[13,0] LIVRE XIII. Histoire des guerres entre les généraux d'Alexandre-le- Grand jusqu'à la mort de Cassandre. [13,1] I. LORSQUE la mort vint frapper Alexandre à la fleur de son âge et au sein de la victoire, un morne silence régna dans Babylone. Les peuples vaincus ne purent en croire la nouvelle ; pour eux, il était immortel, aussi bien qu'invincible : ils se rappelaient combien de fois il s'était arraché à la mort la plus certaine, combien de fois il avait reparu vivant et victorieux aux yeux de ses soldats déjà consternés de sa perte. Mais quand le bruit de son trépas se fut confirmé, les nations barbares qu'il venait de soumettre pleurèrent leur ennemi comme un père. Privée de son fils, précipitée du trône dans la captivité, la mère de Darius avait jusque-là supporté la vie ; la clémence du vainqueur la lui rendait plus douce : en apprenant la mort d 'Alexandre, elle mit elle-même fin à ses jours ; non que son ennemi lui fût plus cher que son fils, mais elle avait trouvé la tendresse d'un fils dans celui qu'elle avait redouté comme un ennemi. Les Macédoniens, au contraire, loin de pleurer en lui un concitoyen, un grand roi, semblaient, à leur joie, délivrés d'un ennemi, tant ils étaient fatigués, et de sa sévérité excessive, et des dangers d'une guerre perpétuelle. D'ailleurs, ces royaumes, ces empires, ces immenses trésors offraient une proie inattendue à l'ambition de ses capitaines, à la cupidité de ses soldats, avides de succéder à son pouvoir, ou de se partager ses richesses. Il laissait cinquante mille talents dans son trésor, et le revenu annuel s'élevait à trente mille. Au reste, les généraux d'Alexandre étaient dignes d'aspirer à son trône ; chacun d'eux semblait roi par son courage, par le respect qu'il inspirait. A la majesté de leur visage, à la hauteur de leur taille, à leur bravoure, à leur prudence, on ne les eût pas cru nés chez un seul peuple, mais choisis dans le monde entier. Jamais la Macédoine, ni aucune autre contrée, n'avait vu fleurir à la fois tant de héros ; et Philippe, puis Alexandre, en les choisissant avec tant de soin, semblaient plutôt avoir cherché des successeurs de leur puissance, que des compagnons de leurs travaux. Faut-il donc s'étonner qu'Alexandre ait soumis l’univers, quand son armée n'avait que des rois pour chefs ! Jamais ils n'eussent trouvé de dignes adversaires, s'ils ne fussent devenus ennemis ; et la Macédoine, privée de son roi, eût retrouvé en eux plusieurs Alexandres, si la fortune n'eût opposé l'un à l'autre ces rivaux de courage, et ne les eût tous armés pour leur ruine ! [13,2] II. Au reste, la mort d'Alexandre éveilla leur inquiétude en même temps qu'elle excitait leur joie : tous, aspirant au même but, avaient à craindre à la fois et la rivalité de leurs collègues, et le caprice des soldats, dont la licence croissait chaque jour, dont la faveur était encore incertaine. Aucun d'eux ne surpassait assez les autres, pour qu'on voulût se soumettre à lui, et l'égalité des droits augmentait la discorde. Tous s'assemblèrent donc en armes dans le palais, pour régler l'administration de l'état. Perdiccas voulait "qu'on attendît l'accouchement de Roxane, déjà dans le neuvième mois de sa grossesse, et que, si elle donnait le jour à un fils, on le choisît pour successeur de son frère." Méléagre pense, au contraire, "qu'il ne faut pas reculer jusqu'à un accouchement incertain la décision de leur fortune ; qu'on ne doit pas attendre la naissance d'un roi, quand plusieurs rois existent déjà : s'ils veulent un enfant, ils trouveront à Pergame le jeune Hercule, fils d'Alexandre et de Barsine ; s'ils préfèrent un homme, dans le camp même est Aridée, le frère d'Alexandre, aussi cher aux soldats par sa bonté que par le nom de son père Philippe. Roxane est d'ailleurs issue du sang des Perses, et la Macédoine ne peut choisir ses rois dans une nation qu'elle a subjuguée : Alexandre lui-même ne l'a point ainsi voulu, puisqu'à ses derniers instants il n'a pont parlé de cet enfant." Ptolémée se déclarait contre le choix d'Aridée, non seulement à cause de l'infamie de sa mère, courtisane de Larisse, mais à cause de la maladie terrible qui le tourmentait. Aridée, disait-il, n'aurait d'un roi que le nom, et laisserait le pouvoir en d'autres mains ; mieux valait donc appeler au trône l'un de ces capitaines que leur valeur avait le plus rapprochés d'Alexandre, l'un de ces hommes capables de gouverner et de combattre, que d'obéir à un fantôme de roi et à d'indignes favoris." L'avis de Perdiccas fut unanimement adopté : on résolut d'attendre l'accouchement de Roxane, et, si elle donnait le jour à un fils, de lui nommer pour tuteurs Léonat, Cratère, Antipater et Perdiccas, qui reçurent à l'instant le serment de fidélité. [13,3] III. La cavalerie ayant suivi cet exemple, les fantassins, indignés de n'avoir pas eu part au choix du souverain, proclament Aridée, frère d'Alexandre, lui forment une garde tirée de leurs rangs, et lui donnent le nom de Philippe, son père. A cette nouvelle, la cavalerie députe, pour les apaiser, deux de ses principaux chefs, Attale et Méléagre ceux-ci croient pouvoir se rendre puissants en caressant la multitude ; ils abandonnent la cause qu’ils venaient défendre, et se rangent du parti des mécontents. La sédition, dirigée par des chefs habiles, devient plus menaçante ; l'infanterie prend les armes et court au palais pour égorger les cavaliers, qui sortent en désordre de la ville, s'enferment dans des retranchements, et effrayent à leur tour les fantassins. Cependant les haines des grands ne se calmaient pas : Attale voulut faire assassiner Perdiccas, chef du parti contraire ; mais celui-ci, le glaive à la main, défia les meurtriers, qui n'osèrent s'approcher de lui. Telle fut même son intrépidité, qu'il se rendit presque seul dans le camp de l'infanterie, et, rassemblant les soldats, leur dépeignit l'horreur du crime qu'ils allaient commettre. "Contre qui avaient-ils pris les armes ? ce n'était point contre les Perses, contre une nation ennemie, c'était contre leurs concitoyens, contre leurs frères, contre des hommes qui avaient longtemps partagé leur camp, leurs périls et leurs travaux. Quelle joie allaient ressentir leurs ennemis, en voyant s'égorger l'un l'autre ces soldats qui les avaient vaincus, et satisfaire de leur sang aux mânes des barbares tombés sous leurs coups !" [13,4] IV. Ce discours, où éclata l'éloquence naturelle de Perdiccas, émut si vivement les fantassins, que tous, dociles à ses conseils, s'accordèrent à le choisir pour chef. Alors les cavaliers, se rapprochant de leurs compagnons, consentirent à reconnaître Aridée, en réservant une portion du royaume pour le fils qui pourrait naître de Roxane. Le corps d'Alexandre, placé au milieu de l'assemblée, semblait en sanctionner les résolutions. Le calme ainsi rétabli, Antipater reçut le gouvernement de la Macédoine et de la Grèce ; Cratère, la garde du trésor royal ; Méléagre et Perdiccas, le commandement de l'armée et l'administration de l'état : le roi Aridée fut chargé de conduire au temple d'Ammon les restes d'Alexandre. Ce fut alors que Perdiccas, irrité contre les auteurs de la sédition, ordonna à l'armée, à l'insu de son collègue, de se