Extrait Grec |
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Traduction française |
C'est du haut de ce cap {Leucate}, dominé aujourd'hui encore par le temple
d'Apollon-Leucate que l'on faisait le saut terrible, qui, suivant une croyance
généralement répandue, pouvait seul guérir du mal d'amour. On connaît les vers de
Ménandre à ce sujet : «Sapho est la première, dit-on, qui, dans le délire de la passion,
et lasse d'avoir poursuivi en vain de son amour l'insensible Phaon, s'élança du haut
de cette roche resplendissante, en invoquant ton nom, ô divin maître...».
Ménandre, on le voit, attribue formellement à Sapho l'origine du saut de Leucade ;
mais d'autres auteurs plus versés que lui dans la connaissance des antiquités
assurent que ce fut Céphale, fils de Déionée, qui le premier chercha dans cette
épreuve un remède à la passion qu'il ressentait pour Ptérélas. De toute antiquité, du
reste, il avait été d'usage à Leucade, que chaque année, le jour de la fête d'Apollon,
on précipitât du haut du cap Leucate, à titre de victime expiatoire, quelque
malheureux poursuivi pour un crime capital. On avait soin seulement de lui
empenner tout le corps et de l'attacher à des volatiles vivants qui pouvaient, en
déployant leurs ailes, le soutenir et amortir d'autant sa chute. De plus, au-dessous du
rocher, un grand nombre de pêcheurs dans leurs barques attendaient le moment de
la chute, rangés en cercle, et prêts à recueillir la victime et à la transporter loin de
Leucade, si le sauvetage réussissait.
Trad. : Amédée TARDIEU, Géographie de Strabon. Paris, Hachette, 1909 |