[2,1,0] LIVRE DEUX. LETTRE I. AU TRES PIEUX EMPEREUR ANASTASE, LE ROI THEODORIC. [2,1,1] Consulat de Félix. [2,1,2] Une coutume solennelle nous avertit de donner un nom aux fastes, un ornement qui lui soit propre à la ville de Rome, un éclat nouveau au sénat, afin que, à travers la course des ans, le prestige des hautes fonctions puisse se poursuivre et la mémoire des siècles être consacrée par les bienfaits des princes. Que l'année à laquelle Félix donnera son nom soit aussi heureuse que ce nom le promet et puisse la fortune du début de cette année en bénir le restant. Quoi de plus désirable pour vous que de voir Rome rassembler ses enfants en son sein, orner ses fastes du nom d'un sénateur Gaulois ? Le sénat reconnaît la gloire du sang transalpin ; ce n’est pas la première fois qu’il endosse la couronne avec la fleur de la noblesse gauloise. Tout en exerçant ses autres charges, il sait comment y recruter ses consulaires. La loi du temps et une généalogie riche en robes consulaires fait de Félix un garant héréditaire d’honneurs. Car quel homme de valeur ne le connaît pas comme d’un caractère heureux, un de ceux qui utilisent ses talents à la première occasion en se pressant vers la mère-patrie des vertus. La bonne fortune a suivi son bon jugement ; il eut des promotions quand il acquit sa liberté ; j’étais alors mécontent de laisser sans gloire un homme qui méritait d’arriver au sommet de l’Etat. Celui-là est certainement digne de nos bienfaits, qui dès son enfance a donné des preuves de vertu, il a évolué dans une époque instable par la maturité de son caractère et avec le rare avantage de la retenue, quand privé de son père dès sa jeunesse, il s'est rendu le fils de la vertu; foulant aux pieds l'incontinence et la cupidité, ces deux ennemis de la sagesse, et supérieur à l'orgueil par la modestie, il a professé avant le consulat des mœurs consulaires. Pour nous qui vivons au sein des meilleures institutions, et qui ne pouvons refuser notre estime à la probité connue, nous avons donné au candidat les marques de sa nouvelle dignité, afin d'augmenter l'amour de la vertu en la récompensant, car quelque chose de généreusement récompensé ne manquera pas d’enthousiastes. Vous donc, que l'avantage de l'une et l'autre république touche également, daignez joindre votre agrément et réunir votre suffrage au choix que nous avons fait. Celui qui mérite d'être élevé à un grade aussi éminent, mérite aussi l’approbation de nous deux. [2,2,0] LETTRE II. [2,2,1] {---} [2,2,2]{sans traduction française} [2,3,0] LETTRE III. [2,3,1] {---} [2,3,2]{sans traduction française} [2,4,0] LETTRE IV. A ECDICIUS, VIR HONESTUS, LE ROI THÉODORIC. [2,4,1] Succession des collecteurs des impôts (Ecdicius après Antiochus). Envoi d’un Sajon. [2,4,2] Nous souhaitons toujours respecter les règles établies de longue date en matière fiscale, parce qu’elles constituent la meilleure garantie contre l'extorsion, combien de fois ne conserveront-elles pas raisonnablement ce qui a été défini? Et c’est pourquoi, grâce au cours ininterrompu de tes suppliques, nous définissons par la présente autorisation, que quels qu’aient été les droits et titres d'impôt exercés et tenus sur notre ordre par Antiochus, siliquaticum ou monopolium, ils te sont maintenant transférés de la même façon, contre les embûches de tous les chicaneurs, pour une équité correcte, protégés par la présente autorité ; tu disposeras aussi d’un serviteur sajon qui t’est envoyé, selon la coutume, par notre autorité pour les titres susdits de revendications : cependant la contention ne doit pas être confondue avec une des quelconques affaires privées de ton choix. Car ce que nous t’accordons comme appui, ne devra faire état d’aucun cas contraire à la justice : parce que si quelque faute te concerne raisonnablement, si tu recherches quelque chose qui te soit utile, cette autre chose te sera considérée comme nuisible. [2,5,0] LETTRE V. A FAUSTUS, PRÉFET DU PRÉTOIRE, LE ROI THÉODORIC. [2,5,1] Lettre de Théodoric à Faustus, faisant allusion aux « barbares » ayant des vues sur Aoste. [2,5,2] Nous sommes toujours généreux, et parfois notre clémence attribue nos cadeaux à des personnes qui n'ont aucun droit sur nous. Comme il serait plus approprié, alors, que les serviteurs de l'Etat dussent recevoir nos dons rapidement! C'est pourquoi, nous prions Ta Magnificence par la présente autorité, de veiller à ce que les soixante soldats qui montent la garde dans les Cluses d'Aoste reçoivent leurs annones sans délai, tout comme ce qui aussi été décidé pour les autres, sans avoir à balayer quelque hésitation, afin que l’utilité de l’Etat soit remplie de bon gré, auxquels on adjoindra