Langue |
Latin |
Auteur |
Quintilien |
Références |
De l'institution oratoire, IV, 2, 123-124 |
Sujet |
Dans les causes, il est utile de joindre le vraisemblable au vrai; cf. le récit décrivant Antoine entre les mains des centurions et des courtisanes |
Descripteurs |
vrai; vraisemblable; Antoine; centurions, courtisanes; Célius; |
Hypertexte |
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/intro.htm#qui |
Extrait Latin |
CXXIII. Multum confert adiecta ueris credibilis rerum imago, quae uelut in rem
praesentem perducere audientis uidetur, qualis est illa M- Caeli in Antonium
descriptio: "namque ipsum offendunt temulento sopore profligatum, totis
praecordiis stertentem ructuosos spiritus geminare, praeclarasque contubernales
ab omnibus spondis transuersas incubare et reliquas circum iacere passim:
CXXIV. quae tamen exanimatae terrore, hostium aduentu percepto, excitare
Antonium conabantur, nomen inclamabant, frustra a ceruicibus tollebant, blandius
alia ad aurem inuocabat, uehementius etiam nonnulla, feriebat: quarum cum
omnium uocem tactumque noscitaret, proximae cuiusque collum amplexu petebat:
neque dormire excitatus neque uigilare ebrius poterat, sed semisomno sopore inter
manus centurionum concubinarumque iactabatur".
Nihil his neque credibilius fingi neque uehementius exprobrari
neque manifestius ostendi potest.
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Traduction française |
Il est très utile de joindre au récit des choses vraies des images vraisemblables, qui y
fassent, pour ainsi dire, assister les auditeurs. Telle est cette peinture que Célius fait
d'Antoine :
On le trouve plongé dans un profond sommeil, exhalant les vapeurs de son vin par
d'horribles ronflements et des hoquets redoublés. Autour de lui sont ses nobles
compagnes de chambrée, les unes couchées en travers sur tout le bord de son lit, les
autres étendues cà et là sur le plancher. Tout à coup le bruit des ennemis se fait
entendre. Demi-mortes de frayeur, ces femmes s'efforcent de réveiller Antoine en
l'appelant par son nom, en le soulevant par la tête; l'une lui parle à l'oreille d'une
voix tendre, l'autre le secoue rudement. Lui, reconnaissant par habitude la voix et les
attouchements de ces courtisanes, étend les bras pour embrasser celles qui sont le
plus près de lui; mais, trop tourmenté pour se rendormir, trop ivre pour se tenir
éveillé, il est emporté dans cet état crapuleux entre les bras des centurions et de ses
concubines.
On ne saurait inventer avec plus de vraisemblance, flétrir avec plus de force, peindre
avec plus de vivacité.
Trad. : Quintilien et Pline le Jeune dans : Collection des auteurs
latins publiés sous la direction de M. NISARD. Paris, Dubochet, 1842 |
Date : |
26-09-2006 |
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