Langue |
Latin |
Auteur |
Apulée |
Références |
Florides, 12 |
Sujet |
A propos du perroquet et de sa capacité d'imiter la voix humaine |
Descripteurs |
perroquet; Inde; férule d'écolier; fer; voix humaine; imiter; larynx; langue; grossièretés; |
Hypertexte |
http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/intro.htm#apu |
Extrait Latin |
Cum [psittacus] sermonem nostrum cogitur aemulari, ferrea clauicula caput
tunditur, imperium magistri ut persentiscat; haec discenti ferula est. Discit autem
statim pullus usque ad duos aetatis suae annos, dum facile os, uti conformetur, dum
tenera lingua, uti conuibretur: senex autem captus et indocilis est et obliuiosus.
Verum ad disciplinam humani sermonis facilior est psittacus glande qui uescitur et
cuius in pedibus ut hominis quini digituli numerantur. Non enim omnibus psittacis
id insigne, sed illud omnibus proprium, quod eis lingua latior quam ceteris auibus;
eo facilius uerba hominis articulant patentiore plectro et palato. Id uero, quod didicit,
ita similiter nobis canit uel potius eloquitur, ut, uocem si audias, hominem putes:
nam coruum quidem si audias, idem conate non loqui. Verum enimuero et coruus et
psittacus nihil aliud quam quod didicerunt pronuntiant. Si conuicia docueris,
conuiciabitur diebus ac noctibus perstrepens maledictis: hoc illi carmen est, hanc
putat cantionem. Vbi omnia quae didicit maledicta percensuit, denuo repetit eandem
cantilenam. Si carere conuicio uelis, lingua excidenda est aut quam primum in siluas
suas remittendus est.
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Traduction française |
Quand on le force à imiter notre langage, on le frappe sur la tête avec une petite
baguette de fer, pour qu'il s'habitue à écouter son maître : c'est sa férule d'écolier. Le
perroquet peut être instruit depuis qu'il est éclos jusqu'à l'âge de deux ans, ses
organes étant alors sans peine susceptibles de toute conformation, et sa langue ayant
la souplesse nécessaire pour se tourner dans tous les sens : mais quand on l'a pris
vieux, il est indocile et n'a plus de mémoire. Le perroquet qui apprend le plus
facilement la voix humaine est celui qui mange des glands et qui compte cinq doigts
aux pattes comme l'homme. En effet, cette configuration n'est pas générale chez tous
les perroquets ; mais ce qui leur est commun à tous, c'est une langue plus épaisse que
celle des autres oiseaux, et qui leur donne plus de facilité à articuler la voix humaine,
parce que chez eux le larynx est plus développé et que le palais a plus d'étendue.
Quand il a appris quelque chose, il chante ou plutôt il parle d'une manière si
semblable à la nôtre, qu'à l'entendre, on croirait que c'est un homme ; et il faut le voir
pour reconnaître que ce sont des efforts et non pas un langage. Du reste, comme le
corbeau, le perroquet ne prononce absolument rien que ce qu'on lui apprend.
Enseignez-lui des grossièretés, il dira des grossièretés ; jour et nuit, ce sera un feu
roulant d'injures, qui seront pour lui comme des vers et qu'il redira en guise de
chansons. Quand il a débité toute la kyrielle d'injures qu'il sait, il recommence encore
; et c'est toujours le même refrain. Si vous voulez vous débarrasser de ce langage des
halles, il faut lui couper la langue, ou le renvoyer au plus tôt dans ses forêts.
Trad. : V. Bétolaud, Oeuvres complètes d'Apulée. Tome II, Paris, Garnier, 1836 |
Date : |
14-03-2008 |
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