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Date :     12-05-2017

Sujets :
LECTURE : Grégoire le Grand (Grégoire Ier, 540-604, pape en 590) fait une comparaison entre l'état du monde de son époque (VIe s. ap. J.-Chr.) et les différents états qu'un corps peut connaître ; LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) à propos du rôle de la sagesse ; LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos de l'attitude de certains devant les études dans les écoles publiques ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés : Jean de Salisbury ; Grégoire le Grand, Jean de Salisbury, Jan Hus, Martin Luther ;

Notice :

1. LECTURE : Grégoire le Grand (Grégoire Ier, 540-604, pape en 590) fait une comparaison entre l'état du monde de son époque (VIe s. ap. J.-Chr.) et les différents états qu'un corps peut connaître :

Grégoire le Grand, Homélies aux évangiles, Livre I, homélie 1 prononcée en 590 devant le peuple dans la basilique de saint Pierre :

... Nouis quotidie et crebrescentibus malis mundus urgetur. Ex illa plebe innumera quanti remanseritis aspicitis; et tamen adhuc quotidie flagella urgent repentini casus opprimunt, nouae nos et improuisae clades affligunt. Sicut enim in iuuentute uiget corpus, forte et incolume manet pectus, torosa ceruix, plena sunt bronchia; in annis autem senilibus statura curuatur, ceruix exsiccata deponitur, frequentibus suspiriis pectus urgetur, uirtus deficit, loquentis uerba anhelitus intercidit; nam etsi languor desit, plerumque sensibus ipsa sua salus aegritudo est: ita mundus in annis prioribus uelut in iuuentute uiguit, ad propagandam humani generis prolem robustus fuit, salute corporum uiridis, opulentia rerum pinguis; at nunc ipsa sua senectute deprimitur, et quasi ad uicinam mortem molestiis crescentibus urgetur. ...

... Nudius tertius, fratres, agnouistis quod subito turbine annosa arbusta eruta, destructae domus, atque ecclesiae a fundamentis euersae sunt. Quanti ad uesperum sani atque incolumes acturos se in crastinum aliquid putabant, et tamen nocte eadem repentina morte defuncti sunt, in laqueo ruinae deprehensi?

... Chaque jour, des maux nouveaux et croissants accablent le monde. Voyez combien vous restez du peuple innombrable que vous étiez; et cependant, des fléaux ne cessent de fondre sur nous quotidiennement, des malheurs soudains nous frappent, des calamités nouvelles et imprévues nous affligent. De même qu’au temps de la jeunesse, le corps est vigoureux, la poitrine robuste et saine, la nuque nerveuse et les bronches développées, mais que dans les années de la vieillesse, la taille se courbe, la nuque se dessèche et s’abaisse, la poitrine est accablée de fréquents essoufflements, la force vient à manquer, la respiration difficile interrompt la parole — car même en l’absence de maladie, la santé elle-même n’est souvent pour les vieillards qu’un malaise continuel — de même aussi le monde, dans ses premières années, connut l’équivalent d’une jeunesse vigoureuse; il fut alors robuste pour multiplier la race humaine, plein de verdeur par la santé des corps, comblé de richesses; maintenant, au contraire, le monde s’affaisse sous le poids de sa propre vieillesse, et comme si sa mort approchait, il est accablé d’épreuves sans cesse croissantes. ...

... Avant-hier, mes frères, on vous a appris qu’une tempête subite avait déraciné des arbres centenaires, abattu des maisons et renversé des églises jusqu’aux fondations. Combien d’hommes, qui étaient en parfaite santé à la fin du jour, s’imaginaient qu’ils feraient telle ou telle chose le lendemain, et sont cependant morts cette nuit-là de façon soudaine, emportés par le coup de filet de ce cataclysme! ..


. 2. LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) à propos du rôle de la sagesse :

Jean de Salisbury, Policraticus, IV, 6 :

... Cum gentiles nichil sine nutu numinum crederent faciendum, unum tamen quasi Deum deorum et omnium principem excolebant, scilicet Sapientiam, ideo quod ipsa omnibus praeest. Vnde et philosophi ueteres imaginem Sapientiae pro foribus omnium templorum pingi et haec uerba scribi debere censuerunt:
"Vsus me genuit, peperit Memoria;
Sophiam me uocant Graii, uos Sapientiam".
Et haec item: "Ego odi homines stultos et ignaua opera et philosophicas sententias".
Et quidem eleganter illi ista finxerunt, licet ueritatem ipsam plene non nouerint; ad eam tamen aliquatenus accedentes, dum Sapientiam omnium quae recte fiunt, ducem et principem arbitrantur, cum et ipsa ueraciter glorietur quod in omni gente et populo a principio primatum tenuit superborum et sullimium colla propria uirtute calcans. Salomon quoque se eam super salutem et omnia pulchra dilexisse fatetur, et ad ipsum cum ea bona omnia accessisse.

