Les vingt ans de l'ICAFOC
L' « Institut
catholique pour la formation continuée » de
membres du personnel des enseignements secondaire et supérieur - ASBL" a
célébré ses vingt ans le vendredi 19 janvier, à Namur. Je saisis cette occasion
pour présenter brièvement cet institut qui a pris, au fil des années, une place
de plus en plus importante dans la formation continuée des enseignants, et pour
ajouter quelques considérations plus spécifiques à l'ICAFOC
langues anciennes.
L'Institut est né d'un
accord, en 1980, entre les universités catholiques francophones et le
secrétariat de l'enseignement catholique ; il s'est élargi, en 1993, aux
représentants des départements pédagogiques des Hautes écoles.
Comme toute ASBL, l'ICAFOC
est dirigé par une Assemblée générale et par un Conseil d'administration où
sont représentées, de façon paritaire, les trois composantes constitutives :
les universités (U.C.L., Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur et de Saint-Louis à
Bruxelles, FUCAM de Mons), départements pédagogiques des Hautes écoles, CoGEC (SeGEC = rue Guimard,
syndicats chrétiens et UFAPEC = association des parents).
Pour atteindre ses objectifs, l'ICAFOC
a créé 16 centres de formation continuée dans les disciplines générales
qui font l'objet de diplômes d'agrégation de l'enseignement secondaire
(biologie, chimie, économie, éducation physique, français, géographie,
histoire, langues anciennes... . Chacun de ces centres est géré par un Comité
scientifique composé, sur le même modèle paritaire, de représentants des
institutions partenaires. Sous la présidence d'un de ses membres
universitaires, le Comité scientifique analyse les demandes et les besoins de
l'enseignement secondaire dans la discipine qui est
de son ressort et propose au Conseil d'administration des programmes
d'activités pour y répondre le plus adéquatement possible.
Le président actuel de l'ICAFOC
est le professeur Georges Legros (FUNDP) ; il a succédé à deux collègues de
l'UCL : Guy Muraille (1980-1991) et Gabriel Ringlet
(1991-1995). Le décret de 1993, sur la formation en cours de carrière des enseignants, a constitué une étape importante dans la
formation continuée : depuis lors en effet, l'Institut peut émarger au budget
alloué pour l'enseignement catholique. Ce budget est réparti selon divers
critères, actuellement, l'ICAFOC dispose d'environ
seize millions de francs chaque année. Cette somme sert à subsidier des projets
introduits par les différents Comités scientifiques et sélectionnés par le
Conseil d'administration.
Pour assurer une cohérence à l'ensemble, le Conseil
d'administration définit chaque année des priorités à privilégier dans
les formations à mettre sur pied, ainsi par exemple l'introduction des
nouvelles technologies, l'apprentissage en visant les compétences,
l'implantation des nouveaux programmes ont constitué, dans toutes les
disciplines, des objectifs prioritaires ces dernières années. En plus des
projets retenus pour la subsidiation, beaucoup
d'autres sont soutenus par l'ICAFOC qui leur accorde
son label, qui constitue une forme de recommandation, notamment auprès des
directions d'école.
Dans l'état actuel, l'organisation de la formation
continuée est confrontée à deux problèmes difficiles qui n'ont pas
encore trouvé de réponse satisfaisante : le moment choisi pour organiser les
formations et la valorisation de celles-ci.
1. Lorsque les
formations prennent place dans le temps scolaire, les enseignants en formation
ne peuvent s'occuper de leurs élèves, ces absences -s'ajoutant à
d'autres- contribuent à désorganiser la vie scolaire ; dès lors,
certains professeurs ont scrupule à "perdre" des heures, d'autre
part, de nombreux directeurs hésitent à laisser partir leurs professeurs. Par
ailleurs, tous les parents regrettent les heures "blanches"
consécutives à l'absence de professeur.
On a pensé à sortir les formations du temps scolaire
et à choisir de préférence les mercredis après-midi, les samedis ou les
périodes de congé ou de vacances. (Pour
les langues anciennes, traditionnellement, les formations ponctuelles sont
organisées un mercredi après-midi ; régulièrement, des équipes d'enseignants
ont consacré deux ou trois jours de juillet ou d'août à la mise au point de
documents de synthèse relatifs à la formation suivie en cours d'année). Cette
formule est possible avec des volontaires, mais elle ne pourrait être élargie
sans envisager le second problème en suspens, la valorisation des formations
suivies.
