Notice : 1.
LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos de la problématique de la critique d'oeuvres :
Érasme, Correspondance, Lettre 182 à Christophe Fisher - extrait :
... Sed foenum, inquiunt, habet in cornu et neminem non lacerat.
Itane tandem lacerare uocant dissentire in litteris, ac docendi studio,
quum plurima laudaris, paucula quaedam suggillare? Quod si iuxta
Fabium nihil tam efficax est in docendo quam in artificum operibus
non imitanda modo, sed etiam uitanda quae sint, commonstrare,
quanto magis idem oportebat in dedocendo facere? Ausus est Laurentius
in authoribus aliquot uoculam taxare. Indignum facinus !
quasi uero non omnia poene in omnibus répraehenderit Aristoteles,
quasi non totam Cicerones dictionem contempserit Brutus, Maronis
ac Liuii Caligula, Senecae Fabius atque Aulus Gellius, Augustini
Rufinique Hyeronimus, postremo Quintiliani Philelphus. Quid quod
Plinius non credit librum suum amico placuisse, nisi cognouerit
quaedam displicuisse? Adeo uicio danda non est, ut etiam uehementer optanda sit ista in studiis dissensio conflictatioque quam
Hesiodus utilissimam esse mortalibus scripsit, modo ne in rabiem
exeat ac citra conuicia consistat. Mihi quidem sano non gratior sit
amicus applausor quam uel inimicus repraehensor, dum ne plane sutor
uitra crepidam. Nam ut nunquam fere non nocet laudator, ita semper
prodest repraehensor. Etenim si uere repraehendit, discedo doctior ;
sin falso, tamen acuor, extimulor, expergefio, reddor attentior cautiorque, animor ad defensionem ueri. Siquidem minus acre calcar habet
gloriae cupiditas quam ignominiae metus. ...
... Mais, disent-ils (les hommes lettrés) , (Lorenzo/Laurent) Valla (1407-1457) est une bête dangereuse, qui déchire tout le monde. Ce qu'ils appellent déchirer, n'est-ce pas simplement différer d'avis au sujet des lettres et, dans l'intention d'enseigner, meurtrir sur quelques points alors qu'on en loue de bien plus nombreux ? Si, d'après Quintilien, rien ne sert mieux à faire apprendre que de montrer, dans les oeuvres des maîtres, ce qui est à éviter aussi bien que ce qui est à imiter, combien à plus forte raison fallait-il procéder de la sorte quand il s'agissait de faire désapprendre ! Laurent a osé blâmer chez les auteurs quelques petites expressions : crime impardonnable ! Comme si Aristote n'avait pas critiqué à peu près tout chez tous ; comme si Brutus n'avait pas traité avec mépris le style entier de Cicéron, Caligula celui de Virgile et de Tite-Live, Quintilien et Aulu-Gelle celui de Sénèque, Jérôme celui d'Augustin et de Rufin, Philelphe enfin celui de Quintilien ? Et Pline ne se refuse-t-il pas à croire que son livre plaît à un ami tant qu'il ne sait pas que certains passages lui déplaisent ? Bien loin d'y voir une faute, rien n'est plus souhaitable au cours des études que la divergence des idées et cette émulation où Hésiode voit la chose la plus utile aux mortels, pourvu qu'elle n'en vienne pas à la fureur et aux injures. Car si celui qui me loue me nuit presque toujours, celui qui me reprend m'est utile en tout cas. En effet, s'il a raison de me reprendre, je suis plus instruit en le quittant ; s'il a tort, je me trouve aiguisé, stimulé, réveillé, plus attentif et plus prudent, plein d'ardeur pour défendre la vérité. Car le désir de la gloire est un éperon moins piquant
que la crainte de se voir méprisé. ...
Traduction française : Marie Delcourt, Jenny Delhez, Marcelle Derwa, Maurice Hélin, Jean Hoyoux : Correspondance d'Érasme, tomi I (1484-1514), Gallimard, 1967.
2.
LECTURE : Érasme (1469-1536) fait référence à Pline l'Ancien à propos d'un miel empoisonné :
Érasme, Correspondance, Lettre 2209 à Charles Utenhove - extrait :
... Non dissimile morbi genus Plinius indicat olim gigni solitum ex melle uenenato, quod potissimum nasci solet Heracleae in Ponto : herbam esse candidam, cui ex re nomen aegoletros. Ex huius flore apes concipiunt noxium uirus ; non quouis tempore, sud quoties uer est humore immodico marcidum ; alias innoxium conficitur. Hoc qui gustarunt, humi se abiiciunt, refrigerationem quaerentes, quando non solum aestuant sed et sudore torquentur. In eodem Ponti situ est aliud mellis genus, quod insaniam parit, unde et g-mainomenon dicitur. Id uenenum colligit ex flore rhododendri. Aduersus hanc calamitatem multa remediorum genera commonstrat Plinius.
... Pline (l'ancien) révèle qu'un genre de maladie semblable venait généralement autrefois d'un miel empoisonné, qui naît principalement à Héraclée du
Pont : c'est une plante blanche, qui pour cette raison est appelée mort des chèvres. De sa fleur les abeilles font un poison funeste, non pas n'importe quand, mais lorsque le printemps est pourri par une humidité excessive ; en d'autres temps il est sans danger. Ceux qui en mangent se jettent à terre, cherchant de la fraîcheur, puisqu'ils sont non seulement brûlants, mais tourmentés par la sueur. Dans la même région du Pont il y a une autre sorte
de miel, qui engendre la folie, et qui pour cette raison est appelé furieux. Il tire son poison de la fleur du rhododendron. Contre ce fléau Pline indique de nombreuses espèces de remèdes. ...
Traduction française : Jacques Chomarat, Joseph Helle gouarc'h, Pierre Langlois, Guy Serbat, Jean-Claude Margolin, La correspondance d'Érasme, vol. VIII (1529 - 1530), University Press, Bruxelles, 1979
3. ITINERA ELECTRONICA
: Environnements hypertextes & Textes préparés :
A) Environnements hypertextes :
B) Textes préparés :
- Martin Luther (1483-1546), De la liberté chrétienne, paragraphes 71 à 80
Texte latin et traduction française numérisés par nos soins.
Texte latin : H. SCHMIDT, D. Martini Lutheri opera latina. Vol. IV, Frankfurt, 1867
Traduction française : Félix KUHN, Le livre de la Liberté chrétienne du docteur Martin Luther. Paris, Sandoz & Fischbacher , 1879
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latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Luther/de_libertate_christiana_par71a80.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Luther/de_libertate_christiana_par71a80_fr.txt
- John BARCLAY (1582 - 1621), L’Argénis, Livre II, chap. 6
Traduction française numérisée par nos soins (orthographie adaptée).
Traduction française : abbé Josse, L’Argenis de Barclay. Tome premier. Chartres, N. Besnard, 1732
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latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_02_06.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_02_06_fr.txt
Jean Schumacher
21 septembre 2017
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