si tu perds le dominium de ce champ dont la stérilité provient des collecteurs, afin de ne pas être astreint à une condition misérable par l’obligation qui t’avait mérité d’être dominus. Mais parce que les lois très saintes ont accordé aux mediocres le bienfait qui veut que celui qu’écrase la charge fiscale d’une terre et n’est pas soulagé par le profit d’une autre doive être secouru par une mesure de clémence, nous ordonnons par cette autorité à Votre Grandeur, dont le coeur doit promouvoir la justice, s’il en est ainsi, de faire effacer avec soin dans les registres publics tant de sous d’impôt dûs par la possessio susdite en donnant les ordres nécessaires à ceux auxquels il convient que vous le fassiez, pour qu’on ne puisse pas retrouver deux mentions de versements, mais que désormais soit payé sans erreur ce qui est défini par une somme seulement. [7,46] XLVI. FORMULE DE DISPENSE POUR MARIAGE ENTRE COUSINS GERMAINS. Traduction : Juan Antonio Llorente, Colección diplomática de varios papeles antiguos y modernos sobre dispensas…, 1809. L'institution des lois divines donne lieu au droit de l'homme, lorsqu’il fait appel aux préceptes écrits dans les deux tables. En effet le saint Moïse, éclairé par Dieu, enseigna aux Israélites entre autres, de s'abstenir de commerce charnel avec des personnes consanguines d’un degré proche, soit pour ne pas être contaminé en s’unissant à leur propre sang, soit pour propager des liens vers de nombreuses familles différentes. Les hommes prudents, imitant cet exemple, ont transmis à la postérité le respect de la pudeur encore plus loin, en réservant au seul souverain le pouvoir de permettre aux cousins germains de se marier parce qu'ils se persuadèrent qu’il n’y aurait que peu de relations pour lesquelles la dispense du prince serait nécessaire. Nous admirons l'idée, et louons la décision prise d'avoir laissé dans chaque cas la décision au souverain, parce qu'il tempère les freins de la concupiscence et est en outre la même personne que celle qui règle les coutumes des peuples. Voilà pourquoi, l’esprit continuellement ému par tes suppliques, si la personne que tu veux épouser n'a que l'empêchement d'être une tienne cousine germaine, et n'est pas une parente d’un degré plus proche en consanguinité, nous autorisons bien sûr le mariage avec elle, sans contradiction aucune, en supposant que les lois nous permettent de décréter ainsi selon notre volonté et que tes vœux se confirment pour obtenir cette dispense. En conséquence, les descendants que vous aurez seront, par la grâce de Dieu, vos héritiers, fruits d’un mariage chaste et d’une union glorieuse ; quand nous nous disposons à faire d'autres choses, on ne doit pas les ressentir avec un sentiment de culpabilité, mais comme un objet d'éloge. [7,47] {sans correspondance}