2. Chacun s'accorde pour dire qu'une formation en
cours de carrière, dans l'enseignement comme ailleurs, est devenue
indispensable. Le bagage acquis en sortant de l'université ne peut suffire pour
faire face aux modifications de plus en plus profondes et rapides qui se
présenteront inévitablement. (L'UCL vient d'ailleurs de créer un IUFC, un
Institut universitaire de formation continue). Chacun s'accorde également pour
dire qu'il n'est pas correct d'imposer une formation complémentaire sans lui
accorder une reconnaissance officielle concrète. Ces considérations
débouchent sur d'autres questions que je me contente d'évoquer ici : qui
certifierait cette formation complémentaire? selon
quels critères? comment serait-elle valorisée
financièrement? Quoi qu'il en soit, dans un avenir plus ou moins proche,
l'organisation d'un plan de carrière devrait permettre aux enseignants qui
auront capitalisé un certain nombre d'unités de formation d'accéder à de
nouveaux avantages ou à des fonctions nouvelles. (Dans cette perspective, les
prières aux saints Polycarpe et Boniface devraient certainement redoubler
d'intensité).
Les responsables de formation ICAFOC doivent aussi
tenir compte d'activités organisées par une autre instance, au niveau
diocésain, la FPE, formation permanente des enseignants. La répartition des
domaines et le tracé des frontières entre ICAFOC et FPE, ont parfois suscité
des frictions. Il est convenu que tout ce qui touche à la mise en oeuvre d'une discipline
doit être pris en charge par le Comité scientifique de l'ICAFOC
correspondant, l'interdisciplinaire et en particulier les aspects pyscho-pédagogiques relevant des FPE qui proposent, par
exemple, des formations sur la gestion mentale, la violence à l'école,
l'adolescent et le rapport à la loi.... Par contre, l'ICAFOC
n'a pas un rôle d'animation pédagogique, seuls les inspecteurs ou conseillers
pédagogiques, nommés par les responsables diocésains, peuvent prétendre assurer
l'animation pédagogique de leur secteur.
Dans les situations concrètes, il faut bien avouer
que le partage des sphères d'activité reste délicat. Ainsi la
familiarisation à l'informatique peut être abordée d'un point de vue technique
comme la réponse à un besoin identique pour les enseignants de toutes les
disciplines dans un diocèse ; il est possible également, au départ de chaque
didactique spécialisée, d'envisager l'informatique comme un outil dont on met
en oeuvre des applications concrètes pour construire des séquences
d'enseignement, par exemple pour l'apprentissage du latin ou la lecture
d'auteurs. A titre d'illustration de la difficulté à harmoniser les activités
ICAFOC et les activités FPE, nous avons été amenés, en 2000-2001, à supprimer
plusieurs modules de formation prévus par l'ICAFOC
langues anciennes en raison d'un chevauchement de calendrier avec des activités
organisées au niveau FPE, dans certains diocèses. Seule une concertation,
toujours à améliorer, peut éviter ou lever les malentendus et assurer la
meilleure complémentarité possible, au service du bien commun.
(Pour les aspects
institutionnels du texte qui précède, je me suis reporté à "ICAFOC. Structure et fonctionnement. Documents de
référence", janvier 1998).
Le centre ICAFOC pour les langues anciennes.
Notre Comité scientifique se caractérise par
l'absence de représentant de la FUCAM et des Hautes écoles, puisque nos
disciplines sont absentes -ou très faiblement présentes- dans ces institutions.
La composition du Comité scientifique est actuellement la suivante :
P.-A. Deproost,
A. Léonard (président) et M. Mund-Dopchie (UCL); A-M.
Doyen (FUNDP); D. Xhardez (FUSL)
A. Lesage, J.-M. Rogier,
G. Schouppe (SeGEC), J.-Cl. Dupont (CEMNL).
Sujets
abordés ces dernières années.
