ITINERA ELECTRONICA - L'Enseignement universitaire GLOR 2390 : Typologie et permanences des imaginaires mythiques
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En conséquence le mythe d'Orphée sera approché non pas comme une totalité narrative homogène, cohérente et stable, mais comme un ensemble ouvert et composite qui ne cesse d’évoluer ou fil du temps. Seront surtout mis en relief les usages ou les contextes dans lesquels la matière étudiée vient s'inscrire.
Chemin faisant, celle-ci, loin d'épouser la forme d'un ensemble clos, manifestera au contraire une profonde puissance d'intégration aux savantes arabesques de la mythologie gréco-romaine où elle entre en interaction avec d’autres mythes, parallèles ou opposés, sans rien perdre de son individualité et de sa spécificité.
Plus concrètement, seront décortiquées les données relatives à la naissance du héros étudié (son nom, son ascendance), à son éducation (lieu et circonstance de son initiation), à son mariage avec Eurydice, les épreuves qui lui furent imposées et la symbolique qui entoure les circonstances de sa mort, sans négliger les prolongements qui leur furent donnés.
Au terme de cette première approche, Orphée se définira comme un héros où s'assemblent les projections de trois facettes : l'amoureux éperdu se confond aussi bien avec le poète qu'avec l'initiateur, le fondateur. On verra comment cette conjonction de capacités dote sa légende d'articulations qui l'associent au contenu d'autres cycles mythiques. Dans cette optique, on s'intéressera plus particulièrement au thème du retournement qui chez Virgile perd aussi bien celui qui cède à sa tentation (Orphée) que celui qui ne s'y résigne pas (Énée : Verg., Aen., II, 721-795).
Traduction:
« Les hommes vivaient dans les bois, lorsqu'un poète sacré, interprète des dieux,
les dégoûta du sang et de la répugnante nourriture : c'était Orphée ;
de là, cette légende, qu'il charmait les tigres et les lions plein de rage » .
"Autre légende : Amphion, fondateur de Thèbes, mettait au son de sa lyre,
les rochers en mouvement, et, par la séduction de ses prières, les menait où il voulait.
Distinguer l'intérêt général des intérêts privés, le sacré du profane, interdire les unions vagabondes,
régler la condition des époux, fonder les villes, graver les lois sur des tables de bois,
tels furent les premiers effets de la sagesse, telle fut l'origine des honneurs et du caractère
divin attribué aux poètes et à leurs chants."
[Fr. Richard, Paris, 1967, p. 269 (GF 159).]
5 aut in umbrosis Heliconis oris
aut super Pindo gelidoue in Haemo?
Vnde uocalem temere insecutae
Orphea siluae
arte materna rapidos morantem
10 fluminum lapsus celerisque uentos,
blandum et auritas fidibus canoris
ducere quercus.
Traduction:
Quel homme ou quel héros sur la lyre ou sur la flûte perçante entreprendre de célébrer, Clio?
quel dieu? De qui l'écho enjoué redira-t-il le nom,
ou dans les contrées ombreuses de l'Hélicon,
ou bien sur le Pindare ou l'Hémus glacé,
lieu d'où les forêts suivirent à l'aventure l'harmonieux Orphée,
qui, par l'art maternel, suspendait la course emportée des fleuves et l'agilité des vents
et avait des caresses dans ses cordes sonores pour donner des oreilles aux chênes
et les conduire avec lui.
[F. VILLENEUVE, Horace. odes et épodes, t. I, Paris, "Les Belles Lettres", 1959]
Quid si Threicio blandius Orpheo
auditam moderere arboribus fidem?
15 Num uanae redeat sanguis imagini,
quam uirga semel horrida,
non lenis precibus fata recludere,
nigro compulerit Mercurius gregi?
durum: sed leuius fit patientia
20 quicquid corrigere est nefas.
