AgoraCLASS & le passage d'un millénaire à l'autre

Avec l'arrivée de l'an 2000 des réflexions surgissent un peu partout au sujet justement du passage d'un millénaire à un autre.
Le passage du 2ième au 3ième millénaire semble être placé sous le signe Y2K ("Year two thousand") qui recouvre les problématiques liées au bogue de l'an 2000, bogue, qui est susceptible d'affecter les systèmes informatiques du monde entier.

Sites Web:

1) Doit-on craindre l'an 2000 (J.F. Colonna, France)
2) Le bogue de l'an 2000 (France)
3) CIGREF 2000 (France)
4) Le second bug de l'an 2000 (Belgique)
5) The Y2K Links Database
6) Y2K Survive
7) Y2K - The first World InfoWar (Alan Simpson)

Télévision:
FRANCE 3 (FR 3): Série documentaire Le passage du millénaire; premier numéro: mercredi 23 juin 1999, 20H55-22H15; sujets abordés: les courants et mouvements apocalyptiques, le bogue de l'an 2000, les axes du XXIième siècle (d'après Jacques ATTALI: nomadisme et fraternité), l'intelligence artificielle (robotique, domotique), la nannotechnologie, les manipulations génétiques, l'aventure de l'espace, caractérisation des progrés des derniers siècles: voler à Dieu le feu divin (Axel Kahn) et l'humanité va vers plus de bien et plus de mal à la fois mais dans une amplitude de mouvement de plus en plus grande, forte (Jacques Attali).

Films:

Last night de l'acteur-réalisateur Don McKellar. Présentation: HONOREZ Luc, in LE SOIR, mercredi 9 juin 1999: "Last night" décrit la date "butoir" de 2000 comme celle de la fin du monde.

Presse:

a) Notice La peur en ligne de Jean-Rémi Deléage et de Natacha Quester-Séméon dans Le Monde Interactif du 21 avril 1999.

b) Supplément LE MATIN, n. 351, 21 mai 1999: Ras-le-bogue (24 pages)

c) Dossier Le SOIR illustré, n. 3491, 19 mai 1999, L'An 2000, Les marchands de trouille entrent en action

d) article signé J.-R. D. et N. Q.-S. dans Le Monde interactif, édition du mercredi 2 juin 1999, p. VI: Et si le bogue était humain?, sous-titre: Plus qu'une erreur informatique généralisée, la grande panne annoncée [Y2K] révèle les angoisses de la société postindustrielle et réintroduit l'homme dans la technique.

Jean-Noël Kapferer y est cité: Il est évident que l'hystérie et la paranoïa liées au bogue sont beaucoup plus aiguës aux Etats-Unis qu'en Europe. Tout en étant hautement technologique, cette société est aussi imbibée de religiosité. Un des ressorts des croyances millénaristes, c'est l'idée que le monde ne tourne plus très bien et que l'explication, qui ne peut-être interne à nos sociétés, est forcément surnaturelle, voire satanique. Le bogue de l'an 2000 tombe à pic car la représentation du mal aujourd'hui est technologique.

e) Dossier L'Evénement, n. 762, 10-16 juin 1999. Page de couverture: Enquête sur la montée de l'irrationnel. De la psychose du 11 août à la peur de l'an 2000. Les imposteurs de l'Apocalypse.

SARAZIN Michel, Les imposteurs de l'Apocalypse, pp. 56-57 ROMON Philippe, Les cavaliers noirs du dernier jour, pp. 58-61 BOURSEILLER Christophe, Nostradamus, récupéré par les charlatans, p. 61 ROMON Philippe, interview de Paco Rabanne qui prédit la chute de la station orbitale MIR sur Vincennes le 11 août prochain, pp. 62-63 VANDEGINSTE Pierre, Comment Paco triche avec le cyrillique, p. 63 BOURSEILLER Christophe, 2000, une affaire en or pour les sectes, p. 64 SALES Véronique, interveiw de Jean Delumeau, Toute prophétie a deux versants, p. 65

D'où la question: qu'en était-il du passage du 1er au 2ième millénaire?

