Langue |
Grec |
Auteur |
Basile de Césarée |
Références |
Discours aux jeunes gens, 5 |
Sujet |
Prodicus de Chio, Hercule et les deux femmes, allégories de la vertu et du vice |
Descripteurs |
Prodicus de Chio; Hercule; femmes; vertu; vice; chemin; vie douce; tranquille; beauté; parure; délice; peines; travaux; fatigues; périls; route; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm |
Extrait Grec |
Καὶ μὴν καὶ ὁ Κεῖός που σοφιστὴς τῶν ἑαυτοῦ συγγραμμάτων ἀδελφὰ τούτοις εἰς
ἀρετὴν καὶ κακίαν ἐφιλοσόφησεν· ᾧ δὴ καὶ αὐτῷ τὴν διάνοιαν προσεκτέον· οὐ
γὰρ ἀπόβλητος ὁ ἀνήρ. Ἔχει δὲ οὕτω πως ὁ λόγος αὐτῷ, ὅσα ἐγὼ τοῦ ἀνδρὸς τῆς
διανοίας μέμνημαι, ἐπεὶ τά γε ῥήματα οὐκ ἐπίσταμαι, πλήν γε δὴ ὅτι ἁπλῶς
οὕτως εἴρηκεν ἄνευ μέτρου· ὅτι νέῳ ὄντι τῷ Ἡρακλεῖ κομιδῇ, καὶ σχεδὸν ταύτην
ἄγοντι τὴν ἡλικίαν, ἣν καὶ ὑμεῖς νῦν, βουλευομένῳ ποτέραν τράπηται τῶν ὁδῶν,
τὴν διὰ τῶν πόνων ἄγουσαν πρὸς ἀρετήν, ἢ τὴν ῥᾴστην, προσελθεῖν δύο
γυναῖκας, ταύτας δὲ εἶναι Ἀρετὴν καὶ Κακίαν. Εὐθὺς μὲν οὖν καὶ σιωπώσας
ἐμφαίνειν ἀπὸ τοῦ σχήματος τὸ διάφορον. Εἶναι γὰρ τὴν μὲν ὑπὸ κομμωτικῆς
διεσκευασμένην εἰς κάλλος, καὶ ὑπὸ τρυφῆς διαρρεῖν, καὶ πάντα ἑσμὸν ἡδονῆς
ἐξηρτημένην ἄγειν· ταῦτά τε οὖν δεικνύναι, καὶ ἔτι πλείω τούτων
ὑπισχνουμένην, ἕλκειν ἐπιχειρεῖν τὸν Ἡρακλέα πρὸς ἑαυτήν· τὴν δ´ ἑτέραν
κατεσκληκέναι, καὶ αὐχμεῖν, καὶ σύντονον βλέπειν, καὶ λέγειν τοιαῦτα ἕτερα·
ὑπισχνεῖσθαι γὰρ οὐδὲν ἀνειμένον, οὐδὲ ἡδύ, ἀλλ´ ἱδρῶτας μυρίους καὶ πόνους
καὶ κινδύνους, διὰ πάσης ἠπείρου τε καὶ θαλάσσης, ἆθλον δὲ τούτων εἶναι θεὸν
γενέσθαι, ὡς ὁ ἐκείνου λόγος· ᾗπερ δὴ καὶ τελευτῶντα τὸν Ἡρακλέα
συνέπεσθαι.
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Traduction française |
Prodicus, sophiste de Chio, raisonne à peu près de même, dans un de ses ouvrages,
sur la vertu et sur le vice. Ce n'est pas un homme méprisable que ce Prodicus, et il
mérite d'être lu avec attention. Quoique j'aie oublié ses propres paroles, et que je
sache uniquement qu'il a écrit en prose, j'ai retenu son idée qu'il exprime à peu près
de la sorte. Il dit qu'Hercule, encore très jeune et dans l'âge à peu près où vous êtes,
délibérant sur la route qu'il devait choisir, s'il prendrait celle qui conduit à la vertu
par la peine, ou une autre plus facile, il se présenta à lui deux femmes, dont l'une
était la vertu, et l'autre le vice, qu'il reconnut à leur extérieur, avant qu'elles eussent
ouvert la bouche. L'une avait relevé sa beauté par un excès de parure, elle semblait
nager dans les délices et traînait à sa suite tout l'essaim des plaisirs : elle cherchait à
entraîner Hercule en lui montrant tout son cortège et lui promettant plus encore.
L'autre, quoique maigre et desséchée, avait un regard ferme : elle lui tenait un autre
langage ; loin de lui promettre une vie douce et tranquille, elle lui annonçait mille
fatigues, mille travaux, mille périls sur terre et sur mer, mais dont la récompense
serait d'être placé au rang des dieux. Prodicus ajoute qu'Hercule suivit jusqu'à sa
mort cette dernière route qu'on lui indiquait.
Trad. : Abbé Auger, Basile le Grand, Homélies, discours et lettres chosies. Lyon, Guyot, 1827
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Date : |
30-03-2009 |
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