Traduction:
« Mais même si tu jouais de la lyre avec plus de charme qu'Orphée,
qui se faisait écouter des arbres, tu ne ramènerais pas le sang
dans une ombre vaine que, de son effroyable baguette, Mercure a poussée dans le noir troupeau ;
car ce dieu ne se laisse pas adoucir par des prières et ne rouvre pas la porte fatale.
C'est une dure loi… »
[Fr. Richard, Paris, 1967, p. 62-63 (GF, 159).]
Traduction:
J'ai, comme toi, du même Alcimédon deux coupes,
où il a fait s'entrelacer aux deux anses la molle acanthe:
au fond, il a gravé l'image d'Orphée, que suivent les forêts émues:
mes lèvres non plus n'en ont pas touché le bord; et je les garde soigneusement.
Mais, auprès de ma génisse, ces coupes ne valent pas qu'on les vante.
[Collection des auteurs latins sous le dir. de M. Nisard, Lucrèce, Virgile, Valerius Flaccus. Oeuvers complètes, Paris, Firmin Didot]
Traduction:
« Oh ! puisse une longue vie me conserver assez de jours
et de souffle pour célébrer dignement tes hauts faits !
Personne alors ne me vaincrait par ses chants, ni le Thrace Orphée, ni Linos,
fussent-ils inspirés l'un par sa mère et l'autre par son père,
Orphée par Calliope et Linos par le bel Apollon »
[M. Rat, Paris, 1967, p. 54 (GF, 128).]
Traduction:
Alors vous eussiez vu les Faunes et les bêtes sauvages accourir en cadence
et se jouer autour de lui, et les chênes aux-mêmes balancer leus cîmes émues.
Les rochers du Parnasse ne se réjouissent pas autant des accents d'Apollon;
le Rhodope et l'Ismare n'admirent pas autant Orphée.
[Collection des auteurs latins sous le dir. de M. Nisard, Lucrèce, Virgile, Valerius Flaccus. Oeuvers complètes, Paris, Firmin Didot]
Traduction:
Que le loup maintenant fuie les brebis; que les chênes durs
portent des pommes d'or; que le narcisse fleurisse sur l'aune;
que les bruyères distillent de leur écorce l'ambre onctueux;
que les hiboux le disputent aux cygnes; que Tityre soit Orphée,
Orphée dans les forêts, Arion parmi les dauphins.
[Collection des auteurs latins sous le dir. de M. Nisard, Lucrèce, Virgile, Valerius Flaccus. Oeuvers complètes, Paris, Firmin Didot]
Non te nullius exercent numinis irae;
magna luis commissa: tibi has miserabilis Orpheus
455 haudquaquam ob meritum poenas, ni fata resistant,
suscitat et rapta grauiter pro coniuge saeuit.
Illa quidem, dum te fugeret per flumina praeceps,
immanem ante pedes hydrum moritura puella
seruantem ripas alta non uidit in herba.
Traduction:
C'est par l'ordre des dieux que je viens ici et que j'implore vos oracles pour relever ma fortune abattue.
Il dit et le devin se faisant violence lança sur lui des regards enflammés où brillait sa verte prunelle:
il rugit et sa langue enfin déliée laissa échapper ces paroles fatales:
"N'en doute pas, c'est un dieu qui exerce sur toi sa vengeance; tu expies un grand crime.
le déplorable Orphée, qui n'a pas mérité ses malheurs, suscite contre toi ces peines que les destins seuls pourront suspendre;
c'est sur toi qu'il venge cruellement l'épouse qui lui a été ravie.
Eurydice fuyant devant toi courrait éperdue sur les bords du fleuve;
elle ne vit pas à ses pieds , l'infortunée qui en devait mourir, une hydre immense,
cachée sous les hautes herbes de la rive. ..."