Sigebert de Gembloux, moine bénédictin, né vers 1030 et mort en 1112, nous en donne une indication dans sa Chronique universelle à l'année 1000:

Anno Iesu Christi millesimo secundum supputationem Dionysii multa prodigia uisa sunt.
Terrae motus factus est permaximus, cometes apparuit nonodecimo Kalendas Ianuarii, circa horam nonam, fisso caelo, quasi facula ardens, cum longo tractu instar fulguris illabitur terris, tnato splendore, ut non modo qui in agris erant, sed etiam in tectis, irrupto lumine ferirentur.
Qua caeli fissura sensim euanescente, interim uisa est figura quasi serpentis, capite quidem crescente, cum caeruleis pedibus.

Il y est question de prodiges: un tremblement de terre, l'apparition d'une comète dont la description correspond à la comète de Halley.

D'autres auteurs médiévaux parlent de la grande peur de l'an mille et des croyances de la fin du monde liées à cette date et ce changement de millénaire.

Patrick GIRARD, Raoul GLABER (985-1047), l'homme qui inventa l'an mil, dans: L'Evénement du Jeudi, édition du 16 au 22 décembre 1999, pp.71-73
Les Histoires, rédigées par ce moine bourguignon du XIe siècle sont à l'origine du "mythe des terreurs de l'an mil".
Si Raoul Glaber a tant insisté sur le passage du nouveau millénaire, au besoin en exagérant phénomènes inquiétants et catastrophes, c'est parce que en bon moine clunisien il entendait imposer le calendrier chrétien établi au VIe siècle par Denys l'Ancien et adopté par les élites cultivées - et elles seules - à la faveur de la renaissance carolingienne."
Cf. site web HISTORIA

Un historien de grande renommée, Pierre Riché, vient de publier un ouvrage intitulé Les grandeurs de l'an mille dans lequel il pourfend ces craintes, terreurs et croyances attachées à l'an mille.

Le passage d'un millénaire à un autre est dès lors susceptible d'être le point de départ d'investigations et de réflexions à mener et dont un FORUM de discussion pourrait être le réflet:

1. Y2K ou la grande peur de l'an 2000
2. La fin du monde ou la grande peur de l'an 1000
3. Les grandeurs de l'an mille
4. Les miracles et les prodiges dans la littérature latine
Suétone, Vies des douze Césars, César / Auguste Tacite, Historiae, Lv. 1 Tite-Live, Ab urbe condita, Lv. 1 5. Les phénomènes naturels du premier millénaire
6. Les phénomènes naturels du deuxième millénaire
7. Le sentiment et les objets de crainte dans l'antiquité
8. Les forges de Vulcain (volcan ETNA en Sicile)
9. La comète de Halley et ses apparitions
10. Les éruptions solaires
11. Religion: le bimillénaire de la naissance du Christ (Cf. Jubilé An 2000)

Quelques références récentes:

Catastrophes naturelles:

Eclipses:

1. Dans la Presse:

05 mai 1999 Journal LE MONDE AMALOU Florence, Des sponsors pour l'éclipse totale du Soleil (11 août 1999)

21 mai 1999 Magazine LE VIF/L'EXPRESS, pp. 47 sqq COLIN Valérie, Eclipse: Le Soleil a rendez-vous avec la Lune

avril 1999 Revue L'Evénement, n.280, p. 36 sqq Groupe astronomique Quasar, Les mystères du ciel. Faut-il craindre le 11 août 1999?

juin 1999 Revue L'HISTOIRE, n. 233, pp. 62-66 HOMET Jean-Marie, Astronomie et superstition. Chronique des éclipses de Soleil

4 juin 1999 Revue LE POINT, n. 1394, p.50 LANEZ Emile, Paco Rabanne: Rendez-vous du 11 août Cf Rabanne Paco, Le feu du ciel, Lafon, 1999. Le couturier y annonce l'Apocalypse le 11 août 1999 à 11h22.

