[1,71] Il s'était fait aussi en Prusse un changement dans la religion, dont voici l'origine. Ce pays, qui s'étend depuis la Vistule jusqu'à la mer Baltique, fut soumis autrefois aux Chevaliers Teutoniques, dont l'ordre militaire avait été institué par Henri VI, fils de Frédéric Barberousse. Les rois de Pologne prétendant que cette grande province relevait d'eux, comme étant située dans la Sarmatie de l'Europe et au-delà des bornes de l'empire Germanique et les Empereurs soutenant le contraire, il y eut de grandes et de longues guerres à ce sujet. Enfin les Chevaliers Teutoniques, après avait perdu une sanglante bataille, prêtèrent serment de fidélité au roi Casimir, père de Sigismond I. Mais quelque temps après, Albert de Brandebourg, neveu de Sigismond et grand Maître de l'Ordre, réclamant contre les engagements de ses prédécesseurs, eut aussi une grande guerre à soutenir. Ayant longtemps attendu des secours de l'empereur et de l'empire, dont il défendait les droits ; après avait signé quelques trêves pour prolonger le temps; enfin se voyant abandonné, il fit la paix avec son oncle, et profita de l'occasion de cette guerre pour son avantage particulier. Car de grand Maître qu'il était, il fut créé par le roi de Pologne, sous la protection duquel il se mit, duc de Prusse; et aussitôt ayant changé de religion et renoncé à ses voeux, il épousa Dorothée, fille de Frédéric I, roi de Dannemarc, et transmit à ses héritiers, à titre de propriété, une province qu'il ne possédait que par usufruit. [1,72] Sigismond, roi de Pologne, régnait dans une profonde paix. Après avait perdu, par la perfidie de la garnison, Smolensko, ville située sur les confins de ses états au-delà du Boristhène, il s'était avancé jusqu'à Visna, pour repousser Basile, grand duc de Moscovie, dont cette conquête avait enflé le courage, et l'avait vaincu près d'Orssa. Ce roi, qui avait tant de fois battu les Tartares et que redoutaient ses voisins et même Soliman, sultan des Turcs, aimait la paix, et était fort éloigné de toute ambition et du désir de faire des conquêtes, en s'emparant des états qui ne lui appartenaient point. Il refusa même la couronne de Dannemarc, que les seigneurs Danois lui offraient, après l'expulsion de Christierne, et il se défendit avec modestie d'accepter celle de Hongrie, après la mort du roi Louis son neveu, malgré les vœux unanimes des Hongrois. Ces derniers peuples n'étaient pas si tranquilles, car Louis, fils de Ladislas et petit-fils de Casimir, étant parvenu à la couronne fort jeune encore, en un temps où son royaume était agité par les factions des grands, il eut la douleur de se voir enlever par les Turcs la ville de Belgrade, place très forte, située à l'endroit où la Save se décharge dans le Danube, parce que la garnison se défendit mal. Soliman, fier de ce succès et voyant que les princes chrétiens, oubliant l'intérêt commun, ne songeaient qu'à se faire la guerre, entra en Hongrie avec une armée formidable, et ayant gagné la bataille de Mohacz, où le roi Louis, âgé de vingt-deux ans seulement, périt par la témérité des siens, il prit Bude capitale du royaume et plusieurs autres places, avec assez de facilité. On dit que le sultan voyant le portrait du roi Louis tué peu de jours auparavant et celui de la reine Marie, son épouse, ne put s'empêcher de verser des larmes, tout barbare qu'il était, et de faire au milieu de cette grande victoire, de tristes réflexions sur la misère de la condition humaine. Il parut vivement touché qu'un roi à la fleur de son âge eut couru à sa perte, guidé par de mauvais conseils; il dit qu'il n'était pas venu pour le dépouiller de ses états, mais pour humilier l'orgueil des Hongrois et les rendre tributaires de l'empire Ottoman. [1,73] Jean Sépuse {Jean Zapoli, comte de Scepus}, prince ou Waivode