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Date :     18-08-2017

Sujets :
LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) à propos de Cneius Dolabella, proconsul, des juges de l'Aréopage d'Athènes et de la femme empoisonneuse ; LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) : Lettre (supposée) des Brahmanes (Indiens) à Alexandre le Grand ; LECTURE : Érasme (1469-1536) explique à Lord Mountbatten les principes suivis pour la nouvelle rédaction des Adages ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés : Poggio Bracciolini ; Jean de Salisbury ;

Notice :

1. LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) à propos de Cneius Dolabella, proconsul, des juges de l'Aréopage d'Athènes et de la femme empoisonneuse :

Jean de Salisbury, Policraticus, IV, 11 :

... Quod si me ad sententiam urges, respondeo quod in causa Smirnensi Ariopagitas Cneio Dolobellae inuenio respondisse. Ad quem, prouinciam Asiam proconsulari imperio obtinentem, mulier Smirnensis adducta est, confitens se maritum et filium datis clam uenenis occidisse, eo quod illi filium eius ex altero matrimonio optimum et innocentissimum iuuenem exceptum insidiis nequiter occidissent, sibi licitum esse asserens ex indulgentia legum et ius ignorare et suam et suorum et totius rei publicae suae tam atrocem iniuriam uendicare. Ius extra causam erat, cum de facto constaret et de iure quaereretur. Cum ergo Dolobella rem in consilium deduxisset, non fuit qui in causa (ut putabatur) ancipiti manifestum ueneficium et parricidium auderet absoluere, uel uindictam, quae in impios et parricidas processerat, condempnare. Rem itaque ad Ariopagitas Atheniensium, tamquam ad iudices grauiores exercitatioresque, reiecit. At illi causa cognita actores et ream mulierem centesimo anno adesse iusserunt. Sic autem neque ueneficium, quod de lege non licuit, absolutum est, neque nocens punita mulier, cui ex sententia multorum uenia poterat indulgeri. ...

... Si vous me pressez d'en donner mon avis, je vous rendrai la même réponse que les Aréopagites firent à Cneius Dolabella, à qui durant son proconsulat d'Asie on amena une femme de Smyrne, qui avouait hautement d'avoir empoisonné son mari et son fils, parce que ces deux méchants hommes lui avaient assassiné un fils qu'elle avait eu d'un autre lit, qui était innocent et fort homme de bien. Elle maintenait qu'il lui devait être permis par l'indulgence des lois d'ïgnorer le droit et de venger la cruelle injure que ces assassins avaient faite, non seulement à elle et aux siens, mais encore à toute la république. L'on était d'accord du fait, mais on disputait du droit. Le proconsul ayant proposé cette affaire à son conseil ne trouva personne qui dans une cause si difficile osât absoudre un manifeste empoisonnement et un parricide si bien avoué, ni qui voulût condamner la vengeance, qui avait puni un crime si dénaturé et un si detestable parricide. Il renvoya donc I'affaire à l'Aréopage, dont les juges plus graves et plus versés dans ces difficultés, après le rapport qu'on leur en fit, ordonnèrent que les demandeurs et la défenderesse eussent à comparaître dans cent ans de là. Par ce juste arrêt l'empoisonnement défendu par la loi ne fut pas absous, et la criminelle à qui l'on pouvait faire grâce, selon l'avis de plusieurs, ne fut pas punie. ...


2. LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) : Lettre (supposée) des Brahmanes (Indiens) à Alexandre le Grand :

Jean de Salisbury, Policraticus, IV, 11 :

... Fertur enim quod, cum magnus Alexander ultimum litus Occeani perlustraret, Bragmannorum insulam debellare parabat. Ad quem illi in his uerbis epistolam miserunt: "Audiuimus, inuictissime rex, praelia tua et felicitatem uictoriae ubique subsecutam. Sed quid erit homini satis, cui totus non sufficit orbis? Diuitias non habemus, quarum cupiditate nos debeas expugnare; omnium bona omnibus communia sunt. Esca est nobis pro diuitiis, pro cultibus et auro uilis et rara uestis. Feminae autem nostrae non ornantur ut placeant; quem quidem ornamentorum cultum potius oneri deputant quam decori. Etenim nesciunt in augenda pulchritudine plus affectare quam quod natae sunt. Antra nobis duplicem usum praestant, tegumentum in uita, in morte sepulturam. Regem habemus non pro iustitia sed pro nobilitate conseruanda. Quem enim locum haberet uindicta, ubi nulla fit iustitia?" ...

