Langue |
Grec |
Auteur |
Clément d'Alexandrie |
Références |
Discours aux gentils, par. 51 |
Sujet |
Les statues (des dieux) valent moins que le plus vil des animaux |
Descripteurs |
statues; dieux; animaux; insensibles; sens; adorer; vers; chenilles; taupe; araignée; huîtres; idoles; terre inanimée; ouvrier; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Clement_Alexandrie |
Extrait Grec |
τὰ δὲ καὶ παντός ἐστιν ἀτιμότερα ζῴου, τὰ (4.51.3) ἀγάλματα. Καὶ ὅπως γε
τεθείασται τὰ ἀναίσθητα, ἀπορεῖν ἔπεισί μοι καὶ κατελεεῖν τοὺς πλανωμένους
τῆς ἀνοίας ὡς δειλαίους· εἰ γὰρ καί τινα τῶν ζῴων οὐχὶ πάσας ἔχει τὰς
αἰσθήσεις, ὥσπερ εὐλαὶ καὶ κάμπαι καὶ ὅσα διὰ τῆς πρώτης γενέσεως εὐθὺς
ἀνάπηρα φαίνεται, καθάπερ οἱ σπάλακες καὶ ἡ μυγαλῆ, ἥν φησιν ὁ Νίκανδρος
"τυφλήν τε σμερδνήν (4.51.4) τε"· ἀλλά γε ἀμείνους εἰσὶ τῶν ξοάνων τούτων καὶ
τῶν ἀγαλμάτων τέλεον ὄντων κωφῶν· ἔχουσιν γὰρ αἴσθησιν μίαν γέ τινα, φέρε
εἰπεῖν ἀκουστικὴν ἢ ἁπτικὴν ἢ τὴν ἀναλογοῦσαν τῇ ὀσφρήσει ἢ τῇ γεύσει· τὰ δὲ
οὐδὲ μιᾶς (4.51.5) αἰσθήσεως μετέχει, τὰ ἀγάλματα. Πολλὰ δέ ἐστι τῶν ζῴων,
ὅσα οὐδὲ ὅρασιν ἔχει οὔτε ἀκοὴν οὔτε μὴν φωνήν, οἷον καὶ τὸ τῶν ὀστρέων
γένος, ἀλλὰ ζῇ γε καὶ αὔξεται, πρὸς δὲ καὶ τῇ σελήνῃ συμπάσχει· τὰ δὲ
ἀγάλματα ἀργά, ἄπρακτα, ἀναίσθητα, προσδεῖται καὶ προσκαθηλοῦται καὶ
προσπήγνυται, χωνεύεται, ῥινᾶται, πρίεται, περιξέεται, (4.51.6) γλύφεται. Κωφὴν
μὲν δὴ γαῖαν ἀεικίζουσιν οἱ ἀγαλματο ποιοί, τῆς οἰκείας ἐξιστάντες φύσεως, ὑπὸ
τῆς τέχνης προσκυνεῖν ἀναπείθοντες· προσκυνοῦσιν δὲ οἱ θεοποιοὶ οὐ θεοὺς καὶ
δαίμονας κατά γε αἴσθησιν τὴν ἐμήν, γῆν δὲ καὶ τέχνην, τὰ ἀγάλματα ὅπερ
ἐστίν. Ἔστιν γὰρ ὡς ἀληθῶς τὸ ἄγαλμα ὕλη νεκρὰ τεχνίτου χειρὶ μεμορφωμένη·
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Traduction française |
Les statues insensibles sont au-dessous des plus vils animaux. Comme elles sont
privées de sentiment, je n'ai jamais pu comprendre comment est venu dans l'esprit de
quelqu'un de les adorer, et j'ai plaint la folie de ceux qui étaient tombés les premiers
dans cette inconcevable erreur; je les ai jugés les plus malheureux des hommes. On
sait que certains animaux n'ont pas l'usage de tous leurs sens, comme les vers et les
chenilles ; il en est dont l'organisation est fort incomplète, comme la taupe et
l'araignée, qui naît sourde et muette, selon Oricande. Toutefois ils l'emportent de
beaucoup sur vos idoles et vos statues, qui sont entièrement stupides ; car ces
animaux sont au moins doués d'un sens, tel que l'ouïe, ou le tact, ou le goût, ou
l'odorat; mais vos statues ne sont douées d'aucun sens. Plusieurs animaux sont privés
de la vue, de l'ouïe, et de la voix, comme les huîtres ; mais ils vivent, mais ils
croissent, ils éprouvent même les influences de la lune. Vos idoles ne peuvent ni agir,
ni se remuer, ni sentir. On les lie, on les cloue, on les perce, on les fond, on les lime,
on les coupe, on les taille, on les polit. Les statuaires font violence à la terre, quand
leur art l'oblige de sortir de sa nature et lui concilie des honneurs divins. Ceux qui
font des dieux n'adorent, à mon avis, ni les dieux, ni les démons ; leur culte s'adresse
à la terre dont se fait la statue, et à l'habileté qui la façonne. Une statue, qu'est-ce
autre chose qu'une terre inanimée qui reçoit sa forme des mains d'un ouvrier?
Trad. : Antoine Eugène de GENOUDE, Défense du christianisme par les pères des premiers siècles de l'église contre les philosophes, les paîens et les juifs. Paris, Perrodil, 1846 |
Date : |
24-02-2009 |
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