Texte d'étude : Pierre GILLES (1490 - 1555), Description de la girafe ; dans : ELEPHANTI noua descriptio authore Petro Gillio. Auteur : Pierre GILLES (Petrus Gyllius ; 1490 - 1555) : http://en.wikipedia.org/wiki/Petrus_Gyllius Il a traduit du grec en latin les XVII livres de l'Historia animalium d'Élien (Claudius Aelianus ; vers 175 - vers 235) : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lien_le_Sophiste. Édition : Aeliani De historia animalium libri XVII / quos ex integro ac veteri exemplari Graeco, Petrus Gillius vertit ; vnà cum elephantorum descriptione. Lyon, 1562 TEXTE latin et traduction française préparés par Marc Szwajcer. ELEPHANTI DESCRIPTIO. Cap. IX. De chamelopardali. Giraphas, quas graeci et Latini uocant Chamelopardales, uidi in urbe Caira tres, quarum unam ita mensus sum, Duo cornicula ex fronte eminebant circiter sex digitos, in fronte media tuberculum existebat, uelut tertium cornu, altum circiter duos digitos. Oculis erat magnis, nigris, laetis. Aures excedunt longitudinem dodrantalem. Collum longum septem pedes: cum caput extollit, sexdecim pedes a terra effert. Illius longitudo a cauda ad capitis uerticem est duode uiginti pedum. Tibiae tam altae posteriores quam priores: at femora anteriora longe altiora posterioribus. Nimirum dorsum a cauda ad summum capitu uerticem, uelut scala, uelutque tectum carinatum attollitur: totum corpus grandibus maculis distinguitur, coloris ueruini obquadratis: sed in collo magis quam in corpore, quoquo uersus latis circiter dodrantem: at clausula macularum alba digito latior. Itaque totum corpus reticularum est, neque tamen, ut pardalis maculas habet rotundas, sed aut obquadratas, aut oblongas. Infra genus maculosa non est, sed tota tibia alba. Pes bifidus, ut bubulus. Labrum superum longe eminet supra inferum. Cauda tenuis et exigua, in cacumine pilosa. Ruminat ut bos: edis foenum, et caetera, quae boues edere solent. Iubam habet, ut equus a doeso ad capitu uerticem. In gradiendo claudicare uidetur nunc dextris, nunc sinistris non modo cruribus, sed etiam lateribus. Cum ex terra cibum aut potum capere habet necesse, crura latissime distendit priora, non enim, nisi late diductis, longeque diuaricatis tibiis cibum ex terra capere potest. Traduction française partielle tirée de Georges Louis Leclerc Buffon, Oeuvres complètes de Buffon..., 1837, p. 525 : « J'ai vu trois girafes au Caire; elles portent au-dessus du front deux cornes de six pouces de longueur, et au milieu du front un tubercule élevé d'environ deux pouces, et qui ressemble à une troisième corne Cet animal a seize pieds de hauteur lorsqu'il lève la tête; le cou seul a sept pieds, et il a vingt-deux pieds depuis l'extrémité de la queue jusqu'au bout du nez. Les jambes de devant et de derrière sont à peu près d'égale hauteur; mais les cuisses du devant sont si longues en comparaison de celles de derrière, que le dos de l'animal paraît être incliné comme un toit. Tout le corps est marqué de grandes taches fauves, de figures à peu près carrées... Il a le pied fourchu comme le bœuf, la lèvre supérieure plus avancée que l'inférieure, la queue menue avec du poil à l'extrémité; il rumine comme le bœuf, et mange comme lui de l'herbe; il a une crinière comme le cheval, depuis le sommet de la tète jusque sur le dos. Lorsqu'il marche, il semble qu'il boite non seulement des jambes, mais des flancs, à droite et à gauche alternativement; et lorsqu'il veut paître ou boire à terre, il faut qu'il écarte prodigieusement les jambes de devant. »