Langue |
Grec |
Auteur |
Clément d'Alexandrie |
Références |
Les Stromates, II, 20 |
Sujet |
A propos de la volupté et de ses méfaits |
Descripteurs |
volupté; Hélène; Ménélas; épée; sein; Antisthène; Vénus; femme; déesse; dieu; amour; Xénophon; Ariston; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Clement_Alexandrie |
Extrait Grec |
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Traduction française |
Les philosophes définissent la connaissance de la volupté, une commotion douce et
agréable qui agite quelqu'un de nos sens. Suivant eux, Ménélas, qui en était l'esclave,
s'étant précipité dans Troye en feu, avec la résolution de tuer Hélène, cause de ces
longues et horribles calamités, n'eut pas la force de l'immoler, vaincu par des
charmes qui lui rappelèrent les voluptés passées. Aussi les poètes tragiques l'ont-ils
amèrement raillé, et lui ont-ils crié avec insulte : « Mais toi, à l'aspect de son sein, tu
jetas ton épée, tu reçus un baiser, et tu flattas le monstre perfide. Et ailleurs : « Est-ce
que ton épée s'émousse contre la beauté? »
Je suis de l'avis d'Antisthène, lorsqu'il dit : « Si je pouvais saisir Vénus, je la percerais
de mes flèches. C'est elle qui, parmi nous, corrompt un grand nombre de belles et
honnêtes femmes. L'amour est un vice de la nature ; les malheureux dont il s'empare
appellent Dieu la maladie qui les travaille. » Cela nous montre que les plus
inexpérimentés succombent par ignorance de la volupté, dont il ne faut pas suivre les
inspirations, bien qu'on l'appelle déesse, c'est-à-dire, bien qu'elle nous ait été donnée
par Dieu pour servir à la génération. Xénophon aussi, flétrit sans détour la volupté
du nom de vice : O malheureuse, s'écrie-t-il, que connais-tu de bien? que te proposes-
tu de beau, toi qui n'attends pas même, pour les choses agréables, que le désir te
vienne ? Avant d'avoir faim, tu manges; avant d'avoir soif, tu bois. Pour avoir une
table plus délicate, tu crées d'habiles cuisiniers ; pour avoir une boisson plus
agréable, tu rassembles à grands frais les vins les plus exquis, et pendant l'été, tu
cours cà et là cherchant de la neige; pour dormir d'un sommeil plus doux, tu
prépares une couche moelleuse que tu recouvres de coussins plus moelleux encore. »
C'est ce qui fait dire à Ariston : « Veux-tu réduire au néant les attaques réunies de ces
quatre alliés, la volupté, la douleur, la crainte et le désir? Exerce-toi et combats
longtemps; car ils pénètrent jusqu'au fond de nos entrailles et soulèvent des tempêtes
dans notre cur. » « Un caractère réputé grave et fort, dit Platon, la volupté le fait de
cire; parce que toute volupté, comme aussi toute douleur, attache au corps l'âme de
qui ne se sépare pas des passions, et ne se crucifie pas soi-même. »
Trad. : Antoine Eugène de Genoude, Les Pères de l'Église, t. V, Paris, 1839
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Date : |
03-03-2010 |
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