[296,0] LETTRE CCXCVI. AU RÉVÉREND PÈRE SERVAIS, ÉRASME, SALUT. [296,1] Père très humain, ta lettre a passé par bien des mains avant de me parvenir quand j'étais déjà parti pour rentrer en Angleterre. Elle m'a fait un plaisir incroyable car j'y retrouve ta vieille affection à mon égard. J'y réponds brièvement, car j'écris en chemin, et plutôt sur les points qui, dis-tu, concernent le fond de la question. Les avis des hommes sont si différents et chaque oiseau a son chant, si bien qu'il ne peut satisfaire tout le monde. Ma volonté assurément est telle que je suis décidé à suivre la voie la meilleure ; Dieu m'en est témoin. Car si j'ai eu autrefois des désirs de jeune homme, j'en ai été corrigé en partie par l'âge, en partie par le contact avec la vie. Jamais je n'ai eu l'intention de changer ni de profession, ni d'habit, non que je les aie trouvés bons, mais je n'ai voulu être à scandale à qui que ce soit. Tu sais en effet que j'ai été poussé plutôt que conduit à cette profession par l'obstination de mes tuteurs et par les exhortations déloyales d'autres gens ; que j'y fus maintenu par les reproches de Corneille de Woerden et par une sorte de honte enfantine, alors que je n'étais nullement fait pour elle ; car les mêmes choses ne conviennent pas à tous. Je n'ai jamais pu supporter les jeûnes, et cela en vertu d'une disposition particulière de mon corps. Une fois réveillé, je n'ai jamais pu me rendormir, sinon après plusieurs heures. Mon esprit se portait uniquement vers les lettres, dont on n'a que faire chez vous ; et, je n'en doute pas, si le hasard m'avait accordé une vie libre, j'aurais pu être compté non seulement parmi les hommes heureux, mais parmi les hommes de bien. [296,2] C'est pourquoi, ayant compris que jamais je ne serais adapté à votre genre de vie, et que je l'avais assumé par contrainte, non spontanément, comme toutefois il est admis en notre siècle que c'est un crime de se détacher de celui que l'on a une fois adopté, j'avais résolu de supporter courageusement cette partie de mon infortune. Car en beaucoup de choses, tu le sais, j'ai été un infortuné. J'ai toujours considéré comme la pire de toutes le fait d'avoir été jeté dans le genre de vie auquel j'étais le plus étranger, et d'esprit et de corps ; d'esprit parce que je détestais les cérémonie: et que j'aimais la liberté ; de corps, parce que si même ce système de vie m'avait beaucoup plu, ma nature physique n'en supportait pas les fatigues. On m'objectera, à vrai dire, mon année de probation (comme on l'appelle) et mon âge d'homme. C'est ridicule. Comme si l'on pouvait demander à un enfant de dix-sept ans, élevé surtout dans les livres, de se connaître lui-même, ce qui est difficile même pour un vieillard ; et qu'en une seule année il parvienne à apprendre ce que beaucoup d'hommes à cheveux blancs ne comprennent pas encore. Quoique jamais je n'aie approuvé ce genre de vie, et beaucoup moins encore après en avoir goûté, j'y ai été pris au piège par les moyens que je t'ai dits ; je reconnais cependant qu'un véritable homme de bien vivra bien dans n'importe quel système. Je ne nie pas avoir eu un penchant pour de grands vices, sans cependant être d'une nature si corrompue que, si j'avais eu un gouverneur bienveillant, vraiment chrétien et non pas superstitieux à la manière des Juifs, je n'eusse pu être conduit à donner de bons fruits. [296,3] J'ai donc eu en vue le genre de vie où je serais le moins mauvais et je pense l'avoir atteint. J'ai vécu depuis lors parmi des hommes de bonne conduite ; j'ai vécu parmi des travaux d'érudition qui m'ont préservé de beaucoup de vices. J'ai eu la possibilité de fréquenter des hommes d'esprit véritablement