30 avril 1999 Journal GRENZ-ECHO METZNER Andrea, Im Fieber der totalen Sonnenfinsternis

29 juin 1999 Journal La Province Le 10 et 11 août sur France 2: La nuit étoilée de Claude Sérillon (diffusion le 10/8/99 à 20H30 d'un documentaire Eclipse 99 coproduit par une douzaine de chaînes européennes)

juillet 1999 Revue HISTOS, n. 2 STEPHENSON F.R. - FATOOHI L.J., The total solar eclipse described by PLUTARCH

19 - 25 juillet 1999 Magazine MARIANNE, n. 117, pp. 76 sqq Anna Alter, L'éclipse: 2 minutes 13 secondes qui rapportent gros

20 juillet 1999 Journal GRENZ-ECHO Carsten Wieland, Forscher erkunden das Verhalten der Tiere: Sonnenfinsternis: Pferde scheuen, Enten schnattern, Hühner schlafen

22 - 28 juillet 1999 Revue Le Nouvel Observateur, n. 1811, pp. 5 sqq Dossier: En attendant l'éclipse totale du 11 août, quatre astrophysiciens racontent La folle aventure de l'Univers

31 juillet 1999 Journal La LIBRE BELGIQUE Laurent Raphaël, Le soleil se fait la malle

05 août 1999 Journaux Le RAPPEL, Le JOUR, Le COURRIER de l'ESCAUT, L'AVENIR du Luxembourg, Vers l'AVENIR (Supplément) A midi, la nuit. Numéro spécial Eclipse 99. Particulatim, p. 7:
Jean-Marie Doucet, Histoire: Et la Terre se couvrit de ténèbres et Mentalités: Les foules face aux éclipses: de l'effroi à l'extase
Maurice Gillet, Autour d'un mot: Quelques lueurs

10 août 1999 Journal Le SOIR Frédéric SOUMOIS, Et le Soleil sauva Tintin du feu du bûcher inca ... Le célèbre épisode de l'éclipse salvatrice [relaté dans Le Temple du Soleil, album paru pour la 1ière fois en 1946] n'est pas tombé du ciel sur la planche à dessin d'Hergé. Christophe Colomb avait déjà fait le coup [en 1503 pour apaiser une révolte de Jamaïcains].

10 août 1999 Journal Le Monde (Supplément, XVI pages) Pierre Barthélémy, On sait prédire les éclipses depuis le IIième siècle d'après un entretien avec Patrick Rocher, astronome à l'Institut de mécanique céleste, indiquant que l'astronome grec Claude Ptolémée, dans son oeuvre l'Almageste, présentait une théorie de la Lune à peu près correcte.
Leila HADDAD, du mensuel Ciel et Espace, contribution intitulée Une source infinie de mythes et légendes

septembre 1999 Magazine Astronomie, n. 5, septembre 1999 Eclipse du 11 août: les photos (20 pages spéciales); Sites Web: Soleil noir et AstroWeb

2. Sites Web:
séquence vidéo: L'éclipse solaire du 11 août 1999 (Le MONDE et Le MONDE Interactif)
ECLIPS99 (site belge)
Eclipse99 (site français)
Eclipse 99 (Observatoire royal de Greenwich, UK)
Eclipse Home Page (NASA (USA), Fred Espenak)

3. Témoignages littéraires:

J.M. HOMET, dans le dossier indiqué ci-dessus [Revue L'Histoire, n. 233, juin 1999], cite la description suivante que fit l'historien grec Thucydide dans son Histoire de la guerre du Péloponnèse d'une éclipse "qui noya Athènes dans l'obscurité en 430 av. J.-C.":
En ce jour de chaleur, petit à petit, le Soleil ne fut plus qu'un croissant, puis il disparut. Les étoiles apparurent. Il fit aussi frais qu'au crépuscule puis le Soleil redevint circulaire et tout comme avant.

