Langue |
Latin |
Auteur |
Tite-Live |
Références |
L'Histoire romaine, XXXIX, 13 |
Sujet |
Description des mystères des Bacchanales |
Descripteurs |
mystères; Bacchanales; initiation; débauche; crime; séduction; déshonneur; dieux; prophétiser; |
Hypertexte |
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/Tite-LiveXXXIX/lecture/3.htm |
Extrait Latin |
Tum Hispala originem sacrorum expromit. primo sacrarium id feminarum fuisse, nec quemquam eo
uirum admitti solitum. tres in anno statos dies habuisse, quibus interdiu Bacchis initiarentur;
sacerdotes in uicem matronas creari solitas. Pacullam Anniam Campanam sacerdotem omnia,
tamquam deum monitu, immutasse: nam et uiros eam primam filios suos initiasse, Minium et
Herennium Cerrinios; et nocturnum sacrum ex diurno, et pro tribus in anno diebus quinos singulis
mensibus dies initiorum fecisse. ex quo in promiscuo sacra sint et permixti uiri feminis, et noctis
licentia accesserit, nihil ibi facinoris, nihil flagitii praetermissum. plura uirorum inter sese quam
feminarum esse stupra. si qui minus patientes dedecoris sint et pigriores ad facinus, pro uictimis
immolari. nihil nefas ducere, hanc summam inter eos religionem esse. uiros, uelut mente capta, cum
iactatione fanatica corporis uaticinari; matronas Baccharum habitu crinibus sparsis cum ardentibus
facibus decurrere ad Tiberim, demissasque in aquam faces, quia uiuum sulpur cum calce insit, integra
flamma efferre. raptos a diis homines dici, quos machinae illigatos ex conspectu in abditos specus
abripiant: eos esse, qui aut coniurare aut sociari facinoribus aut stuprum pati noluerint. multitudinem
ingentem, alterum iam prope populum esse; in his nobiles quosdam uiros feminasque. biennio
proximo institutum esse, ne quis maior uiginti annis initiaretur: captari aetates et erroris et stupri
patientes.
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Traduction française |
Hispala reprit alors l'origine des mystères. (8) "Ce sanctuaire, dit-elle, n'avait d'abord été ouvert
qu'aux femmes, et on n'y admettait ordinairement aucun homme. Il y avait dans l'année trois jours
fixes pour l'initiation, qui se faisait en plein jour. Les dames étaient, chacune à leur tour, investies du
sacerdoce. (9) C'était une certaine Paculla Annia, de Campanie, qui, pendant son sacerdoce, avait tout
changé, prétendant en avoir reçu l'ordre des dieux. C'était elle qui la première avait initié des
hommes, en amenant ses deux fils, Minius et Hérennius Cerrinius, consacré la nuit en place du jour à
la cérémonie, et réglé qu'au lieu de trois jours par an, il y en aurait cinq par mois pour les initiations.
(10) Depuis l'admission des hommes et le mélange des sexes, depuis qu'on avait fait choix de la nuit, si
favorable à la licence, il n'était sorte de forfaits et d'infamies qui n'eussent été accomplis, et les
hommes se livraient plus à la débauche entre eux qu'avec les femmes. (11) Ceux qui se prêtaient avec
quelque répugnance à ces excès monstrueux, ou qui semblaient peu disposés à les commettre eux-
mêmes, étaient immolés comme des victimes. Le comble de la dévotion parmi eux, c'était de ne reculer
devant aucun crime. (12) Les hommes paraissaient avoir perdu la raison et prophétisaient l'avenir en
se livrant à des contorsions fanatiques; les femmes, vêtues en bacchantes et les cheveux épars,
descendaient au Tibre en courant, avec des torches ardentes, qu'elles plongeaient dans l'eau et qu'elles
retiraient tout allumées, parce que ces torches renfermaient un mélange de chaux vive et de soufre
naturel. (13) Les dieux étaient supposés enlever des malheureux, qu'on attachait à une machine et
qu'on faisait disparaître en les précipitant dans de sombres cavernes. On choisissait pour cela ceux qui
avaient refusé de se lier par un serment, ou de s'associer aux forfaits, ou de se laisser déshonorer. (14)
La secte était déjà si nombreuse qu'elle formait presque un peuple; des hommes et des femmes de
nobles familles en faisaient partie. Depuis deux ans il avait été décidé qu'on n'admettrait personne au-
dessus de vingt ans; on voulait avoir des initiés dont l'âge se prêtât facilement à la séduction et au
déshonneur."
Trad. : Collection des Auteurs latins sous la direction de M. Nisard, Oeuvres de Tite-Live, t. II, Paris, Firmin Didot, 1864
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Date : |
20-01-2009 |
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