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Date :     02-12-2016

Sujets :
LECTURE : Pétrarque (1304-1374) explique le dessein qu'il poursuit dans ses écrits ; LECTURE : Pétrarque (1304-1374) stigmatise l'attitude de ceux qui pratiquent une sottise cultivée ; LECTURE : Pétrarque (1304-1374) à propos de la (bonne) espérance ; ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés : Augustin (saint) ; Augustin (saint), Pétrarque (x 2), John Barclay ;

Notice :

1. LECTURE :Pétrarque (1304-1374) explique le dessein qu'il poursuit dans ses écrits :

Pétrarque, De la vie solitaire, Lettre d'introduction :

... {res} que ut paucis placeant laboro, quando, ut uides, sepe res nouas tracto durasque et rigidas, peregrinasque sententias et ab omnia moderantis uulgi sensibus atque auribus abhorrentes. Si indoctis ergo non placeo, nichil est quod querar: habeo quod optaui, bonam de ingenio meo spem. Sin uero doctis quoque non probor, est fateor quod doleam, non quod mirer. Nam quis ego, aut quid est unde michi in tanta presertim uarietate iudiciorum interblandiar, aut arrogem quod nec Marco Tullio preclara illa celestique facundia contigisse scio? Cuius liber "De optimo genere dicendi" -- Deus bone, quale quamque ex alto sumptum opus! -- quod idem in epystolis indignanter attigit, Marco Bruto, ad quem et cuius precibus scriptus erat, erudito uiro licet et amico scribentis, non probatur; ut grauiora preteream, que ab illustribus quidem longe tamen imparibus oratoribus tantus ille uir patitur, Asinio utroque et Caluo, qui eloquentie principi libertate nimia insultant et que ceteri mortalium mirantur ueneranturque condemnant. ...

... ces écrits dont je m'emploie à ce qu'ils ne plaisent qu'à un petit nombre : car, comme tu le vois, ce sont souvent des sujets nouveaux que je traite, des sujets difficiles et austères, et j'y mets des idées étrangères au peuple, bien éloignées de sa sensibilité et de son entendement qui imposent partout leur règle. Si donc je ne plais pas aux ignorants, je n'ai pas sujet de me plaindre : j'ai ce que je souhaitais, c'est-à-dire bon espoir en mes capacités. Si au contraire je ne rencontre pas l'approbation des savants, ce sera, je l'avoue, un sujet de tristesse, mais non pas d'étonnement. Qui suis-je en effet, ou quelle raison pourrais-je invoquer pour me flatter moi-même ou m'arroger ce que même Cicéron, je le sais bien, n'a pu obtenir malgré toute sa divine éloquence ? Son livre intitulé "De optimo genere dicendi" - Dieu ! quel ouvrage, et quelle profondeur de vues ! - ne reçut pas l'approbation de Marcus Brutus (il s'en indigne d'ailleurs dans ses lettres), un érudit pourtant, et un ami, sur les prières de qui il avait été écrit et à qui il était dédié - pour ne rien dire des critiques que ce grand homme dut essuyer de la part d'orateurs sans doute célèbres, mais bien inférieurs à lui, les deux Asinius et Calvus, qui s'en prennent avec une liberté excessive au prince de l'éloquence et condamnent en lui ce que tous admirent et vénèrent. ...


2. LECTURE : Pétrarque (1304-1374) stigmatise l'attitude de ceux qui pratiquent une sottise cultivée :

Pétrarque, De la vie solitaire, Lettre d'introduction :

... Sed copia literarum non semper modestum pectus inhabitat, et sepe inter linguam et animum, inter doctrinam et uitam concertatio magna est. De his autem loquor qui, literis impediti et onerati potius quam ornati, rem pulcerrimam, scire, turpissimis moribus miscuerunt, tanta animi uanitate ut scolas nunquam uidisse multo melius fuerit; qui hoc unum ibi didicerunt, superbire et literarum fiducia uaniores esse cuntis hominibus; qui, quieturum libenter Aristotilem uentilantes per compita, cuneatim uulgo mirante pretereunt; quique uicis atque porticibus effusi numerant turres equosque et quadrigas; qui plateas et menia metiuntur, femineoque inhiantes ornatui, quo nichil est fugacius nichil inanius, obstupescunt. Neque solum in uiuis, sed et in marmoreis herent imaginibus et ceu collocuturi subsistunt attoniti occursibus statuarum, queque nouissima pars insanie est, turbis et strepitu delectantur. Hi sunt qui quasi tritam uenalemque supellectilem tota urbe circumferunt stultitiam literatam; hi sunt solitudinis inimici sed et proprie domus hostes, quos primo mane digressos ad inuisum limen uespera uix tandem reuehit; hi sunt quibus in prouerbium uenit: "bella res est gentes uidere, cum hominibus conuersari". Melius equidem uidere rupes ac nemora, uersari cum ursis ac tigribus. ...