G. DUBY, L'an mil, Paris Gallimard, "Archives", 1967 attribue à Sigebert de Gembloux (vers 1030 - 1112, Chronique universelle, année 1033) la description suivante:
La même année, la millième après la Passion du Seigneur, le troisième jour des calendes de juillet, un vendredi vingt-huitième jour de la Lune, se produisit une éclipse ou obscurcissement du Soleil, qui dura depuis la sizième heure de ce jour jusqu'à la huitième, et fut vraiment terrible.
Le Soleil prit la couleur de saphir, et il portait à sa partie supérieure l'image de la Lune à son premier quartier. Les hommes, en se regardant entre eux, se voyaient pâles comme des morts. Les choses semblaient toutes baigner dans une vapeur couleur de safran. Alors une stupeur et épouvante immenses s'emparèrent du coeur des hommes. Ce spectacle, ils le comprenaient bien, présageait que quelque lamentable plaie allait s'abattre sur le genre humain.

Michel GRODENT, dans Le SOIR, édition du 10 août 1999, présente, sous le titre Partout, au fil des siècles, l'éclipse est un signe de mauvais augure, 3 témoignages d'auteurs anciens:
a) THUCYDIDE, Histoire de la guerre du Péloponnèse, qui, au début de son Histoire, associe les événements qu'il va décrire à certaines catastrophes naturelles,
b) HERODOTE qui raconte la réaction de Xerxès et de son armée assistant à une éclipse du soleil,
c) PLINE l'ANCIEN, dans son Histoire naturelle, fait allusion à l'éclipse qui a eu lieu le 28 mai 585 lors d'une bataille entre Mèdes et Lydiens - éclipse qui avait été annoncée par le philosophe Thalès de Milet - et il est plein d'éloge pour les astronomes d'alors.
THUCYDIDE: Ce furent des tremblements de terre qui, par leur violence et par l'étendue des territoires qu'ils ébranlèrent, dépassèrent tout ce qu'on avait vu dans le passé; ce furent des éclipses de soleil plus nombreuses qu'à toute autre époque historique; ce furent, dans certains pays, de longues périodes de sécheresse avec les famines qui s'en suivirent, ce fut enfin le pire des fléaux et celui qui, en certaines régions, fit le plus de victimes, la peste.
HERODOTE: Elle [armée de Xerxès] avait déjà quitté Sardes lorsque le soleil abandonna sa place dans le ciel et disparut dans un temps parfaitement beau, et sans qu'il y eut un nuage dans le ciel; la nuit remplaça le jour. Xerxès vit ce prodige, il le suivit avec attention et, fort inquiet, il demanda aux mages ce qu'il signifiait. Le ciel, répondirent les mages, annonçait aux Grecs la disparition de leurs villes, car le soleil était l'astre prophétique des Grecs et la lune celle des Perses. Enchanté de leur réponse, Xerxès ordonna de reprendre la route.
PLINE l'ANCIEN: Ils [les astronomes] ont délivré de ses craintes l'esprit misérable des hommes qui, dans les éclipses, tantôt croyaient voir une influence malfaisante, ou une espèce de mort des astres (...) Redoublez de génie, interprêtes du ciel, vous dont l'intelligence, embrassant la nature, a inventé une théorie qui vous a permis de vaincre les dieux et les hommes!