Il n'est pas inutile de rappeler ici que mes
prédécesseurs n'ont pas attendu la création de l'ICAFOC
pour organiser des activités de "recyclage", notamment lors du
passage aux méthodes inductives et au Rénové. En ce qui me concerne, j'organise
habituellement un minimum de trois activités d'une demi-journée chaque année,
en octobre, en janvier et en avril-mai. On trouvera
ci-après un rappel des différentes séances que j'ai organisées. Des dossiers
sont régulièrement distribués lors de nos réunions, d'autre part, dans "Latinter", il y est fait assez largement écho, dès
lors, il est encore possible, dans la plupart des cas, de disposer de
documents relatifs à tel ou tel sujet qui retiendrait votre attention. Le
nombre de participants est bien sûr variable, d'une séance et d'une année à
l'autre, on peut cependant estimer la moyenne des participants à une
quarantaine de personnes. Des étudiants d'agrégation se joignent parfois à
leurs aînés.
1990-1991
1. Le latin
option de base en 6e. Textes et méthodes (Groupe de recherche-action animé par
M. l'Inspecteur J.-M. Rogier)
2. Le latin
option de base en 4e. Textes et méthodes (Groupe de recherche-action animé par
Mme l'Inspectrice M. van Overbeke)
3. Aspects
du mythe chez Hésiode et chez Eschyle (M. B. Delforge,
Caen)
4. Le latin
option de base en 2e. Textes et méthodes (Groupe de recherche-action animé par
M. l'Inspecteur Y. Tinel)
5. Le latin
option de base en 1re. Textes et méthodes (Groupe de recherche-action animé par
M. l'Inspecteur H. Florent). Les manuels de latin pour la première (Melle E.
Gérard)
6. Le latin
option de base en 3e. Textes et méthodes (Groupe de recherche-action animé par
Mme l'Inspectrice M. van Overbeke).
1991-1992
1. Des
outils pour apprendre le grec : manuels et moyens informatiques (Présentation
par une dizaine d'enseignants du Secondaire)
2.
Enseignement du latin et moyens informatiques (coordination par M. M. Absil)
3. Textes
latins des Humanistes à l'usage des classes du Secondaire (Mme M. Mund-Dopchie)
4. Le latin
option de base en 5e. Textes et méthodes (Groupe de recherche-action animé par
M. l'Inspecteur Lesage).
1992-93
1.
Audio-visuel et enseignement secondaire. La lecture de l'image et son usage
pédagogique (Animation par le CTV)
2. Au-delà
des contenus, viser les capacités intellectuelles de l'élève. Les langues
anciennes au service des capacités cognitives de base (M. Y. Tinel)
3. Textes
latins du Moyen Age à l'usage des classes du secondaire (M. P. Tombeur)
4.
Présentation des possibilités didactiques du Musée royal de Mariemont
par la responsable du service pédagogique (Mme M.-C. Bruyr).
1993-94
1.
Intertextualité : Textes en dialogue et en résonance. - L'univers et l'homme
(M. M. Havelange). Itinéraire d'une fable : Le Loup
et le Chien (Mmes Fr. Dachy et D. Vanhavre,
MM. Th. Debrux et P. Pietquin)
2.
L'enseignement du latin au premier degré dans les perspectives nouvelles (Mme
D. Lethier, M. J.-M. Rogier)
3. La
marche initiatique d'Enée dans les Enfers (Enéide,
chant VI) (P.-A. Deproost)
4. La
motivation des élèves par le travail autonome. Démarche réalisée sur un
ensemble de textes de poètes latins (A. Léonard).
1994-95
1. Les
langues anciennes dans l'enseignement secondaire français aujourd'hui :
situation, finalités, contenu, méthodes, manuels (M. P. Monat,
Besançon)
2.
Enseignement du latin et maîtrise de la langue maternelle (MM. J.-M. Pierret et A. Léonard)
3. L'utilisation du
péplum dans les cours de langues anciennes (MM. P. de Theux et J.-M. Hannick).
1995-96
1. Langues anciennes et nouveau programme de
français (M. L. Gemenne)
2. Langues anciennes au
deuxième degré : Partage d'expériences. Présentation
d'une lecture-parcours de textes pour Salluste, Catilina (M. A. Bonnet)
3. Finalités et objectifs au 3e degré : Langues
anciennes et profil de fin d'études secondaires
(MM. J.-M. Burnet et A. Léonard).
1996-97
1.
