Extrait Grec |
ἔν τε οὖν τούτοις παρὰ πολὺ ἡμῶν ἐλαττοῦνται, καὶ ἐν ἐκείνοις, ὅτι οὔτε λιμὸν
οὔτε δίψος, οὐ ψῦχος οὐ καῦμα ὑποφέρουσιν ὥσπερ ἡμεῖς, ἀλλ´ οἱ μὲν καὶ σκιᾶς
καὶ σκέπης σίτου τε μεμαγμένου καὶ οἴνου καὶ ἐλαίου δέονται, κἂν ἄρα τι τούτων
αὐτοὺς ἐπιλίπῃ διαφθείρονται, ἡμῖν δὲ δὴ πᾶσα μὲν πόα καὶ ῥίζα σῖτός ἐστι, πᾶς
δὲ χυμὸς ἔλαιον, πᾶν δὲ ὕδωρ οἶνος, πᾶν δὲ δένδρον οἰκία. καὶ μὴν καὶ τὰ χωρία
ταῦτα ἡμῖν μὲν συνήθη καὶ σύμμαχα, ἐκείνοις δὲ δὴ καὶ ἄγνωστα καὶ πολέμια·
καὶ τοὺς ποταμοὺς ἡμεῖς μὲν γυμνοὶ διανέομεν, ἐκεῖνοι δὲ οὐδὲ πλοίοις ῥᾳδίως
περαιοῦνται. ἀλλ´ ἴωμεν ἐπ´ αὐτοὺς ἀγαθῇ τύχῃ θαρροῦντες. δείξωμεν αὐτοῖς
ὅτι λαγωοὶ καὶ ἀλώπεκες ὄντες κυνῶν καὶ λύκων ἄρχειν ἐπιχειροῦσιν.
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Traduction française |
Ils [les Romains] ont donc en cela une grande infériorité, et aussi en ce qu'ils ne
supportent pas comme nous la faim, la soif, le froid, la chaleur, et qu'ils ont besoin
d'ombre, d'abris, d'une nourriture apprêtée, de vin, d'huile, et que le manque d'une
de ces choses cause leur perte; au lieu que, pour nous, toute herbe, toute racine nous
est nourriture ; tout suc nous est huile, toute eau nous est vin, tout arbre nous est
maison. En outre, ces pays nous sont familiers et favorables ; pour eux, au contraire,
ils sont, inconnus et ennemis ; nous, nous traversons les fleuves nus et à la nage; eux,
ils ont peine à les passer sur des bateaux. Marchons donc contre eux, pleins de
confiance en la bonne fortune, et montrons-leur qu'ils ne sont que des lièvres et des
renards qui prétendent commander à des chiens et à des loups.
Trad. : E. Gros - V. Boissée, Histoire romaine de Dion Cassius. Tome neuvième. Paris, Firmin Didot, 1865
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