Leila HADDAD, dans le Supplément du journal Le MONDE, édition du 10 août 1999, cite deux témoignages d'auteurs de l'antiquité grecque. ARCHILOQUE (poète grec du VIIième siècle av.J.-Chr.): Rien n'est impossible ni incroyable depuis que Zeus changea en nuit le milieu du jour, en même temps qu'il voilait la lumière du brillant soleil (...) Après cela, [ls hommes] peuvent croire n'importe quoi, s'attendre à tout. Ne soyez pas surpris si, dans le futur, les animaux des plaines échangent leur place avec les dauphins et s'en vont vivre dans leurs pâturages salés, se mettent à aimer le bruit des vagues plus que la plaine.
PINDARE (poète grec) au sujet de l'éclipse: Apportes-tu l'annonce de quelque guerre, la ruine des récoltes, quelque tempête de neige inimaginable, une sédition funeste, un débordement de la mer venant se vider sur nos plaines, le gel de notre sol ou un été que les vents du sud feront ruisseler d'averses furieuses? Vas-tu inonder la terre et renouveler l'humanité en faisant naître une autre race?

Référence dont un extrait a constitué un exercice de Version mise en oeuvre au sein d'une classe de l'enseignement secondaire CICERON, de la République, I, 23-25:
(23) ... Memini me admodum adulescentulo, cum pater in Macedonia consul esset et essemus in castris perturbari exercitum nostrum religione et metu, quod serena nocte subito candens et plena luna defecisset.
Tum ille cum legatus noster esset anno fere ante quam consul est declaratus, haud dubitavit postridie palam in castris docere nullum esse prodigium, idque et tum factum esse et certis temporibus esse semper futurum, cum sol ita locatus fuisset ut lunam suo lumine non posset attingere.
"Ain tandem?" inquit Tubero; "docere hoc poterat ille homines paene agrestes, et apud imperitos audebat haec dicere?" (Scipio) "ille vero, et magna quidem cum ..."
(24) (Scipio) solens ostentatio neque oratio abhorrens a persona hominis gravissimi; rem enim magnam adsecutus, quod hominibus perturbatis inanem religionem timoremque deiecerat.
(25) Atque eius modi quiddam etiam bello illo maximo quod Athenienses et Lacedaemonii summa inter se contentione gesserunt, Pericles ille et auctoritate et eloquentia et consilio princeps civitatis suae, cum obscurato sole tenebrae factae essent repente, Atheniensiumque animos summus timor occupavisset, docuisse civis suos dicitur, id quod ipse ab Anaxagora cuius auditor fuerat acceperat, certo illud tempore fieri et necessario, cum tota se luna sub orbem solis subiecisset; itaque etsi non omni intermenstruo, tamen id fieri non posse nisi certo intermenstruo tempore.
Quod cum disputando rationibusque docuisset, populum liberavit metu; erat enim tum haec nova et ignota ratio, solem lunae oppositu[m] solere deficere, quod Thaletem Milesium primum vidisse dicunt.
Id autem postea ne nostrum quidem Ennium fugit; qui ut scribit, anno quinquagesimo CCC. fere post Romam conditam "Nonis Iunis soli luna obstitit et nox."
Atque hac in re tanta inest ratio atque sollertia, ut ex hoc die quem apud Ennium et in maximis annalibus consignatum videmus, superiores solis defectiones reputatae sint usque ad illam quae Nonis Quinctilibus fuit regnante Romulo; quibus quidem Romulum tenebris etiamsi natura ad humanum exitum abripuit, virtus tamen in caelum dicitur sustulisse."

Collection de citations d'auteurs anciens relativement à des éclipses

4. Bibliographie spécialisée:

Isabelle DRAELANTS, Eclipses, comètes, autres phénomènes célestes et tremblements de terre au Moyen-âge, Presses universitaires de Louvain, 1995

5. Télévision:

France 2, les 10 et 11 août 1999: La nuit étoilée de Claude Sérillon.
Deux émissions: le 10 août: la Neuvième nuit des étoiles avec, en particulier, la diffusion, à partir de 20H30, d'un documentaire Eclipse 99 coproduit avec une douzaine de chaînes européennes qui expliquera l'éclipse de A à Z; le 11 août, de 11H30 à 13H00, programmation spéciale consacrée à l'éclipse totale. Crédit: La PROVINCE, mardi 29 juin 1999.

