Notice : 1. LECTURE : Pétrarque (1304-1374) à propos de Dioclétien et d'un empire abandonné et retrouvé :
Pétrarque, (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 78 : D'un roi dépouillé :
... Quod illos minime latuit, qui non collapsi aut depulsi sed et stantes et uolentes, aut Imperio cessere, aut Pontificatum iam sublimiorem regnis et imperiis reliquere. In quibus Diocletianus clarum nomen habet, qui, dimissum ultro ad Imperium reuocatus, spreuit opes turbidas, ancepsque fastigium et quesitum ab aliis, querendumque tantis cedibus, rursus oblatum expertus exhorruit; et Philosophice grauiterque cum amicis iocans, oleribus, que in hortulo suo priuatus sibi ipse plantauerat, post habendum censuit. ...
... Ceux qui tombent de la sorte {chute de la royauté} ont accoutumé de périr et
d'être à même temps privés d'un royaume et de la vie et s'il arrive à quelques-uns de la
conserver, elle leur doit sembler plus agréable ainsi qu'elle est plus tranquille, si
toutefois ils sont assez avisés pour l'estimer comme il faut. C'est ce qui n'était pas
inconnu à quelques particuliers qui ont cédé l'empire et quitté la papauté, laquelle est
maintenant plus sublime que les royaumes et les empires, quoiqu'ils ne fussent ni
tombés, ni chassés, au contraire étant encore debout et pouvant maintenir un avantage
qu'ils perdaient volontairement. Dioclétien est fameux au rang de ceux-là, car étant
rappellé à un empire qu'il avait abandonné de son propre mouvement, il méprisa des
richesses inquiètes et un faîte dangereux ; et après avoir éprouvé derechef la puissance
souveraine qui lui fut offerte à outrance et que d'autres avaient recherchée ou devaient
rechercher par tant de carnages, il l'eut depuis en horreur, et raillant avec ses amis dans
une gravité digne d'un philosophe, il dit, "qu'il fallait moins estimer un diadème
d'empereur que les herbes qu'il avait lui-même plantées dans son jardin, comme
personne privée". ...
2. LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos des institutions ecclésiastiques :
Érasme, Correspondance, Lettre 1744 à Simon Pistorius - extrait :
... Verum oportet distinguere constitutiones Ecclesiae. Quaedam sunt
Conciliorum generalium, quaedam ex rescriptis, quaedam episcoporum
peculiares, quaedam Romani Pontificis, sed instar plebisscitorum,
quales sunt constitutiones Camerae. Rursus ex synodicis
quaedam perpetuae, quaedam ad tempus datae. Item quaedam
inuiolabiles, ut puta nixae diuinis literis, quaedam eius generis ut
pro rerum praesentium statu possint mutari. Quoties autem
admoneo de mutandis constitutionibus, de his sentio quae citra
pietatis iacturam mutari possunt. Nec id tamen usquam suadeo
faciendum nisi ex autoritate procerum. Atque ut ingenue quod res
est fatear, quum incrudesceret hic tumultus fatalis, plane eram in
hac opinion, ut mutatis aliquot constitutionibus, illa tempestas
ad aliquam tranquillitatem redigeretur. Ne quid interim loquar
de uiciis quae praetextu religionis irrepserunt in Ecclesiam, adeoque
inualuerunt ut propemodum Euangelici uigoris scintillam extinxerint. ...
... Toutefois, il faut distinguer parmi les institutions ecclésiastiques. Certaines proviennent des conciles oecuméniques, certaines de rescrits, certaines dépendent personnellement des évêques, d'autres du Pontife Romain, mais à la manière des
plébiscites, comme le sont les décisions d'un Parlement. Par ailleurs, certaines décisions du synode sont définitives, d'autres ne sont promulguées que pour un temps. De même, certaines sont absolues, comme par exemple, celles qui s'appuient sur les textes
sacrés, et d'autres sont telles qu'on peut les modifier au gré des circonstances. Or, chaque fois que je parle de modifier des institutions, je n'ai en vue que celles qui peuvent l'être sans dommage pour la doctrine. Et encore, je conseille de ne le faire en aucun cas sans le patronage des chefs de l'Eglise. Pour avouer franchement ce qui en est, lorsque ce désordre fatal {Controverses avec Luther} prit de l'ampleur, j'étais tout à fait d'avis qu'on apaise quelque peu cette tourmente en réformant quelques institutions. Ne parlons même pas à ce propos, des vices qui ont envahi l'Église sous le manteau de la religion, et ont pris assez de force pour éteindre presque l'étincelle de l'ardeur évangélique. ...
Traduction française : Daniel Coppieters de Gibson, André Raeymaeker, Aloïs Gerlo, La correspondance d'Érasme, vol. VI (1525 - 1527), University Press, Bruxelles, 1978
3. ITINERA ELECTRONICA
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A) Environnements hypertextes :
B) Textes préparés :
- Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 78 : D'un roi dépouillé
Traduction française numérisée par nos soins en adaptant l’orthographie.
Traduction française : Entretiens familiers de Pétrarque sur la bonne ou mauvaise fortune ou l’art de vivre heureux. Tomme second. Paris, Trabouillet , 1673
..
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch78.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch78_fr.txt
- John BARCLAY (1582 - 1621), L’Argénis, Livre II, chap.3
Traduction française numérisée par nos soins (orthographie adaptée).
Traduction française : abbé Josse, L’Argenis de Barclay. Tome premier. Chartres, N. Besnard, 1732
..
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_02_03.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_02_03_fr.txt
Jean Schumacher
09 juin 2017
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