Langue |
Latin |
Auteur |
Augustin |
Références |
La Cité de Dieu, VI, 5 |
Sujet |
Selon Varron, il y a trois théologies : la mythique, la naturelle et la civile |
Descripteurs |
théologies; mythique; fabuleuse; naturelle; civile; |
Hypertexte |
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/intro.htm#augustin |
Extrait Latin |
"Mythicon appellant, quo maxime utuntur poetae; physicon, quo philosophi, ciuile,
quo populi. Primum, inquit, quod dixi, in eo sunt multa contra dignitatem et
naturam inmortalium ficta. In hoc enim est, ut deus alius ex capite, alius ex femore
sit, alius ex guttis sanguinis natus; in hoc, ut dii furati sint, ut adulterarint, ut
seruierint homini; denique in hoc omnia diis adtribuuntur, quae non modo in
hominem, sed etiam quae in contemptissimum hominem cadere possunt."
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Videamus quid de altera dicat. "Secundum genus est, inquit, quod demonstraui, de
quo multos libros philosophi reliquerunt; in quibus est, dii qui sint, ubi, quod
genus, quale est: a quodam tempore an a sempiterno fuerint dii; ex igni sint, ut
credit Heraclitus, an ex numeris, ut Pythagoras, an ex atomis, ut ait Epicurus.
Sic alia, quae facilius intra parietes in schola quam extra in foro ferre possunt aures."
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Intueamur sane et ciuilem theologiam. "Tertium genus est, inquit, quod in urbibus
ciues, maxime sacerdotes, nosse atque administrare debent. In quo est, quos deos
publice sacra ac sacrificia colere et facere quemque par sit." Adhuc quod sequitur
adtendamus. "Prima, inquit, theologia maxime accommodata est ad theatrum,
secunda ad mundum, tertia ad urbem."
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Traduction française |
«On appelle mythique, ajoute-t-il, la théologie des poètes; physique, celle des
philosophes; civile, celle des peuples. La première, dit-il encore, admet beaucoup de
faits contraires à la dignité et à la nature des immortels. C'est un Dieu qui naît ou de
la tête, ou de la cuisse, ou de quelques gouttes de sang; c'est un dieu voleur, c'est un
dieu adultère, c'est un dieu au service de l'homme. Enfin on attribue aux dieux tous
les désordres, non seulement des hommes, mais des hommes les plus infâmes.»
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Et maintenant voici comment il s'exprime sur la théologie naturelle : «Les
philosophes, dit-il, ont laissé sur ce sujet de nombreux ouvrages, où ils recherchent le
nombre, la résidence, l'espèce et la nature des dieux? Quand ont-ils commencé ? ou
bien sont-ils de toute éternité? Quel est le principe de leur être? Est-ce le feu, comme
le pense Héraclite? ou les nombres, au sentiment de Pythagore? ou les atomes,
suivant Épicure? toutes questions qu'il est plus sûr de débattre dans l'enceinte de
l'école qu'en public, au Forum. »
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Examinons néanmoins cette théologie civile. « Elle est, dit Varron, la science
nécessaire à tous les citoyens des villes et surtout aux pontifes, science pratique qui
règle quels dieux il faut honorer publiquement, à quels pieux devoirs, à quels
sacrifices chacun est obligé. Écoutons encore les paroles suivantes : « La première
théologie, dit-il, est propre au théâtre, la seconde au monde, la troisième à la cité."
Trad. : L. Moreau, La Cité de Dieu de Saint Augustin; Tome premier, Paris, Lecoffre, 1853
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Date : |
28-08-2006 |
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