Langue |
Grec |
Auteur |
Basile de Césarée |
Références |
Contre l'ivrognerie, 4 |
Sujet |
Basile décrit les comportements et les passions que l'abus de vin provoque |
Descripteurs |
comportements; passions; abus de vin; bêtes; gens ivres; bourdonnement; sommeil; réveil; songes; visions chimériques; cris; tumulte; colère; intempérance; lubricité; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm |
Extrait Grec |
Καὶ οὐ τοῦτο μόνον τὴν ἀλογίαν αὐτοῖς ἐμποιεῖ, ἀλλὰ καὶ ἡ τῶν αἰσθήσεων
παρατροπὴ χείρονα παντὸς κτήνους ἀποδείκνυσι τὸν μεθύοντα. Ποῖον γὰρ
βόσκημα οὕτω παραβλέπει καὶ οὕτω παρακούει ὡς ὁ μεθύων; Οὐκ ἀγνοοῦσι μὲν
τοὺς οἰκειοτάτους, προστρέχουσι δὲ πολλάκις τοῖς ἀλλοτρίοις ὡς τοῖς συνήθεσιν;
Οὐ τὰς σκιὰς διαπηδῶσι πολλάκις ὡς ὀχετοὺς ἢ φάραγγας; Ἤχων δὲ αὐτοῖς καὶ
ψόφων, οἱονεὶ θαλάσσης κυμαινούσης, τὰ ὦτα πεπλήρωται· ἡ δὲ γῆ πρὸς τὸ
ὄρθιον διανίστασθαι δοκεῖ, καὶ τὰ ὄρη περιτρέχειν ἐν κύκλῳ. Οὗτοι ποτὲ μὲν
γελῶσιν ἄπαυστα, ποτὲ δὲ ὀδυνῶνται καὶ κλαίουσιν ἀπαρηγόρητα. Καὶ νῦν μὲν
θρασεῖς εἰσι καὶ ἀπτόητοι, νῦν δὲ κατάφοβοι καὶ δειλοί. Τούτοις ὕπνοι μὲν βαρεῖς
καὶ δυσανάφοροι καὶ πνιγώδεις, καὶ τῷ ὄντι θανάτου γείτονες, αἱ δὲ γρηγορήσεις
τῶν ὕπνων ἀναισθητότεραι. Ἐνύπνιον γὰρ αὐτοῖς ἐστιν ὁ βίος, οἵ γε, ἱμάτιον οὐκ
ἔχοντες, οὐδὲ τί φάγωσιν εἰς τὴν αὔριον, βασιλεύουσι καὶ στρατοπέδων ἄρχουσιν
ἐν τῇ μέθῃ, καὶ πόλεις οἰκοδομοῦσι, καὶ χρήματα διανέμουσι. Τοιούτων
φαντασιῶν καὶ ἀπάτης τοσαύτης περιζέων ὁ οἶνος τὰς καρδίας αὐτῶν πληροῖ.