réunir le lendemain pour offrir des sacrifices funèbres à la mémoire d'Alexandre. Après l'avoir rangée en bataille dans la plaine, il parcourt tous les bataillons, appelle hors des rangs, à son passage, les soldats les plus séditieux, sans trouver dans l'armée aucune opposition, et les fait conduire en secret au supplice. A son retour, il partage les provinces entre les chefs, soit pour éloigner ses rivaux, soit pour qu'ils tinssent leur autorité de lui seul. Le sort assigna d'abord l'Égypte et une portion de l'Afrique et de l'Arabie à Ptolémée, dont Alexandre avait récompensé la valeur en le tirant des derniers rangs de l'armée : Cléomène, qui avait bâti Alexandrie, fut chargé de le mettre en possession de son gouvernement. La Syrie, voisine de ces provinces, échut à Laomédon de Mitylène, la Cilicie à Philotas, et l'Illyrie à Philon. La haute Médie fut assignée à Atropate ; la basse Médie au beau-père de Perdiccas ; la Susiane à Scynus ; la grande Phrygie à Antigone, fils de Philippe. Néarque reçut la Pamphylie et la Lycée, Cassandre la Carie, et Ménandre la Lydie. On confia la petite Phrygie à Léonat, la Thrace et les côtes de la mer du Pont à Lysimaque, la Cappadoce et la Paphlagonie à Eumène. Le suprême commandement de l'armée fut donné à Seleucus, fils d'Antiochus ; celui des gardes du roi à Cassandre, fils d'Antipater ; la Bactriane ultérieure et les régions de l'Inde gardèrent leurs anciens gouverneurs. Taxile possédait les contrées qui s'étendent de l'Hydaspe à l'Indus. Python, fils d'Agénor, fut envoyé dans les colonies indiennes ; Extarches reçut les Paropamisiens et les peuples voisins du Caucase ; Sibyrtius, les Aracossiens et les Gédrosiens ; Stasanor, les Drances et les Aréens ; enfin, la Bactriane appartint à Amyntas, la Sogdiane à Scythéus, le pays des Parthes à Nicanor, l'Hyrcanie à Philippe, l’Arménie à Phratapherne, la Perse à Tleptolème, les Pélasgiens à Archas, la Babylonie à Peuceste, la Mésopotamie à Arcésilas . Ce partage, réglé par le sort, fut, pour plusieurs de ces chefs, le principe de leur élévation. En effet, on les vit bientôt, comme s'ils eussent reçu des royaumes et non des gouvernements, remplacer le nom de gouverneurs par le titre de rois, et fonder une puissance qui passa même à leurs descendants. [13,5] V. Tel était l'état de l'Orient. En Grèce, les Athéniens et les Étoliens réunissaient toutes leurs forces pour soutenir une guerre commencée du vivant d'Alexandre. En effet, ce prince, au retour de son expédition de l'Inde, avait écrit aux villes grecques pour ordonner le rappel de tous les bannis, à l'exception des meurtriers. Ces ordres, proclamés aux jeux Olympiques en présence de la Grèce assemblée, y excitèrent un mouvement général ; car presque tous avaient été proscrits, non par la loi, mais par la haine des factions rivales, qui craignaient de voir, à leur rappel, le pouvoir rentrer dans leurs mains. Aussi, de toutes parts retentissaient des cris de guerre et de liberté ; les Athéniens, les Etoliens se déclarèrent les premiers. A cette nouvelle, Alexandre avait ordonné aux alliés d'armer mille galères pour cette expédition d'Occident, où lui-même, à la tête d'une nombreuse armée, devait aller détruire Athènes. Les Athéniens, ayant donc réuni trente mille soldats et deux cents vaisseaux, marchent contre Antipater, à qui le sort avait assigné la Grèce, et, ne pouvant l'attirer au combat, ils l'assiégèrent dans les murs d'Héraclée, où il s'était renfermé. L'orateur Démosthène, séduit par les présents d'Harpale, qui fuyait la colère d'Alexandre, avait excité Athènes à se soulever contre le