[Collection des auteurs latins sous le dir. de M. Nisard, Lucrèce, Virgile, Valerius Flaccus. Oeuvers complètes, Paris, Firmin Didot]
735 Hic mihi nescio quod trepido male numen amicum
confusam eripuit mentem. namque auia cursu
dum sequor et nota excedo regione uiarum,
heu misero coniunx fatone erepta Creusa
substitit, errauitne uia seu lapsa resedit,
740 incertum; nec post oculis est reddita nostris.
Nec prius amissam respexi animumue reflexi
quam tumulum antiquae Cereris sedemque sacratam
uenimus: hic demum collectis omnibus una
defuit, et comites natumque uirumque fefellit.
745 Quem non incusaui amens hominumque deorumque,
aut quid in euersa uidi crudelius urbe?
Ascanium Anchisenque patrem Teucrosque penatis
commendo sociis et curua ualle recondo;
ipse urbem repeto et cingor fulgentibus armis.
750 Stat casus renouare omnis omnemque reuerti
per Troiam et rursus caput obiectare periclis.
Traduction française tirée de: L'Enéide louvaniste (Bibliotheca Classica Selecta):
2, 735 Alors, je ne sais quelle divinité malveillante me fait trembler,
m'enlève toute clairvoyance. Car, pendant que j'avançais,
par des chemins inconnus et hors des routes familières, hélas
ma femme Créuse disparaît : fut-elle emportée par un destin malheureux ?
s'est-elle égarée en chemin ? s'est-elle arrêtée d'épuisement ?
2, 740 nul ne le sait. Dès cet instant en tout cas, nos yeux ne l'ont plus revue.
Je ne me suis pas retourné, et n'ai pas pensé à la disparue
avant notre arrivée au tumulus et au temple sacré de l'antique Cérès.
Lorsque enfin tous se retrouvèrent là, elle seule manquait,
trompant l'attente de nos compagnons, de son fils, de son époux.
2, 745 Dans mon égarement, lequel des hommes et des dieux n'ai-je pas accusé ?
Qu'ai-je vu de plus cruel dans notre cité anéantie ?
Je confie à mes compagnons Ascagne, mon père Anchise,
les Pénates de Troie, et les dissimule au creux d'un val.
Quant à moi, je regagne la ville, ceint de mes armes brillantes.
2, 750 Il s'agit d'affronter à nouveau tous les hasards, de reparcourir
Troie tout entière, d'exposer encore ma vie aux dangers.
795 Sic demum socios consumpta nocte reuiso.
Traduction française tirée de: L'Enéide louvaniste (Bibliotheca Classica Selecta):
2, 795 Alors, une fois la nuit passée, je retrouvai enfin mes compagnons.
Fax quoque, quam tenuit, lacrimoso stridula fumo
usque fuit nullosque inuenit motibus ignes.
Exitus auspicio grauior: nam nupta per herbas
dum noua naiadum turba comitata uagatur,
10 occidit in talum serpentis dente recepto.
Traduction:
« De là (des noces, réussies celles-là, d'Iphis et de Ianthé), enveloppé dans son manteau jaune safran,
Hyménée s'éloigne et, en traversant les plaines immenses de l'air, se dirige vers le territoire des Cicones.
La voix d'Orphée vainement le convie à ses noces.
Il y assista à la vérité, mais n'y apporta ni paroles consacrées,
ni visage joyeux, ni présage de bon augure.
La torche même qu'il y tint brûla jusqu'au bout en sifflant avec une fumée qui faisait couler des larmes.
La suite fut encore plus affligeante que le présage. Car, tandis que la nouvelle épousée, en compagnie de la troupe des naïades,
erre à l'aventure dans l'herbe, elle périt, le talon mordu par la dent d'un serpent ».
[traduction (légèrement modifiée) de J. Chamonard, Paris, 1966, p. 253 (GF, 97).]
150 dicta prius: cecini plectro grauiore Gigantas
sparsaque Phlegraeis uictricia fulmina campis.
Nunc opus est leuiore lyra, puerosque canamus
dilectos superis inconcessisque puellas
ignibus attonitas meruisse libidine poenam.
