Langue |
Latin |
Auteur |
Pétrarque |
Références |
Mon secret (ou Du conflit de mes passions), dialogue III, p. 159 |
Sujet |
L'exemple d'autres personnes peut constituer une grande consolation |
Descripteurs |
consolation; exemples; Auguste; Crassus; Hannibal; Philippe de
Macédoine; Alexandre le grand; aveugle; sourd; borgne; foudre; olivier; chaleur; |
Hypertexte |
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/intro.htm#petrarque |
Extrait Latin |
Est autem, nisi fallor, grande solatium tam claris septum esse comitibus; itaque fateor
talium exemplorum, uelut quotidiane supellectilis, usum non reicio. Iuuat enim non
modo in his incommodis, que michi uel natura tribuit uel casus; sed in his etiam, que
tribuere possent, habere aliquid in promptu quo me soler; quod consequi non
possum, nisi uel ratione uiuaci, uel exemplo clarissimo. Si michi igitur exprobrasses
quod aduersus fulminis fragorem timidior sim, quia id negare non possem (est enim
hec michi non ultima causa lauri diligende quod arborem hanc non fulminari
traditur), respondissem Augustum Cesarem eodem morbo laborasse. Si cecum
dixisses, et id uerum foret, Appii Ceci et Homeri poetarum principis; si monoculus,
Hanibalis Penorum ducis aut Philippi Macedonum regis clipeo usus essem. Si
surdastrum, Marci Crassi; si caloris impatientem, Alexandri Macedonis.
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Traduction française |
Or, si je ne me trompe, c'est une grande consolation d'être entouré de compagnons
aussi célèbres. Oui, je l'avoue, je ne rejette point de tels exemples qui sont pour moi
un bagage d'un usage quotidien : car il m'est doux, non seulement dans les maux que
la nature ou le hasard m'a départis, mais encore dans ceux qu'ils pourraient me
départir, il m'est doux d'avoir sous la main un sujet de consolation, ce que je ne puis
obtenir que par une raison puissante ou un exemple éclatant. Si donc vous me
reprochiez d'avoir peur du tonnerre, comme je ne puis le nier (et l'une des causes
principales qui me font aimer le laurier, c'est que cet arbre, dit-on, (p158) est respecté
de la foudre), je vous répondrais que César Auguste était atteint de cette faiblesse. Si
vous disiez que ,je suis aveugle (et vous auriez raison), je vous citerais Appius
Caecus et Homère, le prince des poètes; que je suis borgne, je me servirais du
bouclier d'Annibal, général des Carthaginois, ou de Philippe, roi des Macédoniens;
que je suis dur d'oreille, je me retrancherais derrière Marcus Crassus; que je ne puis
supporter la chaleur, je me comparerais à Alexandre de Macédoine.
Trad. : Victor DEVELAY, Pétrarque, Mon secret. Paris, Librairie des Bibliophiles, 1898
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Date : |
09-07-2007 |
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