chrétien, dont la conversation m'a rendu meilleur. Je ne me targue pas de mes ouvrages personnels, que vous méprisez peut-être. Et beaucoup cependant reconnaissent que, pour les avoir lus, ils sont devenus non seulement plus instruits, mais meilleurs. Le désir de l'argent ne m'a jamais touché ; la vanité ni la gloire ne m'effleure même pas. Même si autrefois j'ai subi la souillure des plaisirs, jamais je n'en ai été l'esclave. J'ai toujours eu horreur des beuveries et de l'ivresse et je m'en suis toujours préservé. Chaque fois que je songeais à reprendre avec vous la vie commune, je me voyais en esprit entouré de l'envie de la plupart, du mépris de tous, parmi des conversations combien ennuyeuses, combien ineptes, combien vides de l'esprit du Christ, des repas combien peu religieux ; enfin tout un système de vie tel que, si l'on en supprime les cérémonies, je ne vois pas que ce qui reste vaille d'être recherché. Je me rappelais enfin la faiblesse de ma constitution — qui, aggravée par l'âge, les maladies et les travaux, est telle que je ne saurais vous satisfaire et que je me détruirais. Voici plusieurs années déjà que je suis sujet à la pierre, maladie grave et mortelle, et plusieurs années que je bois uniquement du vin, et pas n'importe quel vin, parce que ma maladie m'y oblige. Je ne supporte pas n'importe quelle nourriture, ni n'importe quel climat. Car cette maladie qui a aisément des rechutes exige la modération dans le régime ; et je connais le climat de la Hollande, je connais votre régime alimentaire, pour ne rien dire de vos moeurs. Enfin revenir aurait simplement servi à me mettre à votre charge et à assurer ma mort. [296,4] Mais peut-être estimes-tu que mourir parmi ses frères en religion est un élément important de la félicité. Cette conviction trompe, elle égare non pas toi seulement, mais presque tout le monde. Nous faisons résider le Christ et la piété dans un lieu, dans un vêtement, dans un régime, dans des petites pratiques. Nous considérons comme un homme perdu celui qui a changé une robe blanche contre une robe noire, qui a changé un froc contre un bonnet, qui change de temps en temps de résidence. Le plus grand danger qui menace la religion chrétienne, j'ose le dire, est venu de ce qu'on nomme les dévotions, encore que celles-ci aient résulté d'abord d'une intention peut-être pieuse. Elles se sont ensuite peu à peu développées et se sont répandues en dix mille variétés. A quoi s'est ajoutée l'autorisation des souverains pontifes, donnée dans beaucoup de cas avec trop de facilité et d'indulgence. Qu'y a-t-il de plus impur ou de plus impie que ces dévotions relâchées ? Et si tu allègues même celles qui sont approuvées, et des plus approuvées, en dehors de cérémonies fades et dignes des Juifs, je me demande quelle image du Christ tu pourrais y trouver. Et c'est sur ces dévotions que se fonde leur complaisance pour eux-mêmes, c'est à partir d'elles qu'ils jugent et condamnent les autres. Combien il est plus conforme à la pensée du Christ de voir l'univers chrétien tout entier comme une seule maison et presque comme un seul monastère où tous seraient chanoines et frères d'un même ordre ; de placer l'essentiel de la religion dans le sacrement du baptême, et ne pas considérer l'endroit où l'on vit mais le fait de vivre bien. Tu veux que j'aie une résidence fixe, à quoi la vieillesse du reste m'invite également. Mais on loue les voyages de Solon, de Pythagore, de Platon. Les apôtres aussi ont voyagé, surtout Paul. Saint Jérôme, tout moine qu'il est, est tantôt à Rome, tantôt en Syrie, tantôt à Antioche, tantôt ailleurs et ailleurs ; et dans sa vieillesse il cultive encore les lettres