de Transylvanie, venait au secours du Roi de Hongrie. Mais il arriva après la bataille perdue : en apprenant la mort du roi et celle du prince George, son frère, il songea à se mettre cette couronne sur la tête. Ayant gagné les grands du royaume, il fut déclaré roi par les états assemblés à Albe-Royale. Après la cérémonie de son couronnement, il combla de grâces les seigneurs Hongrois et surtout Jean Emeric Cibacco, qu'il fit évêque de Waradin et Waivode de Transylvanie. Mais d'autres seigneurs, mécontents du nouveau roi, engagèrent Ferdinand par les plus vives prières et par les promesses d'un heureux succès, à prendre les armes et à venir se mettre en possession d'un état, qu'il prétendait lui appartenir à de justes titres, mais surtout, parce qu'il avait épousé la soeur du dernier roi. L'entreprise réussit. Sépuse fut obligé de s'enfuir chez les Polonais avec qui il avait d'anciennes liaisons, après la malheureuse journée de Tokai et après qu'il eut perdu tous ses états. Ferdinand assembla à son tour les barons du royaume à Albe-Royale, et y fut déclaré roi et ensuite couronné. Sépuse, ne voulant rien négliger pour remonter sur le trône, envoya à Constantinople Jerôme Alaski, seigneur d'une haute naissance et fort considéré, pour porter ses plaintes à Soliman, lui demander du secours, et lui offrir de rendre la couronne de Hongrie dépendante de l'Empire des Turcs. Le sultan saisit volontiers cette occasion d'augmenter sa gloire et d'étendre son empire. Il vient pour la troisième fois en Hongrie, et ayant rétabli Sépuse, il porte ses armes victorieuses en Autriche et assiège Vienne. Mais après de vains efforts, il se vit obligé de lever le siège, par la valeur de l'électeur Palatin qui défendait la place. Alors, voyant la saison avancée, il laissa Aloisio Gritti en Hongrie avec une pleine autorité et retourna à Constantinople, où il entra avec toute la pompe d'un vainqueur. [1,74] Quoique Sépuse eut été remis sur le trône par le sultan, redoutant néanmoins la puissance de l'empereur, il crut que, pour s'y affermir, il devait faire la paix avec Ferdinand. Mais il fut prévenu par la mort et laissa un fils encore enfant, d'Isabelle fille de Sigismond roi de Pologne. Il donna l'administration du royaume et la tutelle de son fils à la reine Isabelle, et au moine George, à qui il avait confié peu avant sa mort le gouvernement de la Transylvanie, après que Cibaco eut été assassiné par le noir complot de Doccia et d'Aloisio Gritti, qui furent sévèrement punis. Ferdinand déclara la guerre au prince mineur et envoya Roccandolfe avec une grande armée, pour assiéger la ville de Bude. Mais les Turcs, l'ayant taillée en pièces et tué le général, se rendirent les maîtres d'un si florissant royaume, qu'ils désolèrent. Soliman lui-même vint à Bude, où étaient Isabelle et le prince son fils. Il les relégua en Transylvanie, et, ayant pris Mailat, qui avait été reconnu Waivode de Transylvanie par les seigneurs de cette province après la mort de Sépuse, il l'emmena avec lui. Cependant Ferdinand avait fait de grandes instances auprès de Soliman, afin qu'il lui laissât la Hongrie, aux mêmes conditions qu'il avait imposées à Sépuse. Mais n'ayant pu rien obtenir, il prit d'autres mesures. Il avait su que la reine Isabelle, ne pouvant souffrir l'orgueil du moine George, en avait porté ses plaintes à la Porte. Il fit sonder secrètement ce tuteur ambitieux et lui fit faire des propositions flatteuses, que le moine, malgré ses défiances, écouta volontiers. Or, comme il favorisait tantôt un parti et tantôt un autre et qu'il s'était rendu également suspect à tous les deux, il se jeta dans de grands embarras, qui furent enfin cause de sa perte. Mais comme ces choses sont arrivées dans les temps dont nous nous sommes proposés d'écrire l'histoire, nous les