Langue |
Grec |
Auteur |
Élien |
Références |
Histoires diverses, I, 21 |
Sujet |
Comment se prosterner devant le roi des Perses sans, cependant, l'adorer ? |
Descripteurs |
Isménias; roi; Perse; adoration; se prosterner; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm |
Extrait Grec |
Ἔφατο οὖν πρὸς αὐτὸν ὁ χιλίαρχος, ὁ καὶ τὰς ἀγγελίας εἰσκομίζων τῷ βασιλεῖ,
καὶ τοὺς δεομένους εἰσάγων. Ἀλλ᾿, ὦ ξένε Θηβαῖε» (ἔλεγε δὲ ταῦτα περσίζων δι᾿
ἑρμηνέως, Τιθραύστης δὲ ἦν ὄνομα τῷ χιλιάρχῳ), νόμος ἐστὶν ἐπιχώριος
Πέρσαις, τὸν εἰς ὀφθαλμοὺς ἐλθόντα τοῦ βασιλέως μὴ πρότερον λόγου
μεταλαγχάνειν, πρὶν ἢ προσκυνῆσαι αὐτόν. Εἰ τοίνυν αὐτὸς δι᾿ ἑαυτοῦ
συγγενέσθαι θέλεις αὐτῷ, ὥρα σοι, τὰ ἐκ τοῦ νόμου δρᾶν· εἰ δὲ μή, τὸ αὐτό σοι
τοῦτο καὶ δι᾿ ἡμῶν ἀνυσθήσεται, καὶ μὴ προσκυνήσαντι. Ὁ τοίνυν Ἰσμηνίας, Ἄγε
με, εἶπε, καὶ προσελθὼν καὶ ἐμφανὴς τῷ βεσαιλεῖ γενόμενος, περιελόμενος τὸν
δακτύλιον, ἔρριψεν ἀδήλως παρὰ τοὺς πόδας, ὃν ἔτυχε φορῶν, καὶ ταχέως
ἐπικύψας, ὡς δὴ προσκυνῶν, πάλιν ἀνείλετο αὐτόν· καὶ δόξαν μὲν ἀπέστειλε τῷ
Πέρσῃ προσκυνήσας, οὐ μὴν ἔδρασεν οὐδὲν τῶν ἐν τοῖς Ἕλλησιν αἰσχύνην
φερόντων. Πάντα δ᾿ οὖν ὅσα ἠβουλήθη κατεπράξατο, οὐδὲ ἠτύχησέ τι ἐκ τοῦ
Πέρσου.
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Traduction française |
Le chiliarque, nommé Tithraustès, qui était chargé d'annoncer au roi les
ambassadeurs et de les introduire, lui [Isménias] dit, par le moyen d'un
interprète : "Étranger, c'est une coutume établie chez les Perses, qu'on ne paraît
devant le roi et qu'on ne peut avoir d'entretien avec lui, qu'après s'être prosterné
pour l'adorer. Il faut donc, si vous voulez obtenir une audience, que vous vous
conformiez à l'usage; sinon c'est avec nous que vous traiterez, et vous n'en
terminerez pas moins votre affaire, sans subir la loi de l'adoration".
"Introduisez-moi, répartit Isménias." Quand il se fut approché jusqu'à être vu
du prince, il tira la bague qu'il portait au doigt, et la laissa tomber, sans
que personne s'en aperçût; puis, se baissant promptement, comme s'il se fût
incliné pour satisfaire à la cérémonie, il la ramassa. Ainsi, le roi de Perse se
crut adoré, et Isménias ne fit rien dont un Grec dût rougir. Il obtint tout ce
qu'il demandait; rien ne lui fut refusé.
Trad. : Bon-Joseph DACIER, ELIEN, Histoires diverses. Paris, Delalain, 1827 |
Date : |
28-02-2007 |
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