Langue |
Grec |
Auteur |
Dion Cassius |
Références |
L'Histoire romaine, LXVI, 23 |
Sujet |
Les conséquences de l'éruption du Vésuve : Herculanum et Pompéi sont ensevelies |
Descripteurs |
Vésuve; volcan; éruption; Herculanum; Pompéi; cendre; poussière; nuit; ténèbres; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#DION |
Extrait Grec |
Νύξ τε οὖν ἐξ ἡμέρας καὶ σκότος ἐκ φωτὸς ἐγένετο· καὶ ἐδόκουν οἱ μὲν τοὺς
γίγαντας ἐπανίστασθαι (πολλὰ γὰρ καὶ τότε εἴδωλα αὐτῶν ἐν τῷ καπνῷ
διεφαίνετο, καὶ προσέτι καὶ σαλπίγγων τις βοὴ ἠκούετο), οἱ δὲ καὶ ἐς χάος ἢ καὶ
πῦρ τὸν κόσμον πάντα ἀναλίσκεσθαι. Καὶ διὰ ταῦτ´ ἔφυγον οἱ μὲν ἐκ τῶν
οἰκιῶν ἐς τὰς ὁδοὺς οἱ δὲ ἔξωθεν εἴσω, ἔκ τε τῆς θαλάσσης ἐς τὴν γῆν καὶ ἐξ
ἐκείνης ἐς τὴν θάλασσαν, οἷα τεταραγμένοι καὶ πᾶν τὸ ἀπὸ σφῶν ἀπὸν
ἀσφαλέστερον τοῦ παρόντος ἡγούμενοι. Ταῦτά τε ἅμα ἐγίγνετο, καὶ τέφρα
ἀμύθητος ἀνεφυσήθη καὶ τήν τε γῆν τήν τε θάλασσαν καὶ τὸν ἀέρα πάντα
κατέσχε, καὶ πολλὰ μὲν καὶ ἄλλα, ὥς που καὶ ἔτυχε, καὶ ἀνθρώποις καὶ χώραις
καὶ βοσκήμασιν ἐλυμήνατο, τοὺς δὲ δὴ ἰχθύας τά τε ὄρνεα πάντα διέφθειρε,
καὶ προσέτι καὶ πόλεις δύο ὅλας, τό τε Ἑρκουλάνεον καὶ τοὺς Πομπηίους, ἐν
θεάτρῳ τοῦ ὁμίλου αὐτῆς καθημένου, κατέχωσε. Τοσαύτη γὰρ ἡ πᾶσα κόνις
ἐγένετο ὥστ´ ἀπ´ αὐτῆς ἦλθε μὲν καὶ ἐς Ἀφρικὴν καὶ 〈ἐς〉 Συρίαν καὶ ἐς
Αἴγυπτον, ἦλθε δὲ καὶ ἐς τὴν Ῥώμην, καὶ τόν τε ἀέρα τὸν ὑπὲρ αὐτῆς ἐπλήρωσε
καὶ τὸν ἥλιον ἐπεσκίασε. Καὶ συνέβη κἀνταῦθα δέος οὐ μικρὸν ἐπὶ πολλὰς
ἡμέρας οὔτ´ εἰδόσι τοῖς ἀνθρώποις τὸ γεγονὸς οὔτ´ εἰκάσαι δυναμένοις, ἀλλ´
ἐνόμιζον καὶ ἐκεῖνοι πάντα ἄνω τε καὶ κάτω μεταστρέφεσθαι, καὶ τὸν μὲν
ἥλιον ἐς τὴν γῆν ἀφανίζεσθαι, τὴν δὲ γῆν ἐς τὸν οὐρανὸν ἀνιέναι.
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Traduction française |
La nuit succéda au jour et les ténèbres à la lumière; les uns s'imaginaient que les
géants ressuscitaient (on voyait dans la fumée de nombreux fantômes (qui les
représentaient, et, de plus, on entendait un bruit de trompettes) ; les autres, que le
monde entier allait s'abîmer dans le chaos ou dans le feu. Aussi les uns s'enfuyaient-
ils de leurs maisons dans les rues, les autres des rues dans leurs maisons, de la mer
sur la terre, et de la terre sur la mer, en proie à la terreur et regardant tout ce qui
était loin d'eux comme plus sûr que l'état présent. En même temps, une prodigieuse
quantité de cendres se souleva et remplit la terre, la mer et l'air; d'autres fléaux
fondirent aussi au hasard sur les hommes, sur les pays, sur les troupeaux, firent périr
les poissons et les oiseaux, et, de plus, engloutirent deux villes entières, Herculanum
et Pompéi, avec tout le peuple qui se trouvait assis au théâtre. Enfin la poussière fut
telle qu'il en pénétra jusqu'en Afrique, en Syrie, en Égypte et même jusque dans
Rome; qu'elle obscurcit l'air au-dessus de cette ville et couvrit le soleil. Elle y fit naître
une grande crainte qui dura plusieurs jours, car on ignorait ce qui était arrivé et on
ne pouvait se le figurer : on s'imaginait que tout était bouleversé de haut en bas, que
le soleil allait disparaître dans la terre et la terre s'élancer au ciel.
Trad. : E. GROS, L'Histoire romaine de Dion Cassius. Paris, Firmin Didot, 1866 |
Date : |
09-02-2009 |
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