AgoraClass & ITINERA ELECTRONICA


La Galerie d'exposition (le Liber operum)

Numéro d'ordre:12

AUTEUR: Dominique SERGENT
Nature du travail: mémoire de licence
Date: 1999-2000
Institution: UCL Louvain-la-Neuve

Titre: Les Dionysies rurales attiques

Résumé:
Etudier les Dionysies rurales attiques implique avant toutes choses de connaître, fût-ce dans les grandes lignes, la personnalité de Dionysos. C'est pourquoi l'introduction permet de découvrir les différentes facettes de cette divinité complexe : tantôt puissance bienfaisante de la nature et de la vigne, tantôt, en couple avec Cérès, dieu des Mystères et du salut dans l'audelà, tantôt divinité terrifiante des rites orgiastiques, qui jette ses adeptes dans une folie meurtière, ou bien maiÎtre des Enfers, des démons de la Mort ; également protecteur du théâtre où le masque est sa manière d'être, le masque qui fait de lui un dieu étrange, singulier, un symbole de l'Autre et de l'aliénation.
L' analyse des Dionysies rurales se déploie en deux temps: premièrement une description du rituel, deuxièmement une interprétation de celui-ci. Les sources littéraires et épigraphiques nous perrnettent de décrire comme suit la fête, qui a lieu en décembre : Tout d'abord, il y a une procession publique où on transporte un pallus en bois, et où figurent des personnages officiels comme le démarque, qui préside la cérémonie. Elle se déroule dans une atmosphère joyeuse, et les quolibets fusent de partout. C'est pourquoi elle a vite été confondue avec le kômos, cortège de gens ivres et déguisés qui insultaient les badauds, et qui offraient également au théâtre un spectacle de danses et de chants. En second lieu, il y a le sacrifice, qui ne présente pas de particularités notoires. Troisièmement, on trouve la trace d'un divertissement populaire, l'askôliasmos, un concour dont le but est de rester le plus longtemps en équilibre sur une outre en peau gonflée et huilée. Enfin viennent les concours dramatiques (tragédie, comédie) et chorals (dithyrambe, kômos). L'archéologie et l'épigraphie nous renseignent sur les théâtres qui existaient dan les dèmes, et sur l'organisation matérielle : les finances de la fête, le système de la chorégie le genre et la qualité des spectacles offerts, etc. Les Dionysies d'Ikarion et du Pirée, qui font exception, sont analysées en particulier.
Le sens qu'on peut donner au rituel doit s'analyser en lien avec la personnalité du dieu et peut prendre trois directions : c'est une fête hivernale ; une fête où on honore aussi le dieu du vin ; et enfin une fête du rire et de la joie.

En tant que fête d'hiver, elle met l'accent sur la végétation et la fertilité. Les plantes y ont leur place, mais surtout le phallus, qui personnifie le dieu de l'élément fluide fécondant, e du surgissement. En arrière-fond, on devine des affinités avec le monde souterrain, le démons de la Mort, et l'Hadès, source de bénédictions.
Le lien avec le vin apparaît dans la mythologie. Quand Dionysos est venu en Attique, il été accueilli chez Ikarios, le héros éponyme du dème d'Ikarion, et il lui a fait don du vin, si boisson. Mais il a dû revenir une seconde fois, pour apprendre aux Athéniens à en contrôle les effets négatifs. Dionysos est donc senti à Athènes comme un dieu civilisateur, et le vin rassemble tous les hommes dans la joie du banquet.
Le troisième aspect de la fête est l'accent mis sur le rire, le grotesque, qui la rapproche de notre carnaval. Le grotesque a pour fonction de renverser l'ordre du monde et de la société, pour faire advenir un âge d'or et de félicité pour tous. Voilà pourquoi Dionysos a reçu un accueil chaleureux dans la démocratie athénienne. Lui qu'on appelait le 'libérateur", qui ne faisait pas de distinction entre le riche et le pauvre, l'esclave et l'homme libre, est rapidement devenu le dieu des humbles et du peuple ; un exemple quasi unique dans l'antiquité païenne.
Références ITINERA ELECTRONICA:

Références bibliographiques récentes:

  • LATINTER, 9ième année - 1 / avril 2000, pp. 8

Descripteurs:Dionysies; Dionysos; vin; théâtre;


Responsable académique : Alain Meurant     Analyse : Jean Schumacher     Design & réalisation inf. : Boris Maroutaeff
Dernière mise à jour :3 juillet 2001