Extrait Grec |
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Traduction française |
§ 14. Bien plus, d'après la manière même dont les astres se montrent à nous, il est
prouvé que non seulement la terre est ronde, mais même qu'elle n'est pas très
grande; car il nous suffit de faire un léger déplacement, soit au midi, soit au nord,
pour que le cercle de l'horizon devienne évidemment tout autre. Ainsi les astres
(298b) qui sont au-dessus de notre tète subissent un changement considérable, et ils
ne nous semblent plus les mêmes, selon qu'on va au midi, ou au nord. Il y a certains
astres qu'on voit en Égypte et à Chypre, et qu'on ne voit plus dans les contrées
septentrionales. Certains astres, au contraire, qu'on voit constamment dans les
contrées du nord, se couchent quand on les considère dans les contrées que je viens
de nommer. Ceci prouve non seulement que la forme de la terre est sphérique, mais
encore que sa sphère n'est pas grande; car autrement on ne verrait pas de tels
changements pour un déplacement si petit. §15. Ainsi, quand on suppose que le pays
qui est aux colonnes d'Hercule va se rejoindre au pays qui est vers l'Inde, et qu'ainsi
il n'y a qu'une seule et unique mer, on ne me parait pas faire une supposition par
trop incroyable. On cite entr'autres preuves les éléphants, dont l'espèce se retrouve à
ces deux extrémités du globe ; ce qui n'est possible que si ces deux extrémités se
tiennent et se rejoignent en effet.
Trad. : J. Barthélemy Saint-Hilaire, Traité du ciel d'Aristote. Paris, Durand, 1866 |