Langue |
Grec |
Auteur |
Plutarque |
Références |
Oeuvres morales - S'il est vrai qu'il faille mener une vie cachée, p. 1130 |
Sujet |
A propos du séjour après la mort (pour les justes et pour les méchants) |
Descripteurs |
au-delà; séjour; mort; âme; fleuve Léthé; îles fortunées;vie heureuse; obscurité; oubli; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#plu |
Extrait Grec |
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Traduction française |
C'est une opinion généralement reçue qu'il y a un séjour où vivent les ames des
justes.
"Là jamais le soleil n'interrompant son cours,
Au sein même des nuits leur donne de beaux jours.
Ils respirent l'odeur de la rose fleurie
Qui mêle son éclat au vert de la prairie.
D'arbres chargés de fruit le feuillage immortel
Fait régner dans ces lieux un printemps éternel".
Là coulent des fleuves paisibles dont les ondes tranquilles ne
franchissent jamais leurs rives. Les habitants de ce séjour fortuné
charment leurs loisirs par le souvenir du passé et par de doux entretiens
sur leur bonheur présent.
Il est un autre chemin beaucoup plus fréquenté : c'est celui par où les ames des
méchants qui ont transgressé les lois sont poussées dans un abîme ténébreux,
"Où de l'affreuse nuit les fleuves redoutables
Les couvrent pour jamais de ténèbres palpables",
et les retiennent dans leurs eaux; où leur partage éternel est l'obscurité et l'oubli. Ce
ne sont pas des vautours cruels qui déchirent sans cesse les entrailles des scélérats
étendus sur la terre : elles ont été consumées par le feu ou sont tombées en
pourriture. Leurs corps ne sont pas accablés sous le poids de masses énormes qu'ils
soient obligés de traîner."Les morts sont dépouillés de chairs et d'ossements".
Il ne leur reste plus rien de corporel qui soit susceptible d'un châtiment, lequel ne
peut s'exercer que sur des substances solides et capables de résistance. La seule
punition des méchants sera donc l'obscurité et l'oubli ; totalement ignorés, ils
disparaîtront pour jamais dans le fleuve odieux du Léthé; ils seront plongés dans une
vaste mer sans rivage et sans fond, et ils y seront condamnés à une lâche inaction, à
un oubli général, à l'obscurité la plus profonde.
Trad. : Victor BÉTOLAUD, Oeuvres complètes de Plutarque - Oeuvres morales. T. IV , Paris, Hachette, 1870 |
Date : |
28-11-2008 |
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