Lecture : Francis BACON (1561-1626) : Comment, sur l'île de la Nouvelle Atlantide, est règlé le contact avec le monde extérieur ? Francis Bacon, La Nouvelle Atlantide, ch. XIX : ... Verum ut redeamus tandem ad id quod nunc agitur. Postquam rex omnem subditis nauigationem interdixisset, praeterquam in partes huic imperio subditas, hanc nihilominus ordinationem sanciuit. Nimirum singulis duodenis annis mittendas ex hoc regno naues binas in partes orbis diuersas. In utraque nauium harum tres ex fraternitate Domus Salomonis seorsim uehendos. His in mandatis dandum ut nos de rebus et statu locorum illorum ad quos appellerent certiores facerent, praecipue autem de scientiis, artibus, manufacturis et inuentionibus mundi uniuersi, utque in reditu libros, instrumenta, exemplaria in unoquoque genera ad nos perferrent. Nauibus, postquam in terram fratres exposuissent, redeundum, fratribus autem usque ad nouam missionem peregre manendum. Naues hasce non aliis mercibus instruendas quam commeatus copia bona, nec non thesauri satis larga quantitate in usum fratrum ad res eas coemendas et omines tales remunerandos quibus opus esset. ... Mais, pour revenir à notre principal objet, vous saurez que notre législateur, après avoir interdit à son peuple toute navigation dans les autres contrées qui ne faisaient pas partie de cet empire, statua en même temps que, de douze en douze ans, on expédierait de cette île deux vaisseaux pour les differentes contrées successivement; que chacun de ces vaisseaux porterait trois frères, ou membres de la maison de Salomon, dont la mission n'aurait d'autre but que celui de nous procurer des lumières sur les affaires et la situation des autres états ; mais spécialement sur tout ce qui pouvait concerner leurs sciences, leurs arts, leurs manufactures et leurs inventions; qu'en conséquence, ils auraient ordre d'apporter des livres, des instruments et des modèles en tous genres, afin de nous mettre en état de profiter des connaissanccs acquises dans l'univers entier; que les deux vaisseaux, après avoir mis à terre Ies six missionnaires, reviendraient aussitôt, et que ces personnages demeureraient dans les pays étrangers jusqu'à ce ce que six autres vinssent les relever ; que ces deux vaisseaux n'auraient d'autre cargaison, qu'une grande quantité de vivres, et une forte somme d'argent qui serait à la disposition des missionnaires, soit pour acheter tout ce qu'ils croiraient utile à leur patrie, soit pour récompenser dignement ceux qui leur auraient procuré, ou des choses utiles et ostensibles, ou, en général, de nouvelles connaissances.