XXI D'un conseil de Mincio. Un paysan qui était monté sur un cha- taignier pour en secouer les fruits tomba et se cassa une côte. Pour le consoler, vint un plaisant nommé Minacio, qui, tout en parlant, dit qu'il connaissait un moyen de ne pas tomber d'un arbre. « ]'aurais voulu que vous m'en informassiez plus tôt, dit le blessé; toutefois, il pourra profiter dans le temps à venir.— Adonc, dit Minacio, fais que tu ne sois jamais plus prompt à descendre qu'à monter; de la sorte, jamais tu ne tomberas (1). » XXII Du mime. Minacio, ayant joué ses habits aux dés après son argent (car il était pauvre), se tenait en pleurant à la porte de la taverne où il avait joué. Un de ses amis lui demanda ce qu'il avait : « Rien. — Puisque jvous n'avez rien, pourquoi pleurez-vous donc? — C'est justement parce que je n'ai rien. » L'un croyait qu'il n'y avait pas de rai- son pour pleurer, l'autre pleurait parce qu'il ne lui restait rien (i).