des mesures avantageuses. Il faut en effet penser à la vie de privations d’un soldat conduit dans les villes frontalières où il va transpirer pour le repos général, et qui, comme à une quelconque porte de la province, devra barrer la route aux barbares en les écartant. Ils doivent toujours être prêts à contenir les barbares, car seule la crainte relie ceux que la foi promise ne saura pas retenir. [2,6,0] LETTRE VI. A L’ILLUSTRE PATRICE AGAPET, LE ROI THÉODORIC. [2,6,1] Ambassade à Constantinople. [2,6,2] Une décision de notre part exige la prudence de nos conseillers afin que les services d’utilité publique soient assurés sous la conduite de gens éclairés. Voilà pourquoi Ton illustre Magnitude sait que nous avons décidé d'envoyer en Orient, avec l'aide de Dieu, une ambassade. Te jugeant apte à cette mission, nous t’avons mandé par le présent ordre, afin que tu puisses accroître notre gloire, et que tu accomplisses effectivement nos instructions. Mais, dans chaque ambassade, pour exercer cet emploi, il faut faire choix de personnages qui puissent maintenir les droits du peuple contre toute la subtilité de la Politique et se comporter avec une adresse si éclairée que l’on ne puisse tomber des affaires que l’on propose. Enfin que c’est un art bien difficile et une haute science d’éluder les artifices par les discours et de remporter quelques avantages sur des esprits qui prévoient les événements de toutes les affaires. Réjouis-toi donc d’une telle opinion, quand on te charge du privilège de ce choix avant d’être en mesure de prouver ton talent. [2,7,0] LETTRE VII. A L’ILLUSTRE COMTE SUNA, LE ROI THÉODORIC. [2,7,1] Embellissement de la ville. [2,7,2] On ne doit pas supporter quoi que ce soit qui ralentisse la décoration en cours de la ville, parce qu'il n'est pas sage de négliger les possibilités. C’est pourquoi les pierres de marbre qui se trouvent renversées de tous côtés sont propres à augmenter ta magnificence, raison pour laquelle vous verrez ce travail imposé, afin qu'il puisse être utilisé pour la construction des murs, et puisse retourner à son utilisation habituelle : la décoration publique, et orner une partie des pierres gisant à proximité des ruines. De même vous pouvez manifestement utiliser le métal de la chaussée publique, parce que nous ne voulons pas, pour décorer la ville, violer les droits privés, et par une présomption téméraire, susciter la calomnie. [2,8,0] LETTRE VIII. AU VÉNÉRABLE ÉVÊQUE SÉVÈRE, LE ROI THÉODORIC. [2,8,1] Indemnisation pour les dommages causés par les troupes. [2,8,2] Quoi de mieux pour l’équité qu’un homme honoré du sacerdoce? Son amour de la justice ne montrera aucune préférence et comme il aime également tous les hommes, il n’en concevra pas de jalousie. C’est pour cette raison que, jugeant cette action bien en phase avec vos mérites, nous vous informons que nous faisons parvenir à Votre Sainteté, par le biais de Montanarius, 1.500 solidi. Si vous avez quelque connaissance de provinciaux ayant eu à souffrir de pertes à cause du passage de mon armée cette année, vous redistribuerez cet argent parmi eux, en faisant une évaluation des dommages; ainsi, aucune personne affectée par ses pertes ne sera plus étrangère à notre générosité. En effet, nous ne voulons pas qu’une telle somme soit répartie confusément sans rationalité de peur que ce qu’on m’a instamment prié d’envoyer pour les victimes soit attribué sans justification aux autres. [2,9,0] LETTRE IX. A FAUSTUS, PRÉFET DU PRÉTOIRE, LE ROI THÉODORIC. [2,9,1] Allocation pour un conducteur de char à la retraite. [2,9,2] Notre Humanité est émue par les prières et également atteinte par un sentiment de piété ; et cela peut nous faire franchir les bornes de la justice. Dépasser sa clémence est le rôle d'un prince bienveillant puisque la miséricorde est la seule, parmi toutes les vertus, devant laquelle ces dernières ne refusent pas de fléchir honorablement. En effet, il y a quelque temps, en raison de ses mérites, nous avions attribué une pièce d'or par mois à l'aurige Sabinus. Mais maintenant (même si c’est un histrion, il nous a touché par chaque supplique sincère, précisant qu'il ne faut pas être irrité par une pauvreté douloureuse, lui qui est l’instrument de la liesse populaire), voilà pourquoi, par cet ordre, nous décrétons que ce cocher reçoive chaque mois une autre pièce d'or inscrite dans les registres de l'Etat. Nous nous félicitons, en fait, chaque fois que les pages de ces documents sont annotées de ces coûts, car c’est pour nous un grand avantage de faire des largesses aux pauvres qui mènent une mauvaise qualité de vie. [2,10,0] LETTRE III. [2,10,1] {---} [2,10,2]{sans traduction française}