Extrait Latin |
Natam primum e medicina nemo dubitabit ac specie salutari inrepsisse uelut
altiorem sanctioremque medicinam, ita blandissimis desideratissimisque promissis
addiddisse uires religionis, ad quas maxime etiam nunc caligat humanum genus,
atque, ut hoc quoque successerit, miscuisse artes mathematicas, nullo non auido
futura de sese sciendi atque ea e caelo uerissime peti credente. ita possessis hominum
sensibus triplici uinculo in tantum fastigii adoleuit, ut hodieque etiam in magna
parte gentium praeualeat et in oriente regum regibus imperet.
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Traduction française |
La magie est née d'abord de la médecine, cela n'est pas douteux ; et, sous l'apparence
d'avoir pour objet notre salut, elle s'est glissée comme une autre médecine plus
profonde et plus sainte. En second lieu, aux promesses les plus flatteuses et les plus
séduisantes elle a joint le ressort de la religion, sujet sur lequel le genre humain est
encore aujourd'hui le plus aveugle. Enfin, pour comble, elle s'est incorporé l'art
astrologique; or, tout homme est avide de connaître son avenir, et tout homme pense
que cette connaissance se tire du ciel avec le plus de certitude. Ainsi, tenant
enchaînés les esprits par un triple lien, la magie s'est élevée à un tel point,
qu'aujourd'hui même elle prévaut chez un grand nombre de nations, et dans l'Orient
commande aux rois des rois.
Trad. : E. LITTRÉ dans la Collection des auteurs latins de M. NISARD, Paris, 1877
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