Extrait Latin |
[61] Venenis prohibendis.
ut tutus fias infestae fraude nouercae uel quicunque tuo carpetur liuidus auctu,
non expectatis eat obuia cura uenenis. Ante cibos igitur iuglandis fetus edatur.
Produnt electri uariantia pocula uirus. Praeterea coctae querno cum cortice
lymphae conueniunt potu demersaue ficus oliuo. Saepe etiam raphanum praedixit
numen edendum.
Antidotos uero multis Mithridatia fertur consociata modis; sed Magnus scrinia regis
cum raperet uictor, uilem deprendit in illis synthesin et uulgata satis medicamina risit.
Bis denum rutae folium, salis et breue granum iuglandesque duas, tereti tot corpore
ficus: haec oriente die parco conspersa Lyaeo sumebat, metuens dederat quae pocula matri.
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Traduction française |
[61] Des préservatifs contre le poison.
Si vous craignez les machinations dune perfide marâtre ou dun ennemi que vous
a suscité votre prospérité, nattendez pas que la haine ou lenvie accomplisse ses
funestes desseins dans le temps où vous y pensez le moins. Souvenez-vous de manger
des noix avant de vous asseoir à une table suspecte. Une coupe dambre décompose le
poison et en trahit la présence. On peut encore, entre autres préservatifs, boire une
décoction décorce de chêne bouillie dans de leau, ou manger des figues détrempées
dans de lhuile. Esculape recommande de manger souvent du raifort.
Le célèbre antidote de Mithridate était compose de plusieurs ingrédients si communs,
que Pompée se prit à rire lorsquil en trouva la recette dans lécrin du roi de Pont. Il y
entrait vingt feuilles de rue, un peu de sel, deux noix, autant de figues, le tout broyé et
délayé dans un peu de vin. Cet antidote, quil tenait de sa mère inquiète, était le
breuvage quil prenait chaque matin à son réveil.
Trad. : Louis BAUDET, Préceptes médicaux de Serenus Sammonicus. Paris, C.L.F. Panckoucke, 1845 |