... Alexandre le Grand, après avoir parcouru les dernières côtes de l'Ocean, se préparait pour aller conquérir l'île des Brahmanes, lorsqu'ils lui écrivirent une lettre de cette teneur : "Invincible roi, le bruit de vos combats et la renommée des victoires, qui ont toujours accompagné vos entreprises, sont parvenus jusques à nous. Mais quelles conquêtes pourraient contenter un homme à qui tout le monde est trop petit. Nous n'avons point de butin, qui vous doive attirer à venir nous faire la guerre, nos biens sont en commun, nos victuailles sont toutes nos richesses. Nous n'avons pour meubles et pour trésors que quelques habits de grosse et de vile étoffe. Nos femmes ne se parent point pour donner de l'amour, parce qu'elles estiment que tous ces vains ornements sont plutôt une charge qu'une beauté. Elles ne savent rien ajouter aux attraits que la nature leur a donnés. Nos cavernes nous fournissent deux commodités, le couvert durant la vie, et la sépulture après la mort. Nous avons un roi, non pas pour entretenir la justice, mais pour conserver la noblesse, car de quoi servirait la punition en un pays où jamais ne se ommît d'injustice." ...


3. LECTURE : Érasme (1469-1536) explique à Lord Mountbatten les principes suivis pour la nouvelle rédaction des Adages :

Érasme, Correspondance, Lettre 211 à Lord Mountbatten - extrait :

... Habes quibus adductus rebus hoc operis et hoc tantum susceperim; nunc quid secutus sim, paucis accipe. Ordinis uice (si modo ullus in his ordo) substituimus indicem, in quo prouerbia, quae uelut consimilis monetae confiniaque uidebantur, in suam quaeque tribum digessimus. In colligendo nec usqueadeo superstitiosi fuimus ut uereremur adscribere, nisi quod g-to g-phasin aut eiusmodi manifestarium aliquod symbolum prae se ferret, neque rursum ita temerarii ut quicquid quocunque pacto ad aliquam adagii speciem accederet, ilico conuerreremus, ne plane quemadmodum Midae in aurum, itidem nobis quicquid forte contigissemus protinus in adagium uerti iure quis calumniari posset. Graeca quae citamus, omnia ferme Latine reddidimus, haud nescii cum praeter ueterum consuetudinem id esse, tum ad orationis nitorem inutile. Sed nostri temporis habuimus rationem. Atque utinam Graecanicae literaturae peritia sic ubique propagetur, ut is labor meus tanquam superuacaneus merito contemnatur. Sed nescio quo pacto sumus ad rem tam frugiferam cunctantiores, et quamuis eruditionis umbram citius amplectimur quam id sine quo nulla constat eruditio, et a quo uno disciplinarum omnium synceritas pendet.

... Entends à présent, en peu de mots, les principes que j'ai suivis {pour la rédaction des Adages}. J'ai remplacé l'ordre — s'il existe rien de tel en semblables matières — par un index où j'ai rangé, chacun dans sa classe, les proverbes qui paraissaient comme de même frappe et de sens voisin. En faisant la collecte, je n'ai pas été scrupuleux au point d'hésiter à inscrire uniquement ce qui se présente avec le dit-on ou quelque autre marque aussi distinctive ; je n'ai pas non plus été téméraire au point d'enlever sur-le-champ tout ce qui se rapproche en quelque façon du genre de l'adage, ne voulant pas, comme Midas faisait de l'or, convertir à l'instant en adage tout ce qui me tombait sous les yeux, ce qu'on pourrait à bon droit me reprocher. Les passages grecs que je cite, je les ai presque tous traduits en latin ; non que j'ignore que cela est contraire à l'usage des anciens et ne contribue pas à l'élégance du style. Mais j'ai tenu compte de notre époque. Puisse la connaissance de la littérature grecque se répandre partout, de telle sorte que la peine que j'ai prise soit méprisée, à juste titre, comme superflue. Mais, je ne sais pourquoi, nous sommes lents à nous porter vers une étude si fructueuse, plus empressés à embrasser l'ombre de l'érudition que la chose sans laquelle nulle érudition n'existe et qui seule assure la pureté de toutes les disciplines....

Traductioln française : Marie Delcourt, Jenny Delhez, Marcelle Derwa, Maurice Hélin, Jean Hoyoux : Correspondance d'Érasme, tomi I (1484-1514), Gallimard, 1967.


4. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

  • Poggio Bracciolini (dit Le Pogge; 1380 - 1459), Les Facéties, préface : texte complet
    Traduction française numérisée par nos soins.
    Traduction française: Les Facéties de Pogge, traduites en français avec le texte latin. Tome II. Isidore LISEAUX, Editeur. Paris 1878 Paris, 1878

    Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe

B) Textes préparés :

  • Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre IV, chap. X
    Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639. ..
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_04_10.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_04_10_fr.txt

 


Jean Schumacher
18 août 2017


 
UCL | FLTR | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/02/2002