... Les païens, bien qu'ils eussent des dieux pour chaque chose, sans l'assistance desquels ils n'entreprenaient rien, voyant que la sagesse seule gouvernait tout, l'adoraient comme une divinité souveraine qui commandait à tous les autres dieux. D'où vient que les anciens philosophes furent d'avis de mettre l'image de la sagesse sur les portes de tous les temples avec cette inscription :
"Fille de la mémoire et de l'expérience,
J'ai nom Sophie en Grec, en Latin Sapience".
{Aulu-Gelle, XIII, 8, 3}
Ils lui donnaient encore cette autre :
"Je hais les fous et les oeuvres lâches, les opinions des philosophes".
{Aulu-Gelle, XIII, 8, 4}
Ils eurent quelque raison de se figurer cette divinité, et bien qu'ils n'eussent pas une entière connaissance de la vérité qu'ils cherchaient, ils en approchèrent néanmoins en quelque façon, en ce qu'ils reconnurent la sagesse pour chef et pour maîtresse des bonnes actions: ils avaient raison, vu qu'elle-même se donne sans vanité la gloire d'avoir dès le commencement tenu le premier rang parmi toutes les nations et foulé sous ses pieds la tête des orgueilleux et des puissants. Salomon avoue encore qu'il l'a plus aimée que sa propre vie et que les plus charmants objets de la nature, reconnaissant qu'elle lui avait amené à sa suite tous les biens qu'il eût su désirer.

3. LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos de l'attitude de certains devant les études dans les écoles publiques :

Érasme, Correspondance, Lettre 1581 à Noël Bédier - extrait :

... Nec enim pauci sunt theologi, praesertim seniores, qui adeo uersati non sunt in priscis doctoribus, ut nec Petrum Lombardum nec Scripturas canonicas unquam totas euoluerint. Et tamen hi potissimum in scholis praesident : ubi, si iuniores aliquid adferant ex Augustino, Hieronymo aut Cypriano, aut etiam ex Graecis interpretibus, commouentur, quod sibi uideantur non sine periculo famae uocari in alienam harenam, in qua tyrones habeantur, quum in sua sint exercitatissimi. Malunt itaque damnare quod non didicerunt, quam uideri hactenus nescisse quicquam quod dignum cognitu fuerat. Quosdam autem non solum pudet uerumetiam piget haec discere, quae nostra aetas, non dicam gignit noua, sed refert uetera, quae est rerum humanarum omnium uicissitudo. Porro qui hoc animo sunt, iis optimo iure gratissimum est hoc compendium, ut explosis linguis, explosis bonis litteris, neglectis priscis scriptoribus, tantum ea tradantur in scholis quae ipsi didicerunt ac docuerunt annis iam compluribus, nec aliunde fiat in scholis conflictatio quam ex receptis in ea schola dogmatibus. Ac mea sententia nihil necesse est idem fieri in scholis publicis quod fit in lusu latrunculorum, chartarum aut aleae. Nam illic nisi conueniat de legibus, non erit lusus. In diatribis litterariis nihil est periculi si quis quid noui adferat quod non sit indignum studiis. Imo in hoc institutae sunt scholae, ut semper aliquid compertius adferatur. Caeterum ut a iunioribus non debet contemni seniorum autoritas, nec oportet illos ueluti sexagenarios de ponte deiicere ; ita non decet seniores iuniorum inuidere profectui, non profecto magis quam parentes moleste ferre, si uiderint suos filios forma et uiribus antecellere. ...