Traduction:
« Telle était la forêt que le chantre inspiré de Thrace avait attirée,
et c'est au milieu d'un cercle de bêtes sauvages et de tout un vol d'oiseau qu'il était assis.
Quand il eut suffisamment, pour les essayer, fait vibrer sous son pouce les cordes de sa lyre
et constaté, malgré la différence des sons entre elles, la justesse des accord variés qu'il en tirait,
il préluda son chant en ces termes : ‘ Muse, ô ma mère, inspire-moi des chants dont Jupiter soit le premier objet :
l'empire de Jupiter passe avant tout. Souvent déjà, j'ai célébré le pouvoir de Jupiter,
j'ai chanté, appuyant avec plus de force sur le plectre, les Géants et les victorieux effets de la foudre
lancée sur les champs de Phlégra.
Il nous faut maintenant, d'une touche plus légère, chanter les jeunes gens
aimés des dieux le châtiment que des jeunes filles, égarées par une passion interdite méritèrent pour leur dépravation »
[traduction (légèrement retouchée) de J. Chamonard, Paris, 1966, p. 257 (GF, 97).]
Deflent Eurydicen threiciae nurus,
deflent et lacrimis difficiles dei,
et qui fronte nimis crimina tetrica
quaerunt ac ueteres excutiunt reos
flentes Eurydicen iuridici sedent.
580 Tandem mortis ait "uincimur" arbiter
euade ad superos, lege tamen data:
"tu post terga tui perge uiri comes,
tu non ante tuam respice coniugem,
quam cum clara deos obtulerit dies
spartani que aderit ianua taenari."
Odit uerus amor nec patitur moras:
munus dum properat cernere, perdidit.
Quae uinci potuit regia carmine,
590 haec uinci poterit regia uiribus.
Illius stetit ad modos
torrentis rapidi fragor,
oblitusque sequi fugam
amisit liquor impetum;
1040 et dum fluminibus mora est,
defecisse putant Getae
Hebrum Bistones ultimi.
Aduexit uolucrem nemus
et silua residens uenit;
1045 aut si qua aera peruolat
auditis uaga cantibus
ales deficiens cadit.
Abrumpit scopulos Athos
Centauros obiter ferens
1050 et iuxta Rhodopen stetit
laxata niue cantibus;
et quercum fugiens suam
ad uatem properat Dryas.
Ad cantus ueniunt tuos
1055 ipsis cum latebris ferae
iuxtaque inpauidum pecus
sedit Marmaricus leo
nec dammae trepidant lupos
et serpens latebras fugit
1060 tunc oblita ueneni.
Quin per Taenarias fores
manes cum tacitos adit
maerentem feriens chelyn,
cantu Tartara flebili
1065 et tristes Erebi deos
uicit nec timuit Stygis
iuratos superis lacus.
Haesit non stabilis rota
uicto languida turbine,
1070 increuit Tityi iecur,
dum cantus uolucres tenet;
1075 tunc primum Phrygius senex
undis stantibus immemor
excussit rabidam sitim
nec pomis adhibet manus,
1081 et uinci lapis improbus
et uatem potuit sequi.
1072 audis tu quoque, nauita:
inferni ratis aequoris
nullo remigio uenit.
1079 Sic cum uinceret inferos
Orpheus carmine funditus,
1083 consumptos iterum deae
supplent Eurydices colus.
sed dum respicit immemor
nec credens sibi redditam
Orpheus Eurydicen sequi,
cantus praemia perdidit:
quae nata est iterum perit.
1090 Tunc solamina cantibus
quaerens flebilibus modis
haec Orpheus cecinit Getis:
1092a ' * * *
leges in superos datas
et qui tempora digerens
1095 quattuor praecipitis deus
anni disposuit uices;
nulli non auidi colus
Parcas stamina nectere:
quod natum est properat mori.'