rapporterons dans leur ordre. Au reste, comme nous avons commencé à parler de Soliman, je crois qu'il est à propos d'achever ce que nous avons à dire ici des affaires des Turcs. [1,75] Soliman II, après avait succédé à Selim II, son père, la même année et environ le même mois que Charles V avait été élu empereur, signala son avènement par la défaite de Gazel auprès de Damas. Ce perfide, voyant la fortune de Tomombei, sultan d'Égypte, chancelante, avait abandonné son souverain et venait de ramasser quelques restes de Mammelus dispersés en Syrie. Soliman, de retour en Europe, avait pris Bude, comme nous l'avons dit. Il assiégea ensuite l'île de Rhodes, résidence des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem. La résistance de ces religieux militaires, qui défendirent la ville réduite aux dernières extrémités, avec une valeur qui a peu d'exemples, avait déterminé le sultan à lever enfin le siège, lorsque la place se rendit par la trahison d'un Espagnol. Ayant fait ensuite plusieurs expéditions de guerre en Hongrie, il tourna ses armes victorieuses vers l'Orient, par le conseil d'Ibrahim, grand visir, qui favorisait les chrétiens. Il attaqua Tecmas, roi de Perse; prit sans nul effort toute la Mésopotamie ou le Diarbekir, toute l'Assyrie ou le Cussestan ; et ayant été couronné roi par le calife à Bagdat, il retourna vers ses états et pilla la ville de Tauris, qu'il avait épargnée en venant. La joie qu'il eut de tant de victoires fut ensuite bien tempérée. Car Dalimenes, avec une partie de l'armée des Perses, ayant poursuivi les Turcs, que Soliman ramenait dans ses états, les atteignit au pied du mont Taurus le treizième d'octobre, les défit et leur tua plus de vingt mille hommes, entre lesquels il y eut un grand nombre de Janissaires, qui font la principale force de cet empire. Le sultan, au désespoir de cette perte, fit mourir Ibrahim, qui avait conseillé cette guerre. Les Turcs furent plus heureux en Europe, où ils ne laissèrent pas d'être quelquefois battus et de perdre Coron, Navarrin, Modon, Pylo, et Napoli de Romanie, villes maritimes de la Morée, que Soliman reprit ensuite, à la faveur de nos discordes. Coron fut la seule place, qui se défendit courageusement, par la valeur extraordinaire de sa garnison Espagnole, qui céda moins à l'ennemi qu'à une peste cruelle, qui emporta presque tous ces braves soldats. [1,76] On peut compter entre les disgrâces de ce sultan l'heureuse expédition de Charles V, qui rétablit Mulei-Assem dans son royaume de Tunis, après en avoir chassé Barberousse. Mais huit ans après, la fortune se déclara en faveur du sultan, qui défit auprès d'Alger les troupes de l'empereur. Plusieurs sont persuadés que ce prince avait prévu sa défaite sur la mer mais qu'il avait mieux aimé combattre sur cet élément contre les tempêtes et contre ses ennemis que de mesurer ses forces en Hongrie contre le sultan victorieux et d'exposer au hasard d'une bataille toute sa gloire et toute sa fortune. Charles ne put cependant éviter d'avoir du désavantage en Hongrie l'année suivante. Il y fit une campagne malheureuse, où il ne se serait pas trouvé en personne, s'il n'y avait été en quelque façon contraint par les princes de l'empire. Mais il sut éviter le combat et aima mieux voir prendre Strigonie et Albe-Royale que d'attaquer les Turcs. Ensuite les troupes Espagnoles s'étant mutinées, il revint en Italie accablé de chagrin, de confusion, et de honte. Je crois au reste que la divine providence permit que tant de grands princes se trouvassent en même temps sur les premiers trônes du monde afin que ces rivaux puissanst, se craignant l'un l'autre, demeurassent dans de justes bornes et que le courage ambitieux de l'un fut balancé et retenu par la valeur triomphante de l'autre. [1,77] Il convient maintenant de parler des