Extrait Grec |
[68,27] ἔνθα μέντοι τήν τε ἄσφαλτον εἶδε Τραϊανὸς ἐξ ἧς τὰ τείχη Βαβυλῶνος
ᾠκοδόμητο (τοσαύτην γὰρ ἀσφάλειαν πλίνθοις ὀπταῖς ἢ καὶ λίθοις λεπτοῖς
συμμιχθεῖσα παρέχεται ὥστε καὶ πέτρας καὶ σιδήρου παντὸς ἰσχυρότερα αὐτὰ
ποιεῖν), καὶ τὸ στόμιον ἐθεάσατο ἐξ οὗ πνεῦμα δεινὸν ἀναδίδοται, ὥστε πᾶν μὲν
ἐπίγειον ζῷον πᾶν δὲ πετεινὸν ἀποφθείρειν, εἰ καὶ ἐφ´ ὁποσονοῦν
ὄσφροιτό τι αὐτοῦ. καὶ εἴπερ ἐπὶ πολὺ ἄνω ἐχώρει ἢ καὶ πέριξ ἐσκεδάννυτο, οὐδ´
ἂν ᾠκεῖτο ὁ χῶρος· νῦν δὲ αὐτὸ ἐν ἑαυτῷ ἀνακυκλούμενον κατὰ χώραν μένει.
καὶ ἐκ τούτου τά τε ἐν ὑψηλοτέρῳ πετόμενα σώζεται καὶ τὰ πέριξ νεμόμενα.
εἶδον ἐγὼ τοιοῦτον ἕτερον ἐν Ἱεραπόλει τῆς Ἀσίας, καὶ ἐπειράθην αὐτοῦ δι´
ὀρνέων, αὐτός τε ὑπερκύψας καὶ αὐτὸς ἰδὼν τὸ πνεῦμα· κατακέκλειταί τε γὰρ
ἐν δεξαμενῇ τινι, καὶ θέατρον ὑπὲρ αὐτοῦ ᾠκοδόμητο, φθείρει τε πάντα τὰ
ἔμψυχα πλὴν τῶν ἀνθρώπων τῶν τὰ αἰδοῖα ἀποτετμημένων. οὐ μὴν καὶ τὴν
αἰτίαν αὐτοῦ συννοῆσαι ἔχω, λέγω δὲ ἅ τε εἶδον ὡς εἶδον καὶ ἃ ἤκουσα ὡς
ἤκουσα.
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Traduction française |
[68,27] 27. Là, Trajan vit le lac de bitume qui avait servi à la construction des
murailles de Babylone (telle est, en effet, la solidité qu'offre son mélange avec des
briques cuites ou de petites pierres, qu'il rend ces remparts plus durs que le roc ou
n'importe quel fer) ; il contempla aussi l'embouchure du lac, d'où s'exhale une vapeur
si dangereuse, que les animaux terrestres et les oiseaux périssent pour peu qu'ils
l'aient sentie. Si cette vapeur montait bien haut, ou si elle se répandait alentour, le
pays serait inhabitable ; mais elle reste en place, concentrée en elle-même. J'ai vu
chose semblable à Hiéropolis, en Asie, et j'en ai fait l'épreuve sur des oiseaux, penché
moi-même et moi-même voyant la vapeur ; car cette vapeur est renfermée dans une
sorte de réservoir, et un théâtre a été élevé au-dessus. Cette vapeur est mortelle à tout
être animé, excepté pour les hommes à qui on a coupé les parties. C'est un fait dont je
ne puis pénétrer la cause ; mais enfin je dis ce que j'ai vu comme je l'ai vu, ce que j'ai
entendu comme je l'ai entendu.
Trad. : E. GROS, L'Histoire romaine de Dion Cassius. Tome huitième. Paris, Firmin Didot, 1866
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