Extrait Grec |
ὡς ὁ κιθαρῳδὸς οἶδεν κιθαρίζειν, ᾄδει καλῶς, στατὸν ἔχει καλὸν καὶ ὅμως
εἰσερχόμενος τρέμει· ταῦτα γὰρ οἶδεν, ὄχλος δὲ τί ἐστιν οὐκ οἶδεν οὐδ´ ὄχλου βοὴ
οὐδὲ κατάγελως. ἀλλ´ οὐδ´ αὐτὸ τὸ ἀγωνιᾶν τί ἐστιν οἶδεν, πότερον ἡμέτερον
ἔργον ἐστὶν ἢ ἀλλότριον, ἔστιν αὐτὸ παῦσαι ἢ οὐκ ἔστιν. διὰ τοῦτο ἐὰν μὲν
ἐπαινεθῇ, φυσηθεὶς ἐξῆλθεν· ἐὰν δὲ καταγελασθῇ, τὸ φυσημάτιον ἐκεῖνο
ἐκεντήθη καὶ προσεκάθισεν.
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Traduction française |
C'est ainsi que le joueur de harpe qui sait jouer de la harpe, qui chante bien, et qui a
une belle tunique, ne se présente pourtant qu'en tremblant. C'est qu'il sait son métier,
mais qu'il ne sait pas ce que c'est que la foule, ce que sont ses clameurs, ce que sont
ses moqueries. Il ne sait même pas ce que c'est que l'inquiétude ; si elle est l'œuvre
d'autrui ou la nôtre; si on peut ou non la faire cesser. Aussi, qu'on l'applaudisse,
et il sort gonflé d'orgueil; mais, que l'on se moque de lui, c'est un ballon que l'on
pique et qui s'aplatit.
Trad. : V. Courdaveaux, Les Entretiens d'Épictète recueillis par Arrien. Paris, Didier, 1862 |