RTBF (La Une): Dimanche 8 août, 16H45: Eclipse 99 (documentaire; cf. supra); Mercredi 11 août: JT Spécial Eclipse, de 11H10 à 15H10.

Eruptions solaires:
Incendies:
Mythes:
Peurs:
Tremblements de terre:
Volcans:

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Responsable : Jean Schumacher <schumacher@sflt.ucl.ac.be>

Dernière mise à jour : 20 décembre 1999

05 mai 1999	Journal LE MONDE	AMALOU Florence, Des sponsors pour l'éclipse totale du Soleil (11 août 1999)
21 mai 1999	Magazine LE VIF/L'EXPRESS, pp. 47 sqq	COLIN Valérie, Eclipse: Le Soleil a rendez-vous avec la Lune
avril 1999	Revue L'Evénement, n.280, p. 36 sqq	Groupe astronomique Quasar, Les mystères du ciel. Faut-il craindre le 11 août 1999?
juin 1999	Revue L'HISTOIRE, n. 233, pp. 62-66	HOMET Jean-Marie, Astronomie et superstition. Chronique des éclipses de Soleil
4 juin 1999	Revue LE POINT, n. 1394, p.50	LANEZ Emile, Paco Rabanne: Rendez-vous du 11 août Cf Rabanne Paco, Le feu du ciel, Lafon, 1999. Le couturier y annonce l'Apocalypse le 11 août 1999 à 11h22.
30 avril 1999	Journal GRENZ-ECHO	METZNER Andrea, Im Fieber der totalen Sonnenfinsternis
29 juin 1999	Journal La Province	Le 10 et 11 août sur France 2: La nuit étoilée de Claude Sérillon (diffusion le 10/8/99 à 20H30 d'un documentaire Eclipse 99 coproduit par une douzaine de chaînes européennes)
juillet 1999	Revue HISTOS, n. 2	STEPHENSON F.R. - FATOOHI L.J., The total solar eclipse described by PLUTARCH
19 - 25 juillet 1999	Magazine MARIANNE, n. 117, pp. 76 sqq	Anna Alter, L'éclipse: 2 minutes 13 secondes qui rapportent gros
20 juillet 1999	Journal GRENZ-ECHO	Carsten Wieland, Forscher erkunden das Verhalten der Tiere: Sonnenfinsternis: Pferde scheuen, Enten schnattern, Hühner schlafen
22 - 28 juillet 1999	Revue Le Nouvel Observateur, n. 1811, pp. 5 sqq	Dossier: En attendant l'éclipse totale du 11 août, quatre astrophysiciens racontent La folle aventure de l'Univers
31 juillet 1999	Journal La LIBRE BELGIQUE	Laurent Raphaël, Le soleil se fait la malle
05 août 1999	Journaux Le RAPPEL, Le JOUR, Le COURRIER de l'ESCAUT, L'AVENIR du Luxembourg, Vers l'AVENIR (Supplément)	A midi, la nuit. Numéro spécial Eclipse 99. Particulatim, p. 7: Jean-Marie Doucet, Histoire: Et la Terre se couvrit de ténèbres et Mentalités: Les foules face aux éclipses: de l'effroi à l'extase Maurice Gillet, Autour d'un mot: Quelques lueurs
10 août 1999	Journal Le SOIR	Frédéric SOUMOIS, Et le Soleil sauva Tintin du feu du bûcher inca ... Le célèbre épisode de l'éclipse salvatrice [relaté dans Le Temple du Soleil, album paru pour la 1ière fois en 1946] n'est pas tombé du ciel sur la planche à dessin d'Hergé. Christophe Colomb avait déjà fait le coup [en 1503 pour apaiser une révolte de Jamaïcains].
10 août 1999	Journal Le Monde (Supplément, XVI pages)	Pierre Barthélémy, On sait prédire les éclipses depuis le IIième siècle d'après un entretien avec Patrick Rocher, astronome à l'Institut de mécanique céleste, indiquant que l'astronome grec Claude Ptolémée, dans son oeuvre l'Almageste, présentait une théorie de la Lune à peu près correcte. Leila HADDAD, du mensuel Ciel et Espace, contribution intitulée Une source infinie de mythes et légendes
septembre 1999	Magazine Astronomie, n. 5, septembre 1999	Eclipse du 11 août: les photos (20 pages spéciales); Sites Web: Soleil noir et AstroWeb