roi, et, chassé de sa patrie, s'était retiré à Mégare. A cette époque, il se joignit à Hypéride, député par les Athéniens pour attirer dans leur alliance les peuples du Péloponnèse, et engagea, par son éloquence, Sicyone, Argos et Corinthe, avec plusieurs autres peuples, à s'unir à sa patrie. Athènes, pour prix de ce service, fit partir un vaisseau destiné à le ramener de l'exil. Cependant Léosthène, général de l'armée athénienne, fut tué au siège d'Héraclée par une flèche lancée du haut des murs ; et Antipater, animé d'un nouveau courage, osa lui-même ouvrir une brèche dans les remparts qui le défendaient. Il fit demander ensuite des secours à Léonat. A l'approche de ce général, la cavalerie athénienne marcha à sa rencontre, et lui livra une bataille où il fut mortellement blessé. Malgré la défaite des renforts qu'il attendait, Antipater s'applaudit de la mort de Léonat, qui le délivrait d'un rival, et lui donnait une nouvelle armée. Aussi, dès qu'il en eut pris le commandement, et qu'il se vit en état de faire face aux ennemis, il les força de lever le siège, et se retira en Macédoine : les Grecs eux-mêmes, contents d'avoir repoussé l'ennemi de leurs frontières, se séparèrent pour rentrer dans leurs villes. [13,6] VI. Cependant Perdiccas, ayant porté la guerre dans les états d'Ariarathe, roi de Cappadoce, ne tira de sa victoire que des périls et des blessures : car les Barbares, chassés du champ de bataille, rentrent dans leur ville, égorgent leurs enfants et les femmes, brûlent leurs maisons et leurs richesses ; et pour ne laisser aux vainqueurs que le spectacle de l'incendie, ils jettent leurs esclaves dans les flammes, et s'y précipitent eux-mêmes. Ensuite, Perdiccas, voulant joindre à sa puissance le titre de roi, rechercha, du consentement d'Olympias, la main de Cléopâtre, soeur d'Alexandre-le-Grand, et mariée d'abord à l'autre Alexandre ; mais, pour séduire Antipater par de faux projets d'alliance, et obtenir plus aisément de lui un renfort de Macédoniens, il lui demande en même temps la main de sa fille. Antipater découvrit ses projets, et les deux épouses qu'il demandait lui furent refusées. La guerre éclata ensuite entre Antigone et Perdiccas ; Antigone avait pour lui Cratère et Antipater, qui, ayant conclu la paix avec les Athéniens, donnèrent à Polyperchon le gouvernement de la Macédoine et de la Grèce. Perdiccas, voyant sa fortune changer de face, consulte, en Cappadoce, sur la conduite de la guerre qui éclatait, Aridée et le fils d'Alexandre, confiés tous deux à ses soins. Les uns voulaient transporter le théâtre de la guerre dans la Macédoine, siège et centre de l'empire, où Olympias, mère d'Alexandre, et les noms de son époux et de son fils, chers encore à la nation, assureraient le succès de leur cause Cependant on aima mieux commencer par l'Égypte, de peur qu'en passant en Macédoine on ne livrât l'Asie aux mains de Ptolémée. On réunit la Paphlagonie, la Carie, la Lycie, la Phrygie, aux provinces que gouvernait Eumène. Il reçut l'ordre d'y attendre Cratère et Antipater. Alcétas, frère de Perdiccas, et Néoptolème, devaient lui prêter l'appui de leurs forces. La flotte fut confiée à Clitus ; le gouvernement de la Cilicie passa de Philotas à Philoxène ; Perdiccas entra lui- même en Égypte à la tête d'une puissante armée. Ainsi la Macédoine, divisée en deux factions par la désunion de ses chefs, tourna contre elle-même des armes encore teintes du sang ennemi, et, dans son aveugle délire, déchira de ses mains ses propres entrailles. Cependant Ptolémée ne négligeait rien pour affermir son pouvoir en Égypte : il avait gagné par