Langue |
Grec |
Auteur |
Dion Cassius |
Références |
L'Histoire romaine, XLIV, 19 |
Sujet |
César, expirant : Et toi aussi, mon fils ! |
Descripteurs |
Brutus; César; assassinat de César; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#DION |
Extrait Grec |
[44,19] ὡς δ´ οὖν ἀφίκετό ποτε πρὸς τὸ συνέδριον, Τρεβώνιος μὲν
Ἀντώνιον ἔξω που ἀποδιέτριψεν. ἐβουλεύσαντο μὲν γὰρ καὶ τοῦτον
τόν τε Λέπιδον ἀποκτεῖναι· φοβηθέντες δὲ μὴ καὶ ἐκ τοῦ
πλήθους τῶν ἀπολομένων διαβληθῶσιν ὡς καὶ ἐπὶ δυναστείᾳ ἀλλ´
οὐκ ἐπ´ ἐλευθερώσει τῆς πόλεως, ἣν προεβάλλοντο, τὸν Καίσαρα
πεφονευκότες, οὐδὲ παρεῖναι τὸν Ἀντώνιον τῇ σφαγῇ αὐτοῦ ἠθέλησαν,
ἐπεὶ ὅ γε Λέπιδος ἐξεστράτευτο καὶ ἐν τῷ προαστείῳ ἦν.
ἐκείνῳ μὲν δὴ Τρεβώνιος διελέγετο· οἱ δὲ δὴ ἄλλοι τὸν Καίσαρα
ἐν τούτῳ ἀθρόοι περιστάντες (εὐπρόσοδός τε γὰρ καὶ φιλοπροσήγορος
ἐν τοῖς μάλιστα ἦν) οἱ μὲν ἐμυθολόγουν, οἱ δὲ ἱκέτευον
δῆθεν αὐτόν, ὅπως ἥκιστά τι ὑποπτεύσῃ. ἐπεί τε ὁ καιρὸς ἐλάμβανε,
προσῆλθέ τις αὐτῷ ὡς καὶ χάριν τινὰ γιγνώσκων, καὶ τὸ
ἱμάτιον αὐτοῦ ἀπὸ τοῦ ὤμου καθείλκυσεν, σημεῖόν τι τοῦτο κατὰ
τὸ συγκείμενον τοῖς συνωμόταις αἴρων· κἀκ τούτου προσπεσόντες
αὐτῷ ἐκεῖνοι πολλαχόθεν ἅμα κατέτρωσαν αὐτόν, ὥσθ´ ὑπὸ τοῦ
πλήθους αὐτῶν μήτ´ εἰπεῖν μήτε πρᾶξαί τι τὸν Καίσαρα δυνηθῆναι,
ἀλλὰ συγκαλυψάμενον σφαγῆναι πολλοῖς τραύμασι. ταῦτα
μὲν τἀληθέστατα· ἤδη δέ τινες καὶ ἐκεῖνο εἶπον, ὅτι πρὸς τὸν
Βροῦτον {τὸν} ἰσχυρῶς πατάξαντα ἔφη "καὶ σύ, τέκνον";
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Traduction française |
[44,19] Lorsque César fut enfin entré dans le sénat, Trébonius occupa Antoine au
dehors; car les conjurés avaient songé un instant à le tuer ainsi que Lépidus, mais,
craignant que le nombre des victimes ne les fit accuser de viser au pouvoir suprême
et non à l'affranchissement de Rome, ainsi qu'ils le prétextaient en tuant César, ils ne
voulurent même pas qu'Antoine fût présent au meurtre; quant à Lépidus, il était
parti pour l'armée et se tenait dans les faubourgs. Trébonius conversait donc avec
Antoine; les autres, pendant ce temps, entourant en foule César (car on l'abordait et
on lui parlait avec la plus grande facilité), se mirent les uns à s'entretenir avec lui,
les autres à lui adresser des prières afin d'écarter tout soupçon de sa part; puis,
quand le moment fut venu, l'un d'eux s'avança comme pour le remercier de quelque
faveur, et lui tira sa toge de dessus l'épaule, donnant ainsi à ses complices le signal
convenu. Ceux-ci, se précipitant aussitôt de tous les côtés à la fois sur César, le
percèrent de coups ; si bien que le nombre de ses aggresseurs l'empêcha de rien dire
ou de rien faire, et que, s'étant enveloppé dans sa toge, il se laissa percer de coups.
Telle est la version la plus vraie ; quelques-uns cependant ont ajouté qu'à la vue de
Brutus qui lui portait un grand coup, il s'écria : "Et toi aussi, mon fils"!
Trad. : E. Gros - V. Boissée, Histoire romaine de Dion Cassius. Tome cinquième. Paris, Firmin Didot, 1861 |
Date : |
07-06-2006 |
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