Extrait Grec |
Ἢ τί ποτε ἄλλο διανοηθέντα τὸν Ἡσίοδον ὑπολάβωμεν ταυτὶ ποιῆσαι τὰ ἔπη ἃ
πάντες ᾄδουσιν, ἢ οὐχὶ προτρέποντα τοὺς νέους ἐπ´ ἀρετήν; Ὅτι τραχεῖα μὲν
πρῶτον καὶ δύσβατος καὶ ἱδρῶτος συχνοῦ καὶ πόνου πλήρης ἡ πρὸς ἀρετὴν
φέρουσα καὶ ἀνάντης ὁδός. Διόπερ οὐ παντὸς οὔτε προσβῆναι αὐτῇ διὰ τὸ
ὄρθιον, οὔτε προσβάντα ῥᾳδίως ἐπὶ τὸ ἄκρον ἐλθεῖν. Ἄνω δὲ γενομένῳ ὁρᾶν
ὑπάρχει ὡς μὲν λεία τε καὶ καλή, ὡς δὲ ῥᾳδία τε καὶ εὔπορος, καὶ τῆς ἑτέρας
ἡδίων τῆς ἐπὶ τὴν κακίαν ἀγούσης, ἣν ἀθρόον εἶναι λαβεῖν ἐκ τοῦ σύνεγγυς ὁ
αὐτὸς οὗτος ποιητὴς ἔφησεν.Ἐμοὶ μὲν γὰρ δοκεῖ οὐδὲν ἕτερον ἢ προτρέπων ἡμᾶς
ἐπ´ ἀρετήν, καὶ προκαλούμενος ἅπαντας ἀγαθοὺς εἶναι, ταῦτα διελθεῖν καὶ ὥστε
μὴ καταμαλακισθέντας πρὸς τοὺς πόνους προαποστῆναι τοῦ τέλους.
|
Traduction française |
Croyons-nous qu'Hésiode ait eu d'autre motif que d'exciter les jeunes gens à être
vertueux, en écrivant ces vers qui sont dans la bouche de tout le monde, et dont voici
le sens? Le chemin qui conduit à la vertu semble, au premier coup d’œil, rude,
difficile, escarpé, n'offrant que des sueurs et de la fatigue : aussi n’est-il pas donné à
tout le monde d'en approcher à cause de sa raideur, ou d'arriver jusqu'au sommet.
Mais quand une fois on y est arrivé, alors on voit que ce même chemin est beau, uni,
doux, facile, plus agréable qu'un autre qui conduit au vice, qu'on peut prendre sur le
champ, comme dit le même poète, parce qu'il en est voisin. Pour moi, il me semble
qu'en parlant ainsi, Hésiode ne s'est proposé autre chose que de nous exhorter tous et
de nous inviter à être vertueux, et à ne pas nous laisser décourager par la peine avant
que d'être arrivés au but.
Trad. : Abbé Auger, Basile le Grand, Homélies, discours et lettres chosies. Lyon, Guyot, 1827 |