Extrait Grec |
φέρε δὲ καὶ τὸ εἶδος αὐτῆς, εἴ τι μὴ λυπεῖ, διαγράψωμεν· λυπεῖ δὲ οὐδέν, ἐπεὶ καὶ
ἐκ τούτων προσγένοιτ´ ἂν λόγων τε ἐμπειρία καὶ τέχνη. μέγεθος μὲν γὰρ ἔτι
παῖς οὖσα ὑπὲρ τὰς τελείας ἦν γυναῖκας· καλὴ δὲ ἦν, ὡς οὐκ ἄλλη τῶν ἐν
Πελοποννήσῳ παρθένων τῶν τότε. ἀρρενωπὸν δὲ καὶ γοργὸν ἔβλεπε, τοῦτο μὲν
καὶ ἐκ τῆς θηρείου τροφῆς, ἤδη δὲ καὶ ἐκ τῶν ἐν τοῖς ὄρεσι γυμνασίων. κορικόν τε
καὶ ῥαδινὸν οὐδὲν εἶχεν· οὐ γὰρ ἐκ θαλάμου προῄει, οὐδὲ ἦν τῶν ὑπὸ μητράσι καὶ
τίτθαις τρεφομένων. τὸ δὲ ὑπέρογκον τοῦ σώματος οὐδὲ τοῦτο εἶχε καὶ μάλα γε
εἰκότως, ἅτε ἐν τοῖς κυνηγεσίοις καὶ περὶ αὐτὰ τὰ γυμνάσια τὸ πᾶν σῶμα
ἐκπονοῦσα. ξανθὴ δὲ ἦν αὐτῆς ἡ κόμη οὔ τι που πολυπραγμοσύνῃ γυναικείᾳ καὶ
βαφαῖς ἅμα καὶ φαρμάκοις, ἀλλ´ ἦν φύσεως ἔργον ἡ χρόα. πεφοίνικτο δὲ καὶ ὑπὸ
τῶν ἡλίων αὐτῇ τὸ πρόσωπον, καὶ ἐρυθήματι ἐῴκει ἄντικρυς. τί δὲ οὕτως ὡραῖον
ἂν γένοιτο ἄνθος, ὥσπερ οὖν τὸ πρόσωπον αἰδεῖσθαι πεπαιδευμένης παρθένου;
δύο δὲ εἶχεν ἐκπληκτικά, κάλλος ἄμαχον, καὶ σὺν τούτῳ καὶ φοβεῖν ἐδύνατο.
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Traduction française |
Essayons présentement, si on veut bien m'écouter, de peindre sa figure. Ce
portrait ne saurait déplaire, puisqu'il peut me fournir des traits propres à
orner mon récit. Atalante, dès sa première jeunesse, était d'une taille plus
haute que ne le sont d'ordinaire les femmes faites : nulle jeune Péloponnésienne
de son temps ne pouvait lui être comparée en beauté. Elle avait dans la
physionomie quelque chose de mâle et de rude; ce qui lui venait, ainsi que le
courage dont elle était douée, soit d'avoir été allaitée par une bête farouche,
soit d'avoir vécu sur les montagnes dans un exercice continuel. Elle n'avait
rien de son sexe : comment en aurait-elle eu la mollesse ? Elle n'avait point
été élevée par une mère ou par une nourrice, et n'avait point passé sa vie dans
un appartement. Elle n'était point grasse, et ne pouvait pas l'être, s'étant
toujours occupée à fortifier son corps par la chasse et autres exercices
semblables. Elle était blonde : ses cheveux devaient cette couleur à la nature,
non à l'art, ni aux drogues dont les femmes savent faire usage pour se la
procurer. Son teint, coloré par les rayons du soleil, paraissait d'un rouge
foncé. Mais est-il une fleur aussi fraîche, aussi belle, que le visage d'une
jeune vierge, sur lequel brille la pudeur ? Elle réunissait deux qualités
également propres à étonner, une beauté incomparable, et un air qui inspirait la
terreur.
Trad. : Bon-Joseph DACIER, ELIEN, Histoires diverses. Paris, Delalain, 1827
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