Notice : 1. LECTURE : Marbode de Rennes (vers 1040 - vers 1123) à propos des hiboux :
Marbode de Rennes, Fabliaux et satires, livre II, 3 : Le messager de mort :
Bubo ferum nomen, dirum mortalibus omen,
Ut Maro testatur, dum cantat, fata minatur.
Illius cantum damnat genus omne uolantum,
Atque pari uoto scelus hoc fugat aere toto.
Noctes ergo colit, cum lucis tempora nolit;
Noctibus apparet, quoniam si luce uolaret,
Iam caput inuisum multo foret ungue recisum
Membraque cum plumis diuisaque sparsaque dumis,
Carpere pennatis cupientibus omnia uatis,
Vatis tam dirae, dignae mala fata subire.
Huic uolucri foedae simul, procul ergo recede,
Chartae funebris lator , damnande tenebris,
Qui uice bubonis non unquam laeta reponis,
Semper moesta canis non discessurus inanis;
Nam cum nil portes, nisi tristitiam, nisi mortes, ...
Les hiboux, nom hideux et d'augure funeste,
N'ont jamais fait leur cri, Virgile nous l'atteste,
Que pour prophétiser des malheurs et des maux.
Abominant ce cri, tous les autres oiseaux
Ont proscrit pour toujours ces prophètes funèbres,
Et c'est là, la raison qu'ils hantent les ténèbres
Et qu'ils n'osent bouger qu'à la faveur des nuits.
S'ils voyaient en plein jour un seul de ces maudits,
Les habitants de l'air, du bec et de la serre,
Le déchirant, bientôt auraient jonché la terre
Des restes mutilés de l'augure fatal,
Justement condamné pour n'aimer que le mal.
Tu mérites trop bien aussi qu'on te bannisse,
O toi qui du hibou remplis le triste office,
Exécrable porteur des messages de deuil,
Funèbre visiteur, qui ne franchis un seuil
Que pour jeter partout l'alarme et la tristesse.
2. LECTURE : Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180) à propos des lois de Lycurgue, le législateur mythique de Sparte :
Jean de Salisbury, Policraticus, IV, 3 :
... Item Ligurgus in regno suo decreta constituens populum in obsequia principum, principes ad iustitiam imperiorum firmauit; auri argentique usum et omnium scelerum materiam sustulit; senatui custodiam legum, populo sublegendi senatum potestatem dedit; statuit uirginem sine dote nubere, ut uxores eligerentur, non pecunia; maximum honorem pro gradu etatis senum esse uoluit; nec sane usquam terrae locum honoratiorem senectus habet. Deinde, ut eternitatem suis legibus daret, iureiurando obligat ciuitatem, nichil eos de eius legibus mutaturos antequam reuerteretur. Proficiscitur autem Cretam, ibi perpetuum exilium egit, abicique moriens ossa sua in mare iussit, ne relatis Lacedaemonem solutos se religione iusiurandi in dissoluendis legibus arbitrarentur. ...
... Lycurgue dans les institutions de Lacédémone affermit mutuellement l'état par la dévotion du peuple envers les princes, et par la justice des princes sur les méchants, il ôta l'usage de l'or et de l'argent monnayé avec les appâts des crimes. Il donna au sénat la garde des lois et laissa au peuple la puissance d'élire le sénat. Il ordonna que les femmes ne portassent point de dot à leur mari, afin qu'on choisît des femmes et non pas de l'argent. Il voulut que les vieillards reçussent un grand honneur selon les degrés de leur âge, et véritablement la vieillesse n'a point eu de place plus honorable en un lieu du monde. Ensuite pour rendre ses lois éternelles, il obligea la ville par serment à n'y rien changer jusqu'a tant qu'il revint; puis il s'en alla {tout d'abord} en Crète et demeura en exil tout le reste de ses jours et commanda à l'article de la mort qu'on jette ses os dans la mer, de peur que si on les rapportait à Lacédémone les citoyens crussent être quittes de leur serment, pour rompre les lois qu'il leur avait imposées. ...
Référence : Plutarque, Vie de Lycurgue, ch. XXIX
Environnement hypertexte :
http://mercure.fltr.ucl.ac.be/Hodoi/concordances/plutarque_uita_lycurgue/lecture/29.htm
3. LECTURE : Érasme (1469-1536) à propos de l'éducation des femmes :
Érasme, Correspondance, Lettre 1233 à Guillaume Budé - extrait :
... Iam neminem fere mortalium non habebat haec persuasio, sexui
foeminino literas et ad castitatem et ad famam esse inutiles. Nec
ipse quondam prorsus ab hac abhorrui sententia: uerum hanc mihi
Morus penitus excussit animo. Etenim quum duabus rebus potissimum
periclitetur puellarum castitas, ocio ac lasciuis lusibus, ab
horum utroque literarum arcet amor. Nec alia res melius tuetur
famam integram quam mores incontaminati ; nec ullae firmius castae
sunt quam quae iudicio castae sunt. Neque uero improbo consilium
eorum qui manuariis operis prospiciunt pudicitiae filiarum. Verum
nulla res sic totum puellae pectus occupat ut studium. Atque hinc
praeter hoc fructus quod animus ab ocio pernicioso prohibetur,
hauriuntur optima praecepta, quae mentem ad uirtutem et instituant
et inflamment. Multis simplicitas et rerum inscitia pudicitiae iacturam
attulit, priusquam scirent quibus rebus tantus thesaurus periclitaretur.
