Extrait Grec |
Τί γὰρ ὄφελος νόμων, οἷς πείθεσθαι τὴν ἐξουσίαν ὑπὸ τῆς εἱμαρμένης
ἀφῃρήμεθα; Οὐκ ἄρα τῷ τοιαύτην εἶναι τὴν εἱμαρμένην ἕπεται τὸ νόμον
εἶναι. Ἐναντία γὰρ εἱμαρμένη τε καὶ νόμος, εἴ γε ὁ μὲν νόμος προστακτικός
ἐστι τῶν πρακτέων τε καὶ μή, ὡς τῶν πραττομένων δυναμένων αὐτῷ
πείθεσθαι κελεύοντι (διὸ καὶ τοὺς μὴ πειθομένους ὡς ἁμαρτάνοντας ζημιοῖ,
τιμῶν τοὺς πειθομένους ὡς κατορθοῦντας), ἡ δὲ εἱμαρμένη πάντα τὰ γινόμενα
ἀναγκαίως τε καὶ δι' ὁμοίας αἰτίας φησὶ γίνεσθαι, τῶν δὲ δι' ὁμοίας γινομένων
αἰτίας οὐχ οἷόν τε τὰ μὲν ἁμαρτήματα λέγειν, τὰ δὲ κατορθώματα.
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Traduction française |
Car, une fois de plus, quelle utilité présentent des lois, auxquelles le destin nous ôte le pouvoir
d’obéir? il ne s’ensuit donc pas de ce qu’il y a un destin qu’il y ait une loi. Loin de là; ce sont
choses contraires que le destin et la loi, s’il est vrai que la loi ordonne ce qu’il faut faire et
défende ce qu’il ne faut pas faire, parce qu’il est constant que ceux qui agissent ont le pouvoir
d’obéir à ses commandements. C’est pourquoi aussi la loi punit, comme coupables, ceux qui
ne lui obéissent pas, et récompense ceux qui lui obéissent, comme ayant mérité; tandis que la
doctrine du destin qui implique que toutes choses arrivent nécessairement et pour des
causes qui sont les mêmes, implique, par cela même, qu’il est impossible, étant données des
actions qui proviennent des mêmes causes, d’affirmer que les unes sont mauvaises et que les
autres sont bonnes.
Trad. : Jean-Félix NOURRISSON, Alexandre d'Aphrodisias. Traité du destin et du libre pouvoir. Paris, Didier, 1870. |