1100 Vati credere Thracio
deuictus iubet Hercules.
Iam, iam legibus obrutis
mundo cum ueniet dies,
australis polus obruet
1105 quidquid per Libyam iacet
et sparsus Garamas tenet;
arctous polus obruet
quidquid subiacet axibus
et siccus Boreas ferit.
1110 amisso trepidus polo
Titan excutiet diem.
Caeli regia concidens
ortus atque obitus trahet
atque omnis pariter deos
1115 perdet mors aliqua et chaos,
et mors fata nouissima
in se constituet sibi.
Quis mundum capiet locus?
discedet uia Tartari,
1120 fractis ut pateat polis?
an quod diuidit aethera
a terris spatium sat est
et mundi nimium malis?
Quis tantum capiet nefas
1125 fati, quis, superi, locus
pontum Tartara sidera
regna unus capiet tria?
Sed quis non modicus fragor
aures attonitas mouet?
1130 est est Herculeus sonus.
Ceterum ea quae ab illis ad ostendendum crimen obiecta sunt uana et inepta simpliciter uereor, ne ideo tantum crimina putes, quod obiecta sunt. 'cur' inquit 'piscium quaedam genera quaesisti?' quasi id cognitionis gratia philosopho facere non liceat, quod luxurioso gulae causa liceret. 'cur mulier libera tibi nupsit post annos XIII uiduitatis?' quasi non magis mirandum sit quod tot annis non nubserit. 'cur prius, quam tibi nuberet, scripsit nescio quid in epistula quod sibi uidebatur?' quasi quisquam debeat causas alienae sententiae reddere. 'at enim maior natu non est iuuenem aspernata.' igitur hoc ipsum argumentum est nihil opus magia fuisse, ut nubere uellet mulier uiro, uidua caelibi, maior iuniori. iam et illa similia: 'habet quiddam Apuleius domi quod sancte colit': quasi non id potius crimen sit, quod colas non habere. 'cecidit praesente Apuleio puer.' quid enim, si iuuenis, quid, si etiam senex adsistente me corruisset uel morbo corporis impeditus uel lubrico soli prolapsus? hiscine argumentis magian probatis, casu pueruli et matrimonio mulieris et obsonio piscium?
Traduction:
« Mais voici les reproches que les ignorants, par une erreur assez commune, adressent aux philosophes. Ceux qui, parmi ces derniers, s'attachent à pénétrer les causes élémentaires et uniques des corps, ils les considèrent comme des impies, en prétendant qu'ils nient l'existence des dieux : sont inclus dans cette catégorie Anaxagore, Leucippe, Démocrite, Épicure et tous les défenseurs de la ‘ nature des choses ’. Ceux qui, au contraire, s'appliquent avec un zèle particulier à déchiffrer les lois de la providence (universelle) et honorent les dieux avec ferveur, ils les appellent (ouvertement) des mages,
comme s'ils savaient accomplir eux-mêmes ce qu'ils savent accomplir : ils visent ainsi des hommes du passé tels Épiménide, Orphée, Pythagore, Ostanes, et englobent dans la même suspicion les Catharmes d'Empédocle, le ‘ démon ’ de Socrate, le ‘ Bien ’ de Platon. Je me félicite donc de me trouver en présence de tant de personnes si importantes… ».
Traduction:
« Aristote enseigne qu'Orphée n'a jamais été poète et les Pythagoriciens rapportent qu'un certain Cercops (qui succède ici à Onomacrite) est l'auteur de ce poème orphique. Il n'en reste pas moins qu'Orphée, c'est-à-dire l'image de celui-ci, comme vous le prétendez revient souvent à l'esprit ».
page : UCL | FIAL (FLTR) | ITINERA ELECTRONICA
Responsables : Paul-Augustin DEPROOST <paul.deproost@uclouvain.be> ; Alain MEURANT <alain.meurant@uclouvain.be> Dernière mise à jour : 28 septembre 2009 |