affaires de l'Italie, qui était comme le prix de la victoire que se proposaient deux princes très puissants et un grand théâtre, où depuis quelques années on avait vu des événements divers et des scènes très variées. Les Vénitiens ayant sauvé leur Etat par le secours des Français, qui prirent leur défense dans la guerre que leur fit l'empereur Maximilien, favorisaient tantôt un parti, et tantôt un autre, et travaillaient pour la conservation de l'empire, et pour la liberté de l'Italie, plutôt pour satisfaire à leurs engagements et à leurs alliances que pour ménager leurs véritables intérêts. Il semblait néanmoins qu'ils eussent plus de penchant pour la France, persuadés qu'il leur serait avantageux et à toute l'Italie, d'affaiblir la puissance de l'empereur, qui croissait de jour en jour, et de soutenir la fortune chancelante de François I, abattu par tant de pertes. Mais le traité de Cambrai ayant fait cesser les engagements qu'ils avaient pris pour le rétablissement du duc Sforce et pour la délivrance des enfants du roi, ils rendirent Ravenne au souverain Pontife et à l'empereur les villes qu'ils tenaient dans la Pouille, et ils demeurèrent spectateurs paisibles de ce qui pourrait arriver. Pour ce qui est des Génois, après l'expulsion des Frégoses et le recouvrement de leur liberté, ils ne songeaient qu'à réparer leurs pertes passées et à rétablir le bon ordre chez eux, dans le repos d'une tranquille paix. Ils devaient leur délivrance à André Doria leur concitoyen, qui avait abandonné le parti de la France, pour retourner parmi eux et dont la défection peut être excusée par l'amour de la patrie, sentiment si juste et si glorieux, et par les grands avantages qu'il procura à son pays. Cependant ils étaient plus attachés à l'empereur qu'à la France, parce qu'ils devaient leur liberté à Doria, qui commandait les troupes de ce prince. Mais cette liberté si flatteuse et si douce se changea peu à peu en une servitude amère, par les artificieuses intrigues des Espagnols. [1,78] Les Siennois se gouvernaient eux-mêmes, après avoir ôté aux Petrucci l'administration des affaires et étaient secrètement ennemis des Florentins. Depuis surtout qu'ils avaient soutenu les Pisans, à qui ceux de Florence voulaient ôter la liberté et qu'ils s'étaient ligués à ce sujet avec les républiques de Gênes et de Lucques, ils avaient ranimé leur courage. Ayant découvert une conspiration formée dans le sein de leur ville par le pape Clément et les Florentins, Jean-Baptiste Palmieri, à qui ils devaient cette connaissance, les avait si fort aigris contre les auteurs de cet attentat qu'ils leur firent les plus grands outrages. Les Florentins, qui avaient assiégé Sienne, furent contraints de lever honteusement le siège, après la défaite de leur armée et la perte de leur canon. Un succès si heureux et les secours qu'envoya l'empereur, alors ennemi du pape, donnèrent de grandes espérances aux Siennois et ils en cachaient plus le dessein où ils étaient de se venger. Mais, après que Charles eut fait la paix avec le pape et qu'il eut établi dans Florence, qu'il venait de prendre, une forme de gouvernement au gré de ce pontife, les Siennois commencèrent à perdre courage, à craindre pour leur liberté, et à penser qu'ils aIlaient malheureusement dépendre d'un prince, qui changeait de desseins suivant la vicissitude des événements. Ce qui arriva dans la suite fit voir que leurs craintes étaient bien fondées. [1,79] Charles donna aux Médicis la principale autorité dans Florence, et nomma pour gouverneur perpétuel de cette ville Alexandre, fils naturel de Laurent de Médicis, duc d'Urbin. Quoique les citoyens fissent depuis de grandes plaintes à l'empereur contre lui et l'accusassent de ne suivre en rien les ordres qui lui avaient été prescrits, ils ne purent avait