... En effet, il n'y a pas mal de théologiens, surtout parmi les plus âgés, qui sont si peu familiarisés avec les anciens docteurs qu'ils n'ont jamais parcouru ni Pierre Lombard ni les écritures canoniques dans leur ensemble. Et pourtant, ce sont surtout ceux-là qui sont à la tête des écoles ; aussi, si de plus jeunes y introduisent quelque doctrine tirée d'Augustin, de Jérôme ou de Cyprien, ou même des commentateurs grecs, ils sont tout bouleversés de se voir entraîner, non sans danger pour leur réputation, sur un terrain qui leur est étranger et sur lequel ils sont traités comme de jeunes recrues, alors que, sur le leur, ils sont si exercés. C'est pourquoi, ils préfèrent condamner ce qu'ils n'ont pas appris, plutôt que de paraître avoir ignoré jusqu'à présent quelque chose qui eût mérité d'être connu. Mais certains éprouvent non seulement de la honte mais de l'ennui à étudier, je ne dirais même pas les nouveautés que produit notre époque, mais les oeuvres anciennes qu'elle a ramenées au jour, conformément aux vicissitudes de toutes les choses humaines. Eh bien, pour ceux qui partagent une telle mentalité, cette économie est au plus haut point agréable, on le comprend fort bien, qui consiste à rejeter les langues et les belles-lettres, et à négliger les auteurs anciens pour se borner à ne transmettre dans les écoles que ce qu'ils ont eux-mêmes appris et enseigné depuis de nombreuses années, et à n'y admettre de discussion que sur la base des thèses reçues. Or, à mon avis, il n'est pas du tout nécessaire qu'il en aille dans les écoles publiques, comme il en va dans les jeux d'échecs, de cartes ou de dés. Car, dans ces cas-là, ce n'est qu'à condition de se mettre d'accord sur les règles, qu'on pourra jouer. Mais, dans les discussions littéraires, on ne court aucun risque si quelqu'un apporte un élément nouveau qui ne soit pas indigne des études. Bien plus, les écoles ont été instituées dans le seul but d'apporter toujours quelque approfondissement. En outre, de même qu'il n'est pas convenable que les jeunes méprisent l'autorité de leurs aînés, ni qu'ils les jettent du haut du pont sous prétexte qu'ils sont sexagénaires, ainsi, il n'est pas bon que les aînés voient d'un mauvais oeil les progrès des plus jeunes, pas plus assurément qu'il ne convient que les parents supportent de mauvais gré de voir leurs enfants les surpasser en beauté ou en vigueur.

Traduction française : Daniel Coppieters de Gibson, André Raeymaeker, Aloïs Gerlo, La correspondance d'Érasme, vol. VI (1525 - 1527), University Press, Bruxelles, 1978


3. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

  • Jean de Salisbury, Policraticus, Livre III (prol. & ch. 1 à 15), texte complet
    Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639.

    Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe

B) Textes préparés :

    Grégoire le Grand (Grégoire Ier, 540-604, pape en 590), Homélies aux évangiles, Livre I, homélie 1 prononcée en 590 devant le peuple dans la basilique de saint Pierre
    Traduction française reprise au site :
    http://kerit.be/pdf/saint_gregoire_40_sermons_evangile.pdf
    Traduction par les Moines bénédictins de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux (84330 - France) ..
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Gregorius_Magnus/homelie_01_01.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Gregorius_Magnus/homelie_01_01_fr.txt

  • Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre IV, chap. VI
    Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639. ..
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_04_06.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_04_06_fr.txt
  • Jan HUS (1371 - 1415), Lettres, Lettre IV au recteur de l'Université de Prague
    Texte latin et traduction française numérisés par nos soins
    Texte latin : Franciscus Palacky, Documenta mag. Joannis Hus. Prague, 1869
    Traduction française : Emile de Bonnechose, Lettres de Jan Hus, écrites durant son exil et dans sa prison avec une préface de Martin Luther ... Paris, L. Delay, 1846. .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jan_Hus/lettres_04.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jan_Hus/lettres_04_fr.txt
  • Martin Luther (1483-1546), De la liberté chrétienne, paragraphes 1 à 10
    Texte latin et traduction française numérisés par nos soins.
    Texte latin : H. SCHMIDT, D. Martini Lutheri opera latina. Vol. IV, Frankfurt, 1867
    Traduction française : Félix KUHN, Le livre de la Liberté chrétienne du docteur Martin Luther. Paris, Sandoz & Fischbacher , 1879 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Luther/de_libertate_christiana_par01a10.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Luther/de_libertate_christiana_par01a10_fr.txt

 


Jean Schumacher
12 mai 2017


 
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Dernière mise à jour : 17/02/2002