Extrait Grec |
λόγος τε γὰρ ἤπιός τῳ λεχθεὶς πᾶν τὸ ἀγριαῖνον αὐτοῦ χαλᾷ, καθάπερ τραχὺς
ἕτερος καὶ τὸ ἀνειμένον ὀργίζει· καὶ συγγνώμη δοθεῖσα καὶ τὸν πάνυ θρασὺν
διαχεῖ, καθάπερ ἡ τιμωρία καὶ τὸν πάνυ πρᾷον χαλεπαίνει. αἱ μὲν γὰρ βίαιοι
πράξεις ἀεὶ πάντας, κἂν δικαιόταται ὦσι, παροξύνουσιν, αἱ δὲ ἐπιεικεῖς
ἡμεροῦσι. καὶ διὰ τοῦτο πεισθεὶς ἄν τις ῥᾷον καὶ τὰ δεινότατα ἑκὼν ἢ βιασθεὶς
ὑπομείνειεν. καὶ οὕτω γε φύσει τινὶ ἀναγκαίᾳ ἑκάτερον αὐτῶν χρῆται,
ὥστε καὶ τῶν ἀλόγων ζῴων τῶν μηδένα νοῦν ἐχόντων πολλὰ μὲν καὶ τῶν
ἰσχυροτάτων καὶ ἀγριωτάτων θωπείαις τέ τισι τιθασεύεται καὶ δελεάσμασι
χειροῦται, πολλὰ δὲ καὶ τῶν δειλοτάτων καὶ ἀσθενεστάτων λυπήμασί τε καὶ
φόβοις καὶ ἐκταράττεται καὶ παροξύνεται.
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Traduction française |
… Une parole douce adressée à un homme dissipe toute son aigreur, de même qu'une
parole rude irrite l'humeur paisible; le pardon guérit l'homme le plus emporté, de
même que le châtiment exaspère l'homme le plus doux. Les actes de violence, même
les plus justes, offensent toujours tous les hommes; une conduite modérée les apaise.
Aussi par la persuasion amènera-t-on quelqu'un à supporter les plus fâcheux
traitements plutôt qu'on ne l'y contraindrait par la force. La nature a fait de l'une et
l'autre inclination une nécessité tellement impérieuse que, parmi les animaux
dépourvus de raison et de toute intelligence, beaucoup, même des plus robustes et
des plus féroces, s'apprivoisent par les caresses et cèdent à l'appât de la nourriture,
au lieu que beaucoup, même des plus timides et des plus faibles, sont rebutés
et irrités par les mauvais traitements et par la crainte. »
Trad. : E. Gros - V. Boissée, Histoire romaine de Dion Cassius. Tome septième. Paris, Firmin Didot, 1865 |