Extrait Latin |
Vnum est huiuscemodi: Censor agebat de uxoribus sollemne iusiurandum; 3 uerba
erant ita concepta: "Vt tu ex animi tui sententia uxorem habes?" Qui iurabat,
cauillator quidam et canicula et nimis ridicularius fuit. 4 Is locum esse sibi ioci
dicundi ratus, cum ita, uti mos erat, censor dixisset "ut tu ex animi tui sententia
uxorem habes?", 5 "habeo equidem" inquit "uxorem, sed non hercle ex animi mei
sententia." 6 Tum censor eum, quod intempestiue lasciuisset, in aerarios rettulit
causamque hanc ioci scurrilis apud se dicti subscripsit.
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Traduction française |
Le censeur, selon la coutume, faisait prêter le serment par lequel on déclare qu'on est
marié. On adressait la question suivante: « Et toi, réponds selon ta conscience, es-tu
marié ? » Un homme du peuple vint prêter serment à son tour. C'était un plaisant,
naturellement railleur. Pensant que l'occasion était bonne pour faire rire, il répond à
la question d'usage adressée par le censeur : « Oui, je suis marié, mais non selon mon
goût. » Pour cette réponse déplacée, le censeur relégua le plaisantin dans la classe des
citoyens privés du droit de suffrage, et il motiva son arrêt sur une plaisanterie
inconvenante faite en sa présence.
Trad. : M. Charpentier - M. Blanchet, Oeuvres complètes d'Aulu-Gelle, Deux tomes. Paris, Garnier, 1927 (?) - Bibliothèque latine française n°31 |