J.M. HOMET, dans le dossier indiqué ci-dessus [Revue L'Histoire, n. 233, juin 1999], cite la description suivante que fit l'historien grec Thucydide dans son Histoire de la guerre du Péloponnèse d'une éclipse "qui noya Athènes dans l'obscurité en 430 av. J.-C.":	En ce jour de chaleur, petit à petit, le Soleil ne fut plus qu'un croissant, puis il disparut. Les étoiles apparurent. Il fit aussi frais qu'au crépuscule puis le Soleil redevint circulaire et tout comme avant.
G. DUBY, L'an mil, Paris Gallimard, "Archives", 1967 attribue à Sigebert de Gembloux (vers 1030 - 1112, Chronique universelle, année 1033) la description suivante:	La même année, la millième après la Passion du Seigneur, le troisième jour des calendes de juillet, un vendredi vingt-huitième jour de la Lune, se produisit une éclipse ou obscurcissement du Soleil, qui dura depuis la sizième heure de ce jour jusqu'à la huitième, et fut vraiment terrible. Le Soleil prit la couleur de saphir, et il portait à sa partie supérieure l'image de la Lune à son premier quartier. Les hommes, en se regardant entre eux, se voyaient pâles comme des morts. Les choses semblaient toutes baigner dans une vapeur couleur de safran. Alors une stupeur et épouvante immenses s'emparèrent du coeur des hommes. Ce spectacle, ils le comprenaient bien, présageait que quelque lamentable plaie allait s'abattre sur le genre humain.
Michel GRODENT, dans Le SOIR, édition du 10 août 1999, présente, sous le titre Partout, au fil des siècles, l'éclipse est un signe de mauvais augure, 3 témoignages d'auteurs anciens: a) THUCYDIDE, Histoire de la guerre du Péloponnèse, qui, au début de son Histoire, associe les événements qu'il va décrire à certaines catastrophes naturelles, b) HERODOTE qui raconte la réaction de Xerxès et de son armée assistant à une éclipse du soleil, c) PLINE l'ANCIEN, dans son Histoire naturelle, fait allusion à l'éclipse qui a eu lieu le 28 mai 585 lors d'une bataille entre Mèdes et Lydiens - éclipse qui avait été annoncée par le philosophe Thalès de Milet - et il est plein d'éloge pour les astronomes d'alors.	THUCYDIDE: Ce furent des tremblements de terre qui, par leur violence et par l'étendue des territoires qu'ils ébranlèrent, dépassèrent tout ce qu'on avait vu dans le passé; ce furent des éclipses de soleil plus nombreuses qu'à toute autre époque historique; ce furent, dans certains pays, de longues périodes de sécheresse avec les famines qui s'en suivirent, ce fut enfin le pire des fléaux et celui qui, en certaines régions, fit le plus de victimes, la peste. HERODOTE: Elle [armée de Xerxès] avait déjà quitté Sardes lorsque le soleil abandonna sa place dans le ciel et disparut dans un temps parfaitement beau, et sans qu'il y eut un nuage dans le ciel; la nuit remplaça le jour. Xerxès vit ce prodige, il le suivit avec attention et, fort inquiet, il demanda aux mages ce qu'il signifiait. Le ciel, répondirent les mages, annonçait aux Grecs la disparition de leurs villes, car le soleil était l'astre prophétique des Grecs et la lune celle des Perses. Enchanté de leur réponse, Xerxès ordonna de reprendre la route. PLINE l'ANCIEN: Ils [les astronomes] ont délivré de ses craintes l'esprit misérable des hommes qui, dans les éclipses, tantôt croyaient voir une influence malfaisante, ou une espèce de mort des astres (...) Redoublez de génie, interprêtes du ciel, vous dont l'intelligence, embrassant la nature, a inventé une théorie qui vous a permis de vaincre les dieux et les hommes!