justice et virent avec douleur Charles lui donner en mariage Marguerite, sa fille naturelle. Depuis ce temps-là, le gouverneur, fier d'une si haute alliance, se fit craindre des premiers citoyens, et tant qu'il vécut, commanda avec une autorité absolue. Ce qui le rendit si odieux, non seulement aux Florentins, mais même à ceux de sa maison, que Laurent son plus proche parent, et son successeur, qui lui devait être attaché par la confiance intime qu'il avait en lui et par les grâces dont il l'avait comblé, osa bien conspirer, pour rendre la liberté à sa patrie. Mais après avait assassiné le gouverneur perpétuel, étonné de son crime, et se repentant de la résolution qu'il avait prise de délivrer Florence de la servitude, il s'ensuit secrètement la même nuit, sans découvrir à personne l'action qu'il avait faite ; ce qui donna le temps aux chefs de la faction des Medicis d'arranger toutes choses suivant leurs vues, avant que de publier la mort d'Alexandre. Alors par un bonheur inespéré, Côme âgé de seize ans seulement fut déclaré duc, à l'exclusion de Laurent, que son parricide rendait indigne d'une si riche succession. Côme était fils de Jean de Médicis, qui onze ans auparavant était mort à Mantoue de ses blessures, après avait reçu près de Borgo-forte dans le Mantouan un coup de fauconneau, lorsqu'il commandait la cavalerie légère sous François-Marie, duc d'Urbin, général de l'armée des Alliés. Son corps fut enterré dans l'église de saint Dominique, et l'on grava sur son tombeau une épitaphe contenant l'éloge de ses vertus. C'était un officier d'un grand courage. Il n'avait que vingt-huit ans lorsqu'il mourut, mais il avait déja donné des preuves de sa valeur et de sa prudence, et l'on était persuadé que s'il avait vécu plus longtemps, il serait devenu un très grand capitaine. [1,80] Il avait épousé Marie Salviati, dame dont la vertu répondait à la haute naissance, de laquelle il eut Côme, qui accepta sans hésiter la principauté qu'on lui offrait, malgré les conseils de sa mère, qui aimait sa patrie et qui craignait qu'un rang si élevé ne fut fatal à son fils. Au reste, son gouvernement fut très heureux et il serait difficile de décider, si la gloire en est due ou à sa bonne fortune, ou à sa rare prudence. Car les principaux de cette république, que le pape Clément et Alexandre de Médicis avaient bannis, s'étant assemblés, après l'assassinat de ce dernier, à Montemurio, dans l'espérance de rétablir la liberté, et ayant une très petite escorte, comme s'ils n'eussent eu rien à craindre de leurs ennemis, ils furent pris presque tous, livrés à Côme, et condamnés aussitôt à la mort par les huit juges criminels de Florence. Côme délivré de ses ennemis sut gagner les bonnes grâces de l'empereur par sa soumission et par une fidélité qu'il ne démentit jamais. Tout jeune qu'il était il évita les pièges et se garantit des ruses d'un pape qui le haïssait ; et s'étant rendu maître des citadelles de Florence, et de celles des autres villes de cette république, il fit voir une suite de desseins et une prudence au-dessus de son âge. Mais il ne put jamais engager l'empereur à lui donner en mariage la princesse Marguerite sa fille, veuve d'Alexandre, quelques instances qu'il fit pour parvenir à une alliance, qui eut affermi son autorité. Charles, habile politique, jugea que Côme lui était attaché d'ailleurs par des liens assez sorts et réserva la princesse pour le jeune Ottavio Farnèse, petit-fils du souverain pontife. Le duc de Florence, déchu de ses espérances, épousa, du consentement de Charles, Eléonor, fille de Pierre de Tolède, vice-roi de Naples, et par ce nouvel engagement resserra encore les noeuds qui l'attachaient à l'empereur. Telle est l'origine de la souveraineté de la maison de Médicis, la plus puissante aujourd'hui de toute l'Italie.