Ἕτεροι δὲ εἰς τὰ ἐναντία περιάγονται πάθη. Δυσέλπιδές εἰσι, καὶ κατηφεῖς, καὶ
ὀδυνηροὶ, καὶ δακρυώδεις, καὶ ψοφοδεεῖς, καὶ εὐπτόητοι. Ὁ αὐτὸς οἶνος ἐν
διαφόροις σωμάτων ἕξεσι διάφορα τὰ πάθη ταῖς ψυχαῖς ἐργαζόμενος. Οἷς μὲν
γὰρ ἂν διάχυσιν τοῦ αἵματος ἐμποιήσας πρὸς τὴν ἐπιφάνειαν ἐξανθήσῃ,
φαιδροὺς καὶ ἡδεῖς καὶ γεγανωμένους αὐτοὺς ἀποδείκνυσιν· ὧν δ´ ἂν ὑπὸ τοῦ
βάρους καταπιλήσῃ τὴν ἕξιν, συστέλλων αὐτῶν καὶ καταπιέζων τὸ αἷμα, πρὸς
τὴν ἐναντίαν αὐτοὺς περιάγει διάθεσιν. Καὶ τί δεῖ λέγειν τῶν λοιπῶν παθῶν τὸν
ὄχλον; τὰς δυσκολίας τοῦ ἤθους; τὸ εὐπαρόξυντον; τὸ μεμψίμοιρον; τὸ
ὀξύῤῥοπον τῆς ψυχῆς; τὴν κραυγήν; τὸν θόρυβον; τὸ πρὸς πᾶσαν ἀπάτην
εὐπαράγωγον; τὸ πρὸς τὰς ὀργὰς ἀταμίευτον; Ἡ δὲ πρὸς τὰς ἡδονὰς ἀκρασία
ἄντικρυς ὥσπερ ἐκ πηγῆς τοῦ οἴνου φέρεται, καὶ συνεισπίπτει τῷ ἀκράτῳ τῆς
ἀσελγείας ἡ νόσος, πᾶσαν βοσκημάτων μανίαν ἐπὶ τὸ θῆλυ δευτέραν τῆς τῶν
μεθυόντων ὕβρεως ἀποφαίνουσα· εἴπερ τὰ μὲν ἄλογα γνωρίζει τοὺς ὅρους τῆς
φύσεως, οἱ δὲ μεθύοντες ἐν ἄῤῥενι μὲν τὸ θῆλυ, ἐν δὲ τῷ θήλει τὸ ἄῤῥεν
ἐπιζητοῦσιν.
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Traduction française |
Celui qui boit avec excès altère l'usage de ses sens, et se met encore par-là au-dessous
de la bête. Est-il un animal broutant en qui l'ouïe et la vue soient aussi dénaturées
que dans les gens ivres ? Ceux-ci ne connaissent plus leurs amis intimes ; souvent ils
confondent des étrangers avec les personnes qui leur sont familières. Ils prennent
souvent des ombres pour des ruisseaux et des précipices ; un bourdonnement qui
imite le bruit des flots retentit sans cesse dans leurs oreilles. Ils s'imaginent que la
terre s'élève et que les montagnes tournent. Tantôt ils rient avec des éclats qui ne
finissent point, tantôt ils pleurent et se lamentent sans que rien puisse les consoler ;
tantôt hardis et téméraires, tantôt faibles et timides. Leur sommeil est lourd,
étouffant, léthargique, approchant de la mort ; leur réveil est plus pesant que le
sommeil. Leur vie est un vrai songe. Quoiqu’ils aient quelquefois à peine de quoi se
couvrir, et qu'ils ignorent ce qu'ils mangeront le lendemain, échauffés par l’ivresse,
ils gouvernent des royaumes, commandent des armées, bâtissent des villes,
distribuent des sommes d'argent, tant le vin qui bout dans leur cerveau les repaît de
visions chimériques et trompeuses. On en voit d'autres sur qui il produit des effets
contraires : ils se désespèrent aisément; ils sont tristes, abattus, toujours prêts à
verser des larmes, toujours tremblants et consternés ! Le vin excite des affections
diverses selon la diversité des tempéraments : à ceux dont il divise le sang avec
lequel il se répand sur les parties extérieures, il leur inspire de la joie et de la gaîté ; il
fait naître d'autres sentiments dans ceux dont il appesantit le corps par son poids,
dont il amasse et refroidit le sang autour du coeur. Qu'est-il besoin de détailler toutes
les passions que le vin excite ? l'humeur difficile et irascible, le changement subit du
caractère, l'esprit de querelles, les cris, le tumulte, le penchant à user de perfidies, nul
frein mis à la colère ? L'intempérance dans les plaisirs découle de l'ivresse comme
d'une source ; la lubricité entre dans l'homme avec le vin, et le rend plus brutal que
les animaux mêmes qui courent après la femelle avec le plus de fureur. Ceux-ci du
moins observent dans leurs amours les règles que la nature leur inspire ; les gens
ivres confondent et renversent l'ordre qu'elle a établi pour la différence des sexes.
Trad. : Abbé Auger, Basile le Grand, Homélies, discours et lettres choisies. Lyon, Guyot, 1827 |
Date : |
31-03-2009 |
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