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Langue Grec
Auteur Plutarque
Références Vies parallèles des hommes illustres - Vie de Solon, 27
Sujet Solon rencontre Crésus, roi des Lydiens
Descripteurs Solon; Crésus; roi; Lydie;
Hypertexte http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#plu
Extrait Grec
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Traduction française
Solon donc, étant  allé à Sardes, à la prière de Crésus, fit à peu près  comme cet 
homme né dans le continent, qui, la  première fois qu'il alla voir la mer, prenait pour  
elle chaque rivière qu'il rencontrait sur sa route;  de même Solon, lorsqu'en 
traversant les appartements du palais, il vit une foule de seigneurs magnifiquement 
vêtus, qui marchaient avec faste,  entourés de gardes et de courtisans, il les prenait  
tous pour Crésus. Enfin il arriva jusqu'à ce prince,  qui, pour se faire voir dans toute 
sa majesté, s'était paré ce jour-là de ce qu'il avait de plus précieux et de plus 
recherché en pierreries, en étoffes de diverses couleurs brodées en or, où la beauté  
du travail le disputait à la richesse de la matière.  Solon, en paraissant devant Crésus, 
ne fit et ne  dit, contre l'attente de ce prince, rien qui marquât la surprise et 
l'admiration; il donna même  à connaître aux gens sensés qu'il méprisait tout  cet 
appareil de vanité comme la preuve d'un esprit  faible. Crésus commanda de lui 
montrer ses trésors, d'étaler à ses yeux toute la richesse et la  magnificence de ses 
meubles : mais Solon n'en  avait pas besoin pour juger Crésus; il lui suffisait  de le 
voir. Après qu'il eut tout visité, et qu'on l'eut  reconduit auprès de Crésus, ce prince 
lui demanda s'il avait connu quelqu'un plus heureux que  lui : « Oui, lui répondit 
Solon : c'était un simple citoyen d'Athènes, nommé Tellus, qui, ayant  vécu en 
homme de bien, laissa des enfants généralement estimés; et après avoir été toute sa  
vie au-dessus du besoin, mourut avec gloire en combattant pour sa patrie. Déjà 
Crésus le  prenait pour un homme grossier et stupide, qui, au  lieu de mesurer le 
bonheur sur la quantité d'or et  d'argent qu'on avait, préférait la vie et la mort d'un  
simple particulier à une si grande puissance et à un  empire si étendu. Cependant il 
lui demanda encore si, après ce Tellus, il avait vu un autre homme  plus heureux que 
lui : « J'ai connu encore, répliqua Solon, Biton et Cléobis, deux frères qui  s'aimaient 
tendrement, et qui avaient pour leur  mère une si grande vénération, qu'un jour de 
fête où elle devait aller au temple de Junon,  comme ses boeufs tardaient à venir, ils 
se mirent  eux-mêmes au joug, et traînèrent le char de  leur mère, qui était ravie de 
joie et que tout  le monde félicitait d'avoir de tels enfants. Après  le sacrifice et le 
banquet, ils allèrent se coucher;  mais le lendemain ils ne se relevèrent pas, et ils  
eurent le bonheur de couronner une si grande  gloire par une mort douce et 
tranquille.—Eh  quoi ! reprit Crésus courroucé, vous ne me comptez donc pas au 
nombre des hommes heureux? »  Solon, qui ne voulait ni le flatter, ni l'irriter 
davantage, lui répondit : « O roi des Lydiens, nous  autres Grecs, nous avons reçu de 
Dieu la médiocrité en partage; mais il nous a donné surtout une sagesse ferme, 
simple, et pour ainsi  dire populaire. Elle n'a rien de cet éclat qui  convient aux rois; 
elle est la suite naturelle de  cette médiocrité; et, en nous faisant voir la vie  humaine 
agitée par des vicissitudes continuelles, elle ne nous permet ni de nous enorgueillir  
des biens que nous possédons nous-mêmes, ni  d'admirer dans les autres une félicité 
que le  temps peut détruire. L'avenir amène pour chacun de nous des événements 
imprévus. Celui  donc à qui les dieux ont accordé jusqu'à la fin  de la vie une 
prospérité constante est le seul  que nous estimions heureux. Mais l'homme dont la 
carrière n'est pas achevée, et qui dès lors  reste exposé à tous les périls de la vie, son 
honheur est aussi flottant et aussi incertain que la couronne l'est pour l'athlète qui 
combat encore,  et que le héraut n'a pas proclamé vainqueur. »  Ces paroles 
affligèrent Crésus sans le corriger, et  Solon se retira.

Trad. : abbé Dominique RICARD, Les Vies des Hommes illustres par Plutarque,  
t. I, Paris, Firmin Didot, 1868
Date : 24-08-2007

 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002