Expression orale et écrite aux cours de langues anciennes (Mme C. Bourgaux)
2.
Problèmes posés par les méthodes de lecture des textes anciens, vus par un
collègue français (M. D. Cauquil, Besançon)
3.
Information sur les programmes de latin des 2e et 3e degrés (Des membres du
Secteur Langues anciennes).
1997-98
1. B. D. et enseignement
des langues anciennes (MM. A. Cheyns et D. Xhardez)
2. Méthode pour
construire un commentaire de texte avec les élèves, en partant d'un
questionnement productif et d'observations variées pertinentes (M. M. Rosseel)
3. Méthode pour la pratique de la
version latine ; progressivité dans la démarche, techniques d'approche,
réflexivité sur ses pratiques, évaluation critériée
(Un groupe animé par MM. G. Schouppe et D. Xhardez).
1998-1999
1. Exemples de réalisations
favorisant l'activité des élèves (Mmes B. Agache et
M.-B. Mars)
2. Langues et multimédia
(coordination par Mme M. Hallot)
3. L'acquisition et la maîtrise
d'un vocabulaire de base en langues anciennes (MM. A. Cheyns
et J. Denooz, Liège).
1999-2000
1. Repérer, travailler et
évaluer les compétences terminales dans nos cours de latin (Mme Ch. Buisseret et l'équipe de Maredsous)
2. Multimédia et
enseignement des langues anciennes (MM. A. Meurant et
P. Pietquin)
3. Formation aux
démarches inter(trans)disciplinaires
(MM. A. Maingain et J.-P. Franc).
2000-2001
1. Familiarisation avec
les nouveaux programmes de langues anciennes : latin et grec (les groupes de
rédaction des programmes)
2. Ateliers AgoraClass. Itinera electronica : parcours électroniques au départ de textes
latins (M. J. Schumacher)
3. Construire un
commentaire personnel de textes d'auteurs anciens. L'apport des grilles
d'analyse (M. A. Meurant).
Formations étalées sur toute une année
Grâce aux possibilités de subsidiation,
nous avons pu mettre sur pied, parallèlement aux formations ponctuelles,
ouvertes à tous sans inscription préalable, des
activités destinées à des groupes plus ciblés qui se retrouvent à plusieurs
reprises au fil de l'année. Beaucoup se souviennent en particulier de Mme Ch. Buisseret qui nous a fait bénéficier de ses compétences de
formatrice grâce à un détachement partiel.
- 1993-94 :
"Le latin et les compétences transversales" a débouché sur la
publication de Cette réforme dont vous
êtes le héraut, FESeC, Bruxelles, sept. 1994, 101
p.
- 94-95 :
"Le latin au 1er degré et les capacités cognitives de base"; le
travail des cinq groupes diocésains, réunissant chacun une vingtaine de
professeurs, a débouché sur la publication Le
compagnon. Pour un cours de Langues anciennes 1er degré, octobre 1995, 46p.
- 95-96 :
"Les notions de compétences socles et leur application aux langues
anciennes dans une perspective interdisciplinaire. Leur évaluation
formative".
- 96-97 :
"Les implications de la réforme du premier degré pour les professeurs de
langues anciennes au deuxième degré" a débouché sur Proxima. Le latin un outil de formation et de communication, sept.
1997, 71p.
- 97-98 :
"Lecture active du programme" a débouché sur Aperis, sept. 1998, 67p.
- 98-99 :
"Repérage et travail des compétences terminales dans le programme de
latin" a débouché sur Zéphyr. Langues
anciennes et compétences terminales, 1999, 51p.
(Sauf exception, ces différents fascicules
sont encore disponibles auprès de M. J.-M. Rogier ou de moi-même. Résultats
d'une recherche-action menée par des enseignants de terrain, validés par une
mise à l'épreuve en classe, ces travaux conservent tout leur intérêt
aujourd'hui).
1999-2000
Multimédia et langues
anciennes (J.-J. Dewitte).
2000-2001
- Approche de
l'apprentissage par les compétences en privilégiant les NTIC (J.-J. Dewittte)
- La
pratique de la version, Ecole des compétences (G. Schouppe,
D. Xhardez et leurs collègues Th. Debrux,
A. Lesage, M.-B. Mars).