Leila HADDAD, dans le Supplément du journal Le MONDE, édition du 10 août 1999, cite deux témoignages d'auteurs de l'antiquité grecque.	ARCHILOQUE (poète grec du VIIième siècle av.J.-Chr.): Rien n'est impossible ni incroyable depuis que Zeus changea en nuit le milieu du jour, en même temps qu'il voilait la lumière du brillant soleil (...) Après cela, [ls hommes] peuvent croire n'importe quoi, s'attendre à tout. Ne soyez pas surpris si, dans le futur, les animaux des plaines échangent leur place avec les dauphins et s'en vont vivre dans leurs pâturages salés, se mettent à aimer le bruit des vagues plus que la plaine. PINDARE (poète grec) au sujet de l'éclipse: Apportes-tu l'annonce de quelque guerre, la ruine des récoltes, quelque tempête de neige inimaginable, une sédition funeste, un débordement de la mer venant se vider sur nos plaines, le gel de notre sol ou un été que les vents du sud feront ruisseler d'averses furieuses? Vas-tu inonder la terre et renouveler l'humanité en faisant naître une autre race?
Référence dont un extrait a constitué un exercice de Version mise en oeuvre au sein d'une classe de l'enseignement secondaire	CICERON, de la République, I, 23-25: (23) ... Memini me admodum adulescentulo, cum pater in Macedonia consul esset et essemus in castris perturbari exercitum nostrum religione et metu, quod serena nocte subito candens et plena luna defecisset. Tum ille cum legatus noster esset anno fere ante quam consul est declaratus, haud dubitavit postridie palam in castris docere nullum esse prodigium, idque et tum factum esse et certis temporibus esse semper futurum, cum sol ita locatus fuisset ut lunam suo lumine non posset attingere. "Ain tandem?" inquit Tubero; "docere hoc poterat ille homines paene agrestes, et apud imperitos audebat haec dicere?" (Scipio) "ille vero, et magna quidem cum ..." (24) (Scipio) solens ostentatio neque oratio abhorrens a persona hominis gravissimi; rem enim magnam adsecutus, quod hominibus perturbatis inanem religionem timoremque deiecerat. (25) Atque eius modi quiddam etiam bello illo maximo quod Athenienses et Lacedaemonii summa inter se contentione gesserunt, Pericles ille et auctoritate et eloquentia et consilio princeps civitatis suae, cum obscurato sole tenebrae factae essent repente, Atheniensiumque animos summus timor occupavisset, docuisse civis suos dicitur, id quod ipse ab Anaxagora cuius auditor fuerat acceperat, certo illud tempore fieri et necessario, cum tota se luna sub orbem solis subiecisset; itaque etsi non omni intermenstruo, tamen id fieri non posse nisi certo intermenstruo tempore. Quod cum disputando rationibusque docuisset, populum liberavit metu; erat enim tum haec nova et ignota ratio, solem lunae oppositu[m] solere deficere, quod Thaletem Milesium primum vidisse dicunt. Id autem postea ne nostrum quidem Ennium fugit; qui ut scribit, anno quinquagesimo CCC. fere post Romam conditam "Nonis Iunis soli luna obstitit et nox." Atque hac in re tanta inest ratio atque sollertia, ut ex hoc die quem apud Ennium et in maximis annalibus consignatum videmus, superiores solis defectiones reputatae sint usque ad illam quae Nonis Quinctilibus fuit regnante Romulo; quibus quidem Romulum tenebris etiamsi natura ad humanum exitum abripuit, virtus tamen in caelum dicitur sustulisse."