Langue |
Grec |
Auteur |
Maxime de Tyr |
Références |
Dissertations, XXXVI, 5 |
Sujet |
Le portrait de Diogène de Sinope, philosophe cynique |
Descripteurs |
Diogène; Sinope; Pont; philosophe cynique, lois; oisiveté; devoirs; fuits; vin; camarade; air; femems; enfants; manière de vivre; santé; vigueur; service militaire; guerre; tyrans; sycophantes; censure; |
Hypertexte |
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/intro.htm#Maxime_de_tyr |
Extrait Grec |
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Traduction française |
Il [Diogène] était de Sinope, ville du Pont, fidèle au conseil d'Apollon, il rompit les
divers rapports par où il pouvait être attaché ; il se délivra de toute sorte de chaînes ;
il se mit à voyager avec une pleine indépendance ; tel qu'un oiseau qui serait doué
d'intelligence, ne craignant point les tyrans, n'étant obligé d'obéir à aucune loi, ne
devant son oisiveté à aucune forme de politie, n'étant point tenu d'employée son
temps à élever des enfants, étranger aux devoirs qu'imposent les liens du mariage,
n'ayant ni champs à cultiver, ni service militaire à remplir, ni commerce qui lui
demandât des déplacements. Il riait de tout, des hommes et des choses, comme nous
rions des enfants, lorsque nous les voyons jouer avec des osselets, battre, être battus,
spolier, être spoliés. Cétait un Roi exempt de crainte, et maître absolu de lui-même.
Il navait pas besoin de passer l'hiver à Babylone, ni de venir, l'été, en imposer à la
Médie. De l'Attique à l'Isthme de Corinthe, de l'Isthme de Corinthe à l'Attique, c'était
là toutes ses promenades, selon les saisons. Il avait son palais, son temple, ses
gymnases, ses bois sacrés. Il possédait les richesses les plus immenses, les plus
solides, les moins exposées aux événements. Toute la terre, tous les fruits qu'elle
produit, toutes les fontaines qui sortent de son sein, et qui sont plus abondantes que
les vignobles de Chio ou de Lesbos, étaient à lui. Il était l'ami et le camarade de l'air
comme le sont les lions. Il ne cherchait point à se dérober aux intempéries ; il ne
s'armait point contre elles. Il ne se ménageait point du chaud, en hiver, ni de la
fraîcheur, en été. Il sétait tellement accoutumé à toutes les températures, sa manière
de vivre lui avait donné tant de santé, et tant de vigueur, qu'il poussa sa carrière
jusqu'au terme le plus reculé, sans avoir nul besoin, ni de médicaments, ni de fer, ni
de feu, ni de Chiron, ni d'Esculape, ni de ses disciples, ni de la préscience des devins,
ni des cérémonies des prêtres, ni du grimoire des magiciens. Le feu de la guerre
embrasa la Grèce. « Ses peuples, jusqu'alors en possession de se combattre
réciproquement », se déclarèrent et s'armèrent tous contre tous. Il n'y eut de trêve
que pour lui seul. Il resta sans armes, tandis que tout le monde était armé. Il conserva
ses relations avec tous, tandis que tous se faisaient la guerre. Les méchants, les
tyrans, les sycophantes s'abstinrent de lui faire aucun mal. Ce n'est pas qu'il ne fît la
censure de leur conduite, mais ce ne fut point par des arguments et des discours. Il
n'eut garde de se compromettre. Ce fut en offrant à tous les regards le tableau de sa
vie, genre de répréhension le plus efficace et le moins dangereux. Aussi Diogène ne
se mit-il à dos, ni Mélitus, ni Aristophane, ni Anytus, ni Lycon.
Trad. : J. J. COMBES-DOUNOUS, Dissertations de Maxime de Tyr. Paris, Bossange, 1802 |
Date : |
24-07-2008 |
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