saintes. [296,5] Je ne suis pas digne de lui être comparé, je l'avoue ; et cependant je n'ai jamais changé de résidence que contraint par la peste, ou bien dans l'intérêt soit de mes travaux soit de ma santé, et partout où j'ai vécu (peut-être parlé-je de moi-même trop orgueilleusement, mais je ne dis que la vérité) j'ai reçu l'approbation des plus approuvés et les éloges des plus loués. Il n'y a aucun pays, ni l'Espagne, ni l'Italie, ni l'Allemagne, ni la France, ni l'Angleterre, ni l'Écosse qui ne m'offre son hospitalité. Et si je n'ai pas les suffrages de tous (à quoi je n'aspire pas) j'ai certes ceux des plus éminents. Il n'y avait à Rome aucun cardinal qui ne me reçût comme un frère, alors que je ne demandais rien de tel : au premier rang le cardinal de Saint-Georges, le cardinal de Bologne, le cardinal Grimani, le cardinal de Nantes, et celui qui actuellement est Souverain Pontife, sans parler des évêques, des archidiacres et des savants. Et cette attention ne se portait pas vers l'argent, car même à présent je n'en ai ni n'en désire ; ni vers l'ambition, à laquelle j'ai toujours été des plus étranger, mais seulement vers les lettres, dont nos compatriotes se moquent et que les Italiens adorent. Il n'est aucun évêque en Angleterre qui ne soit heureux de recevoir mon salut, qui ne désire m'avoir comme convive, et non comme domestique. Le roi lui-même, peu avant la mort de son père, quand j'étais en Italie, m'a écrit de sa main une lettre très affectueuse, et à présent il parle toujours de moi de telle sorte que personne ne saurait le faire avec plus d'amitié et de considération ; et chaque fois que je vais le saluer il me témoigne la plus grande faveur et me regarde de l'air le plus amical, donnant à comprendre qu'il pense de moi tout le bien qu'il en dit. Et plus d'une fois il a mandé à son aumônier de me pourvoir d'une prébende. La reine s'est efforcée de m'adjoindre à elle comme précepteur. Personne n'ignore que si je consentais à vivre quelques mois seulement à la cour du roi, je m'accumulerais je ne sais combien de bénéfices ; mais tous ces avantages comptent peu pour moi au prix de mon loisir et de mes studieux travaux. L'archevêque de Canterbury, primat de toute l'Angleterre et chancelier du royaume, un homme savant et honnête, m'entoure d'une affection qui ne pourrait pas être plus grande s'il était mon père ou mon frère. Et pour que tu comprennes qu'il le fait de grand coeur, il m'a donné une prébende valant près de cent nobles qu'il a ensuite, sur mon désir, transformée en une pension de cent couronnes à la suite de ma résignation ; à quoi il a ajouté en cadeau, au cours de ce peu d'années, plus de quatre cents nobles, et sans que je demande rien. Il m'a donné le même jour cent cinquante nobles. Des autres évêques j'ai reçu plus de cent nobles offerts par pure libéralité. Le seigneur Mountjoy, baron de ce royaume, qui fut autrefois mon élève, me fait une pension annuelle de cent couronnes. Le roi et l'évêque de Lincoln, qui actuellement tient du roi l'autorité suprême, promettent beaucoup, avec magnificence. Il y a là deux Universités, Oxford et Cambridge, dont chacune désirent m'avoir ; en effet j'ai plusieurs mois durant enseigné à Cambridge la littérature grecque et les lettres saintes, mais sans être payé, et j'ai décidé de faire toujours de même. Il y a là des collèges où règne une telle piété, où la vie est si décente que si tu le voyais tu jugerais méprisable par comparaison toute autre forme de religion. À Londres vit Dom John Colet, doyen de Saint-Paul, un homme qui joint une admirable piété à la science la plus éminente ; grande est sur tous son autorité. Il m'aime tant, ainsi que