sa douceur l'affection des habitants, et s'était attaché les rois voisins par ses bienfaits et sa générosité ; enfin, il avait reculé, par la conquête de Cyrène, les limites de son empire ; et telle était l'étendue de ses forces, qu'il devait inspirer plutôt que ressentir la crainte. [13,7] VII. Cyrène fut fondée par Aristée, surnommé Battus parce qu'il état bègue. Grinus, son père, roi de l'île de Théra, honteux d'entendre son fils bégayer encore dans l'adolescence, vint à Delphes implorer la pitié du dieu. L'oracle lui ordonna d'envoyer Battus en Afrique, pour y fonder la ville de Cyrène, où l'usage de la langue lui serait rendue. Le roi, ne voyant qu'une plaisanterie insultante dans un oracle qui ordonnait aux habitants de la petite île de Théra d'aller fonder une colonie dans les vastes contrées de l'Afrique, n'exécuta point ce qui lui était prescrit. Bientôt une peste cruelle punit leur résistance à la volonté des dieux. Forcés d'obéir, ils s'embarquèrent en si petit nombre, qu'ils remplirent à peine un seul vaisseau. Arrivés en Afrique, au pied du mont Cyra, ils en chassèrent les habitants et s'y arrêtèrent, séduits par la beauté du pays et l'abondance des eaux. Ce fut alors que la langue de Battus, leur chef, se délia et qu'il commença à parler. En voyant s'accomplir cette partie des promesses du dieu, ils sentirent se ranimer leur espoir, et résolurent de fonder leur ville. Ayant donc assis leur camp en ce lieu, ils apprirent que, d'après une antique tradition, Cyrène, jeune fille d'une rare beauté, enlevée par Apollon, et transportée du mont Pélion de Thessalie sur le sommet du Cyra qu'ils occupaient, y avait donné le jour à quatre fils, Nomius, Aristée, Autochus et Argée ; que les Thessaliens envoyés par le roi Nypsée pour chercher sa fille, s'étaient établis près d'elle dans ce délicieux séjour ; que trois de ses enfants, rentrés plus tard dans la Thessalie, avaient hérité du sceptre de leur aïeul ; qu'Aristée, roi des vastes contrées de l'Arcadie, y avait enseigné aux hommes l'art d'élever les abeilles, d'employer le miel, de cailler le lait, et observé le premier le lever de l'astre qui brille au solstice d'été. Battus, ne connaissant le nom que lui avait désigné l'oracle, fonda sa ville, et la nomma Cyrène. [13,8] VIII. Ptolémée, soutenu des forces de celte ville, se dispose à repousser l'ennemi. Mais l'arrogance de Perdiccas lui fut plus fatale que la puissance de ses rivaux chaque jour, ses alliés, irrités de sa fierté, passaient en foule dans le camp d'Antipater, et Néoptolème, chargé de secourir Eumène, voulut non seulement le trahir, mais encore débaucher ses soldats. Instruit de ses desseins, Eumène se vit forcé de lui livrer bataille. Néoptolème vaincu se réfugie près d'Antipater et de Polyperchon, et leur persuade de s'avancer à marches forcées contre son vainqueur, pour l'écraser dans la sécurité et la joie de son triomphe. Mais ce projet fut encore découvert à Eumène, qui les fit tomber dans le piège qu'eux-mêmes lui avaient dressé : ils espéraient le surprendre, et ce fut lui qui les attaqua à l'improviste dans leur marche, épuisés par la veille et la fatigue. Polyperchon fut tué dans cette rencontre. Eumène et Néoptolème en vinrent aux mains, et, après un assez long combat où ils se blessèrent mutuellement, Néoptolème, vaincu, resta sur la place. Ces deux victoires relevèrent un peu le parti d'Eumène, affaibli par tant de trahisons. Mais Perdiccas ayant été tué, il fut déclaré par l'armée ennemi public, avec Python, Illyrius et Alcétas, frère de Perdiccas, et Antigone reçut l'ordre de leur faire la guerre.