Neque uideo cur maritis sit metuendum ne minus
habeant morigeras, si doctas habeant ; nisi si qui tales sint ut ea
uelint exigere ab uxoribus quae non sint exigenda a probis matronis.
Imo mea sententia nihil est intractabilius inscitia. Certe hoc praestat
animus cultura studiorum exercitatus, ut intelligat aequas probasque
rationes, uideatque quid deceat, quid expediat. Atqui propemodum
persuasit qui rem docuit. Ad haec quum iucunditas firmitasque coniugii magis ab animorum beneuolentia quam corporum
amore proficiscatur, multo tenacioribus uinculis iunguntur, quos
ingeniorum quoque charitas copulat. Magisque ueretur maritum
uxor quem agnoscit et praeceptorem. Nec ideo minus habebit
pietatis, quia minus habet superstitionis. Equidem malo talentum
auri puri quam tria talenta multo plumbo scoriaque uiciata.
... Il n'était pour ainsi dire personne sur terre qui ne tînt pour
un axiome que, pour le sexe féminin, la littérature était inutile aussi
bien à la chasteté qu'à la bonne réputation. Et moi-même,
autrefois, je n'étais guère opposé à cette manière de voir; mais
vraiment {Thomas} More me l'a entièrement chassée de l'esprit. Et la raison,
c'est que les deux facteurs par lesquels la chasteté des filles est le
plus dangereusement menacée, à savoir l'oisiveté et le badinage,
c'est l'amour des lettres qui les tient l'un et l'autre à l'écart.
Il n'est rien qui préserve autant une réputation intacte que des moeurs
pures; et il n'est pas non plus de filles qui soient chastes avec plus
de fermeté que celles qui sont chastes de propos délibéré. Je ne
désapprouve pas, à vrai dire, ceux qui veillent à la pudicité des
filles en les mettant au travail manuel; mais, réellement, rien n'occupe
aussi complètement le coeur d'une jeune fille que l'étude.
Outre le résultat que l'esprit est à l'abri d'une pernicieuse oisiveté,
c'est de l'étude qu'on puisera les meilleurs préceptes qui affermiront
la pensée dans la vertu, et qui l'enflammeront pour elle.
Chez beaucoup de filles, la naïveté et l'ignorance des faits entraînent
la perte de la pureté avant qu'elles ne sachent de quels dangers
un si grand trésor était menacé. Et je ne vois pas non plus pourquoi
les maris devraient craindre d'avoir des femmes moins soumises
du fait qu'elles sont instruites; à moins qu'ils ne soient de cette
engeance qui veut exiger de l'épouse ce qui ne doit pas être exigé
d'une honnête mère de famille. Vraiment, à mon avis, il n'est
rien de plus difficile à manier qu'un être ignorant. Il est hors de
doute qu'un esprit exercé à cultiver les études possède cet avantage
de saisir les raisonnements corrects et honnêtes, d'apprécier ce qui
est convenable, ce qui est expédient. Certes, celui qui a donné une
information a quasi implanté une conviction. Il y a encore ceci :
comme le charme et la solidité du mariage procèdent davantage
du bon vouloir des esprits que de l'amour charnel, les époux
qu'unit, par-dessus le marché, l'harmonie des dispositions intellectuelles,
sont unis par des liens beaucoup plus solides. Elle respecte
davantage son mari, l'épouse qui reconnaît également en lui
un précepteur. Sa piété ne diminuera pas parce qu'elle a moins de
crainte superstitieuse. Bien sûr, je préfère un seul talent d'or pur
à trois talents falsifiés par une quantité de plomb et de scories. ...
Traduction française : Marcel A. Nauwelaerts, La correspondance d'Érasme, vol. IV (1519 - 1521), Bruxelles, Presses académiques européennes, 1970
3. ITINERA ELECTRONICA
: Environnements hypertextes & Textes préparés :
A) Environnements hypertextes :
B) Textes préparés :
- Augustin (saint), Contre Julien, Livre VI
Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/polemiques/pelage/julien/julien6.htm
Traduction française :
"Oeuvres complètes de Saint Augustin".
Traduites pour la première fois,
sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869
.
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/contre_julien_06.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/contre_julien_06_fr.txt
- Marbode de Rennes (vers 1040 -vers 1123), Fabliaux et satires, livre II, 3 :Le messager de mort
Traduction française reprise au site de Philippe Remacle :
http://remacle.org/bloodwolf/eglise/marbode/poesies.htm
Traduction française : Sigismond Ropartz, Poèmes de Marbode, évëque de Rennes, Rennes, Verdier, 1873.
latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Marbode_Rennes/messager_mort.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Marbode_Rennes/messager_mort_fr.txt
- Jean de Salisbury (vers 1115 - 1180), Policraticus, Livre IV, chap. III
Traduction française encodée par nos soins en adaptant l’orthographie.
Traduction française : François Eudes de Mézeray, Les vanitez de la cour. Paris, Quinet, 1639.
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latin :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_04_03.txt
français :
http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Jean_de_Salisbury/policraticus_04_03_fr.txt
Jean Schumacher
31 mars 2017
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