chacun le sait, qu'il ne vit avec personne plus volontiers qu'avec moi ; j'en laisse de côté une foule d'autres, ne voulant pas t'importuner deux fois, et par vantardise et par loquacité. [296,6] Pour te dire un mot de mes ouvrages, tu as, je pense, lu l'Enchiridion : beaucoup reconnaissent avoir été par ce livre remplis d'un zèle ardent pour la religion ; je ne m'arroge rien, mais je remercie le Christ si grâce au don qu'il m'a fait j'ai pu réaliser quelque bien. Je ne sais si tu as vu le volume des Adages, imprimé par Alde. C'est un ouvrage profane, mais des plus utile pour toute instruction ; il m'a en tout cas coûté d'innombrables fatigues et veilles. J'ai édité le livre "De rerum verborumque copia", que j'ai dédié à mon cher Colet, ouvrage des plus utile aux prédicateurs ; mais, ces choses-là sont méprisées de ceux qui méprisent l'ensemble des bonnes lettres. Au cours des deux dernières années j'ai notamment préparé un texte corrigé des lettres de saint Jérôme ; j'ai marqué d'une croix les passages apocryphes et interpolés et j'ai éclairé par des notes les passages obscurs. J'ai collationné des manuscrits grecs et d'anciens manuscrits latins pour corriger le texte entier du Nouveau Testament et j'ai annoté plus de mille passages pour le profit des théologiens. J'ai entrepris des Commentaires sur les lettres de Paul, que je terminerai dès que j'aurai édité le reste. Car j'ai pris la décision de me consumer dans les lettres sacrées. C'est là que je place mon étude et mon loisir. De grands hommes disent que je vaux plus que personne sur ce terrain ; je ne vaudrai rien à vivre comme vous. Alors que je suis lié avec tant d'hommes savants et importants, je n'ai jamais trouvé personne qui me conseille de revenir parmi vous, ou qui estime que ce serait le meilleur parti. Bien au contraire, Dom Nicolas Werner de bonne mémoire, ton prédécesseur, m'en a lui-même toujours dissuadé, me conseillant de m'attacher plutôt à quelque évêque, ajoutant qu'il connaissait et mon caractère et les moeurs des petits frères ; car il disait ainsi, en langue vulgaire. Et dans le régime de vie où je suis, je vois ce que j'ai à fuir, mais non ce que je suivrais plus avantageusement. [296,7] Il me reste à te donner satisfaction au sujet de l'habit religieux. J'ai toujours auparavant porté celui des chanoines et, étant à Louvain, j'ai obtenu de l'évêque d'Utrecht l'autorisation de porter sans scrupule le scapulaire de lin au lieu du vêtement tout entier en lin, et le capuchon noir au lieu du manteau noir, selon l'usage des Parisiens. Arrivant en Italie et voyant tout le long du chemin des chanoines porter la robe noire avec le scapulaire, pour ne choquer personne par la singularité de mon costume, je me mis là à porter la robe noire avec le scapulaire. Puis la peste éclata à Bologne ; ceux qui là soignent les pestiférés portent un linge blanc suspendu à l'épaule et ils évitent le voisinage des hommes. Il se fit ainsi qu'allant voir un jour un de mes savants amis, quelques vauriens tirèrent leurs épées et se préparaient à m'attaquer, et ils l'auraient fait si une dame ne les avait avertis que j'étais un ecclésiastique. Le lendemain, comme j'allais trouver les fils du trésorier les gens me coururent dessus avec des bâtons et m'attaquèrent avec des clameurs hostiles. C'est pourquoi des gens de bien me conseillèrent de cacher mon scapulaire, et j'obtins du pape Jules une autorisation de porter ou non, à ma guise, l'habit monacal, pourvu que j'eusse un vêtement de prêtre ; et, si auparavant j'avais péché sur ce point, sa lettre m'en donnait entière absolution. J'ai donc en Italie porté continuellement le vêtement de prêtre, afin de ne