Que faire des conjurés
arrêtés ? Les deux thèses en présence.
(crédit: Aline Histas)
Lors du procès des complices de Catilina restés à Rome, deux thèses se sont affrontées. Présentez-les en même temps que leurs auteurs.
Le consul convoque le Sénat le 5 décembre 63 dans le
temple de la Concorde afin de décider du châtiment des
cinq détenus : Lentulus, Cetegus, Statilius, Gabinius et
Separius. Le débat provoque une atmosphère
d'anxiété et de pressions. Il appartient au
Sénat de juger de quelle peine ils sont passibles.
Cicéron donne la parole aux consuls désignés :
Murena et Silanus.
La position de Silanus : il propose d'appliquer la peine la plus
grave.
La position de Murena : tout à fait d'accord avec Silanus et
propose également la peine de mort.
Vient ensuite le tour du préteur désigné pour
l'année suivante : Caius Julius Caesar. Sa position :
César est opposé à la sentence prononcée
par Murena et par Silanus. Il se déclare contre la peine de
mort, non parce qu'elle constituait un châtiment cruel mais
parce qu'il s'agit d'une peine abolie depuis un demi-siècle.
Ainsi, c'est pour une raison juridique et pour ne pas créer
des fâcheux précédents dans l'avenir (si on les
condamne, où cela va-t-il s'arrêter ?).
Cicéron, qui préside le Sénat en sa
qualité de consul, ne veut influer sur le verdict ni dans un
sens ni dans l'autre. Il doit appliquer la sentence que la Haute Cour
prononcera. Seulement, il remarque le danger éventuel d'une
évasion des détenus (donc il incline
légèrement pour l'avis de Murena et de Silanus sans
pour autant le faire savoir).
Connu pour sa rigueur politique, Marcus Porcius Caton donne son
avis.
Sa position : agir comme les ancêtres l'ont enseigné :
en cas de vie ou de mort pour l'Etat, ils ont toujours
réservé aux traîtres pris sur le fait une seule
punition et toujours la même : la condamnation à
mort.
Finalement, le Sénat se prononce sans plus hésiter pour
la peine de mort.
Remarque : pour plus de renseignements, voir les pages 381-382 du livre de Steven Staylor, la quatrième Catilinaire.