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II. Corpus de textes latins authentiques

 

Les textes ici fournis sont expressément dépourvus de titres. Nous les laissons à la libra appréciation des élèves ou de leur professeur.

 

lowolf.gif (829 octets)      Plin., H.N., VIII, 34, 80-83.

 

Sed in Italia quoque creditur luporum uisus esse noxius, uocemque homini quem priores contemplentur adimere ad praesens. Inertes hos paruosque Africa et Aegyptus gignunt, asperos trucesque frigidior plaga. Homines in lupos uerti rursusque restitui sibi falsum esse confidenter existimare debemus aut credere omnia quae fabulosa tot saeculis comperimus. Vnde tamen ista uolgo infixa sit fama in tantum ut in maledictis uersipelles habeat, indicabitur.

Euanthes, inter auctores Graeciae non spretus, scribit Arcadas tradere ex gente Anthi cuiusdam sorte familiae lectum ad stagnum quoddam regionis eius duci, uestituque in quercu suspenso tranare atque abire in deserta, transfigurarique in lupum, et cum ceteris eiusdem generis congregari per annos VIII. Quo in tempore si homine se abstinuerit, reuerti ad idem stagnum et, cum tranauerit, efficiem recipere, ad pristinum addito nouem annorum senio ; id quoque ! fabius! eandem reciperare uestem. Mirum est quod procedat Graeca credulitas. Nullum tam impudens mendacium est ut teste careat. Ita <S>copas, qui Olympionicas scripsit, narrat Demaenetum Parrhasium in sacrificio quod Arcades Ioui Lycaeo humana etiam in hostia faciebant, immolati pueri exta degustasse et in lupum se conuertisse, eundem X anno restitutum athleticae se exercuisse in pugilatu uictoremque Olympia reuersum. Quin et caudae huius animalis creditur uulgo inesse amatorium uirus exiguo in uillo eumque, cum capiatur, abici nec idem pollere nisi uiuenti dereptum...

 

 

En Italie, on croit aussi que le regard des loups est nuisible, et que s'ils fixent un homme avant d'être vus, ils lui enlèvent momentanément l'usage de la voix. Les loups d'Afrique et d'Égypte sont sans vigueur et petits ; dans les pays froids ils sont vigoureux et féroces Ques des hommes puissent se changer en loups et reprendre ensuite leut forme, c'est une croyance que nous ne devons pas hésiter à considérer comme fausse, à moins d'admettre toutes les fables dont tant de siècles ont démontré le mensonge. Mais d'où vient que cette légende soit à de point ancrée dans l'esprit de la foule qu'elle emploie le mot loup-garou comme terme d'injure ? C'est ce que nous allons examiner maintenant.

D'après Évanthes, écrivain grec non sans autorité, les Arcadiens disent dans leur légende qu'un membre de la famille d'un certain Anthus est tiré au sort parmi les siens et conduit aux abords d'un étang de la région : que là, après avoir suspendu ses vêtements à un chêne, il traverse l'étang à la nage et gagne les solitudes, s'y transforme en loup, et vit en troupe avec ses congénères pendant neuf ans. Si durant ce temps, il s'est tenu à l'écart de l'homme, il retourne à son étang , et après l'avoir traversé, il reprend forme humaine, mais il est vieilli de neuf ans. ! Fabius ! ajoute encore qu'il retrouve ses mêmes vêtements.

C'est étonnant juqu'où peut aller la crédulité grecque. Il n'est pas de mensonge, si impudent soit-il, qui ne trouve son témoin. Ainsi Scopas, le biographe des Olympioniques, raconte que, dans le sacrifice de victimes humaines que les Arcadiens faisaient encore dans ce temps à Jupiter Lycéen, Démérète de Parrhasie, ayant goûté les entrailles d'un enfant immolé, se trouva transformé en loup ; que dix ans après, ayant recouvré sa forme humaine, il reprit son entraînement athlétique, et remporta à Olympie le prix du pugilat. Bien mieux, on croit dans le peuple qu'un petit poil situé dans la queue du loup constitue un talisman amoureux ; que le loup détache et jette ce poil quand il est pris, et qu'il n'a de vertu que s'il est arraché de l'animal vivant.

(Texte rendu dans la traduction de A. Ernout, Paris, 1952, p. 51-52 [CUF])

 

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