choquer personne en changeant. De retour en Angleterre, j'ai décidé de porter l'habit que j'avais accoutumé et, ayant fait venir chez moi un ami des plus recommandable par sa vie et par sa science, je lui montrai l'habit que j'avais décidé de porter. Je lui demandai s'il convenait pour l'Angleterre. Il donna son approbation et je me montrai ainsi en public. Je fus aussitôt averti par d'autres amis que cet habit ne pouvait être porté en Angleterre, que j'eusse plutôt à le dissimuler. Je le dissimulai, mais comme il ne pouvait l'être sans être aperçu un jour et causer du scandale, je le remis dans l'armoire et fis depuis lors usage de l'ancienne autorisation du Souverain Pontife. Les lois pontificales excommunient celui qui dépose l'habit religieux dans l'intention de se trouver plus à l'aise en compagnie des séculiers. Pour moi, je l'ai déposé en Italie afin d'éviter qu'on insulte ; puis, contraint et forcé, je l'ai déposé en Angleterre parce qu'il y paraissait intolérable, alors que j'aurais beaucoup préféré le garder. Le reprendre à présent choquerait plus que n'a fait le changement lui-même. [296,8] Voilà tout le plan de ma vie, voilà le parti que j'ai pris. Je ne demande qu'à changer mon genre de vie si j'en vois un qui soit meilleur. Mais je ne vois pas ce que je ferais en Hollande. Je sais que je ne m'habituerai ni au climat, ni à la nourriture ; je tournerai vers moi les regards de tous. Je rentrerai vieux et chenu ; moi qui suis parti jeune, je rentrerai valétudinaire ; je serai exposé au mépris même des plus petits, moi qui suis habitué à être honoré par les plus grands. J'échangerai mes études contre des beuveries. Tu me promets ton aide pour obtenir un siège où, m'écris-tu, je vivrais avec un très grand revenu ; je ne puis deviner ce que ce pourrait être, à moins que tu ne me places peut-être chez des religieuses, et que je doive servir des femmes, moi qui n'ai jamais accepté de servir ni des archevêques ni des rois. Ne me parle pas du revenu ; je ne cherche pas à m'enrichir, pourvu que ma fortune suffise à ma santé et au loisir que réclament les lettres, et que je ne sois à charge à personne. Je voudrais qu'il nous fût possible de nous entretenir ensemble de ces questions ; car par lettres ce n'est ni commode ni sûr. La tienne, bien qu'envoyée par les gens les plus dignes de confiance a cependant si bien voyagé que jamais je ne l'aurais vue si je ne m'étais rendu par hasard dans cette citadelle, et plusieurs l'avaient déjà lue quand elle m'a été remise. Aussi ne m'écris rien de confidentiel, ni sans savoir avec certitude où je me trouve, ni si tu n'as pas un messager des plus fidèle. Je pars à présent pour l'Allemagne, je veux dire pour Bâle, afin d'y éditer mes ouvrages, pour passer peut-être cet hiver à Rome. Au retour je m'arrangerai pour que nous nous rencontrions en vue d'un entretien. Mais l'été à présent est presque passé et le voyage est long. J'avais appris la mort de Guillaume, de François et d'André par Sasboud et sa femme. Rends son salut à Dom Henri et à tous les autres qui vivent avec toi, envers qui j'ai les sentiments que je dois. Car j'impute mes anciennes tragédies à mes erreurs ou, si tu veux, à mon destin. Ta lettre écrite le troisième jour après Pâques m'est arrivée aux nones de juillet. Ne manque pas, je t'en prie, de recommander au Christ, dans tes pieuses prières, le salut de mon âme. Si je savais avec certitude y mieux pourvoir en revenant vivre parmi vous, je me mettrais en route aujourd'hui même. Porte-toi bien, toi autrefois le plus charmant des camarades, aujourd'hui Père digne de respect. De la citadelle de Ham près de Calais, le lendemain des nones de juillet 1514.