Extrait Grec |
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Traduction française |
On prétend, en effet, que, si ce prince [Énée] survécut à la guerre de Troie, il le dut
uniquement à la haine ouverte qu'il professait pour le roi Priam.«Car il frémissait,
indigné dès longtemps contre le divin Priam, qui ne faisait rien pour honorer sa mâle
bravoure dans les combats» (Il. XIII, 460), de même que les Anténorides, qui s'étaient
partagé avec Enée la souveraineté de la Dardanie, voire Anténor lui-même, ne durent
leur salut, paraît-il, qu'au souvenir de l'hospitalité que Ménélas avait reçue
d'Anténor. Sophocle rappelle le fait, dans sa Prise d'Ilion, quand il dit qu'on avait
placé la dépouille d'une panthère devant la porte d'Anténor pour indiquer que sa
demeure devait être respectée. De Troie, Anténor et ses fils, à la tête des Hénètes qui
avaient survécu, se sauvèrent, dit-on, en Thrace, d'où ils finirent par gagner l'Hénétie
actuelle, au fond de l'Adriatique. Dans le même temps, Enée, après avoir rallié une
petite armée, s'embarquait avec son père Anchise et le jeune Ascagne, son fils,
et allait s'établir, suivant les uns, en Macédoine, non loin du mont Olympe ; suivant
les autres, en Arcadie, près de Mantinée, où il fondait la petite ville de Capyes, ainsi
nommée par lui en l'honneur de Capys {son aïeul} ; et, suivant d'autres encore, en
Sicile, aux environs d'Egeste, où il aurait débarqué en compagnie du troyen Elymus,
aurait occupé Eryx et Lilybée et donné aux cours d'eau qui arrosent le territoire
d'Egeste les noms de Scamandre et de Simoïs, pour passer de là dans le Latium et s'y
fixer sur la foi d'un oracle : cet oracle lui avait prescrit de s'arrêter dans sa course
errante au lieu où lui et ses compagnons en auraient été réduits à manger leur table :
or la chose s'était vérifiée dans le Latium, précisément aux environs de Lavinium, un
jour que, faute de mieux, ils s'étaient servis d'un grand pain en guise de table et
l'avaient {sans y penser} dévoré du même coup que les viandes posées dessus. Mais
Homère, il faut bien le dire, ne s'accorde pas plus avec l'une ou l'autre des deux
premières traditions qu'avec ce qu'on rapporte des premiers fondateurs de Scepsis,
car il nous montre Enée demeurant à Troie, y succédant au roi Priam, et, par suite de
l'extinction de la famille des Priamides, transmettant le pouvoir aux fils de ses fils :
«Depuis longtemps déjà Jupiter a pris en haine la race de Priam, et désormais c'est
Enée en personne qui régnera sur les Troyens, pour transmettre ensuite le sceptre à
ses fils et aux fils de ses fils» (Il. XX, 306).On voit même que le fait de la succession de
Scamandrius ne saurait tenir contre ce témoignage d'Homère. Mais la tradition la
plus inconciliable de beaucoup avec le témoignage du poète est celle qui conduit
Enée à travers les mers jusqu'en Italie et l'y fait terminer ses jours. Aussi quelques
grammairiens ont-ils proposé cette variante : «Et désormais c'est Enée en personne
qui régnera sur la terre, pour transmettre ensuite aux fils de ses fils le sceptre de
l'univers», voulant que la prédiction pût s'appliquer aux Romains.
Trad. : Amédée TARDIEU, Géographie de Strabon. Paris, Hachette, 1909 |