Langue |
Grec |
Auteur |
Denys d'Halicarnasse |
Références |
Mémoires sur les anciens orateurs, III (Démosthène), 31 |
Sujet |
Denys d'Halicarnasse cite Démosthène [Sur la couronne, par. 203 sqq.] : Chacun se croyait né non seulement pour son père et pour sa mère, mais surtout pour sa patrie |
Descripteurs |
Démosthène; Thémistocle; liberté; esclavage; patrie; mort; ignominie; servitude; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Denys_hal |
Extrait Grec |
??d´ ?d????? p?p?te t?? p???? ??de?? ?? pa?t?? t?? ?????? pe?sa? t???
?s????s? µ??, µ? d??a?a d? p??tt??s?, p??st??eµ???? ?sfa??? d???e?e??? ???´
???????µ??? pe?? p??te??? ?a? t?µ?? ?a? d????, ???d??e???sa p??ta t?? a???a
d?et??ese. ?a? ta??´ ??t?? seµ?? ?a? ?a?? ?a? p??s????ta t??? ?µet?????
??es?? ?µe?? ?p??aµß??ete e??a?, ?ste ?a? t?? p??????? t??? ta?ta
p???a?ta? µ???sta ?pa??e?? te. ????t??. ??? ??? ??? ?? ???sa?t? t?? ??d???
??e???? t?? ??et??; ?? ?a? t?? ???a? ?a? t?? p???? ????pe?? ?p?µe??a?, e?? t??
t????e?? ?µß??te?, ?p?? t?? µ? t? ?e?e??µe??? p???sa?? t?? µ?? ta?ta
s?µß???e?sa?ta Teµ?st????a st?at???? ???µe???, t?? d´ ?pa???e??
?p?f???µe??? t??? ?p?tatt?µ????? ???s???? ?ata????sa?te?, ?? µ???? a?t??,
???? ?a? a? ???a??e? a? ?µ?te?a? t?? ???a??a a?t??. ?? ??? ???t??? ?? t?t'
????a??? ??te ??t??a ??te st?at????, d?´ ?t?? d???e?s??s?? e?t????? ???´ ??d?
??? ?????? e? µ? µet´ ??e??e??a? ???sta? t??t? p??e??. ??e?t? ??? a?t??
??ast??, ???? t? pat?? ?a? t? µ?t?? µ???? ?e?e??s?a?, ???? ?a? t? pat??d?.
??af??e? d? t?; ?t? ? µ?? t??? ???e?s? µ???? ?e?e??s?a? ??µ????, t?? t??
e?µa?µ???? ?a? t?? a?t?µat?? ???at?? pe??µ??e?? ? d? ?a? t? pat??d?, ?p?? t??
µ? ta?t?? ?p?de?? d???e???sa?, ?p????s?e?? ??e??se?, ?a? f?ße??t??a?
???seta? t?? ?a??t?? t?? ?ß?e?? ?a? t?? ?t?µ?a?, ?? ?? d???e???s? t? p??e?
f??e?? ??????.
|
Traduction française |
Personne jamais n'a pu déterminer notre république à devenir l'alliée d'un peuple
puissant, mais injuste, pour jouir d'un paisible esclavage; jamais elle n'a cessé de
combattre pour la suprématie, et de braver tous les dangers pour l'honneur et pour la
gloire. Ces sentiments vous paraissent si nobles, si élevés, si conformes à votre
caractère, que parmi vos ancêtres, vous louez surtout ceux qui ne s'en écartèrent
point dans leur conduite; et c'est avec raison. Qui pourrait, en effet, ne pas admirer la
vertu de ces citoyens qui eurent le courage d'abandonner leur patrie et leur territoire,
et de se réfugier sur des galères, plutôt que de subir les conditions dictées par
l'étranger; qui prirent pour chef Thémistocle, principal auteur de cette détermination,
et lapidèrent Cyrsile qui les avait engagés à se soumettre. Leur haine ne tomba pas
seulement sur lui : son épouse même fut massacrée par les femmes d'Athènes. Dans
ce siècle, les Athéniens ne cherchaient point un orateur ou un général capable de leur
assurer un heureux esclavage : ils n'auraient pas même voulu vivre, s'ils n'avaient pu
conserver la liberté avec la vie. Chacun se croyait né non seulement pour son père et
pour sa mère, mais surtout pour sa patrie. Quelle influence un tel sentiment peut-il
avoir sur la conduite ? Je vais vous l'apprendre. L'homme qui ne se croit né que pour
ses parents, attend que l'ordre des destins s'accomplisse et que la mort vienne le
frapper; tandis que celui qui se sent né pour la patrie, court volontiers au trépas, pour
la sauver de l'esclavage. A ses yeux, la mort est moins terrible que l'ignominie qu'il
faut dévorer dans un état enchaîné sous le joug de la servitude.
Trad. : E. GROS, Denys d'Halicarnasse, Mémoires sur les anciens orateurs. Tome III, Paris, Brunot-Labbe, 1826 |
Date : |
24-08-2009 |
|