... Mais une vaste culture ne va pas toujours de pair avec l'humilité du coeur, et entre les paroles et les pensées, entre les idées et la vie la lutte est souvent rude. Je pense à ceux que leur culture embarrasse et alourdit bien plus qu'elle ne les rehausse ; qui mêlent ce bien merveilleux, le savoir, à l'infâmie de leur conduite, et avec une telle légèreté, une telle inconséquence qu'il eût été bien préférable pour eux de n'avoir jamais fréquenté l'école ; qui n'y ont appris, avec la superbe et l'enflure, qu'à être si imbus de leur culture qu'ils remportent chez les hommes la palme de la vanité ; qui agitent aux carrefours un Aristote qui ne demanderait pas mieux qu'on le laisse tranquille, et avancent en ordre de combat sous les yeux du peuple béat ; qui se répandent dans les rues, dans les galeries, pour compter les tours, les chevaux, les quadriges ; qui mesurent les places et les murs, et sont bouche bée devant tout l'appareil de la séduction féminine, comble de l'éphémère et de la vanité. Ils restent plantés non seulement devant les gens, mais aussi devant des figures de marbre : les voilà, comme s'ils allaient lui parler, figés sur place à chaque fois qu'ils rencontrent une statue ! et, c'est la dernière folie, la foule et le bruit ont pour eux tous les charmes. Ce sont eux qui promènent par toute la ville, comme un vieux bibelot à vendre, leur sottise cultivée ; voilà les ennemis de la solitude, les opposants à leur propre chez-soi, que le soir ramène finalement au seuil haï qu'ils ont quitté à l'aube ; et c'est à eux qu'on doit ce proverbe : " Plaisante chose que de voir du monde et de discuter avec les gens ! " Mieux vaudrait voir des rochers et des forêts et fréquenter les ours et les tigres....


3. LECTURE : Pétrarque (1304-1374) à propos de la (bonne) espérance :

Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. CIX, 5 :

{SPES} Spem bonam usque ad ultimum non deseram.
{RATIO}
Quid si diu ante illa te deseruit? Anne illam retrahes, an sequeris, an expectabis ut redeat? Age autem, spera, quando nichil est dulcius quam falli. Non ego tibi spem quam mordicus tenes eripiam; tantum illud admoneo, non esse spem bonam quam tu reris: non est spes bona que bonum sibi proposuit, sed que bene. Bonum quidem sperare scelestissimi quoque homines possunt, immo et solent; uere itaque bona spes est, que de uero bono rite concepta est. Hanc qui habet stringat, teneat neque abire eam uel in ultimis sinat sororesque illi suas iungat, caritatem, fidem. Hec spes leta, dulcis, uerax, felix est queque nec sperantem fallit nec confundit, sed ad optimum prouehit animumque interim sperati boni anticipatione letificat. ...

Mais quoique je te dise, tu ne la {l'espérance} veux point quitter qu'à l'extrémité ; mais que feras- tu si elle t'a quitté il y a longtemps ; la rappelleras-tu ? veux tu la suivre ou attendre son retour ? Mais espère, à la bonne heure, puisque tu ne trouves rien de plus doux que d'être trompé. Je ne te ravirai pas un espoir que tu tiens si bien, je t'avertis seulement que ce n'est pas un bon espoir que celui que tu t'est imaginé. Ce n'est pas une attente légitime qui se propose le bien, mais qui se le propose bien, je veux dire, comme il faut. Les plus méchants hommes peuvent, voire ont accoutumé de se proposer le bien; mais une bonne espérance doit être conçue d'un vrai bien et d'une bonne façon. Qui en possède une de ce caractère, qu'il l'embrasse, qu'il la tienne bien et ne la laisse pas aller même à l'extrémité, mais lui joigne la foi et la charité, ses deux soeurs inséparables. Une telle espérance est gaie, douce, véritable et bienheureuse, elle ne trompe ni ne met son sujet en confusion ; au contraire, elle le porte au plus haut point de la perfection, et réjouit cependant une âme par un avant-goût du souverain bien qu'elle espère. ...


4. ITINERA ELECTRONICA : Environnements hypertextes & Textes préparés :

A) Environnements hypertextes :

  • Augustin, De la Trinité : Livre IV
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre4.htm
    Traduction française :
    "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869

    Ingénierie informatique : Boris Maroutaeff, Colin Scoupe

B) Textes préparés :

  • Augustin (saint), De la Trinité, Livre VI
    Traduction française reprise au site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais :
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/trinite/livre6.htm
    Traduction française : "Oeuvres complètes de Saint Augustin". Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_trinitate_06.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Augustin/de_trinitate_06_fr.txt
  • Pétrarque (1304-1374), Entretiens familiers de Pétrarque Sur la bonne et mauvaise fortune ou L'Art de vivre heureux, ch. 109 : De l'espérance
    Traduction française numérisée par nos soins en adaptant l’orthographie.
    Traduction française : Entretiens familiers de Pétrarque sur la bonne ou mauvaise fortune ou l’art de vivre heureux. Tomme second. Paris, Trabouillet , 1673 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch109.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_remediis_fortunae_ch109_fr.txt
  • Pétrarque (1304-1374), De la vie solitaire, Lettre d'introduction
    Traduction française reprise au site de La Grande Bibliothèque :
    http://la-bibliotheque.forum-motion.com/t39-la-vie-solitaire-de-petrarque
    {source inconnue} .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_uita_solitaria_intro.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/Petrarque/de_uita_solitaria_intro_fr.txt
  • John BARCLAY (1582 - 1621), L’Argénis, Livre I, chap 19
    Traduction française numérisée par nos soins (orthographie adaptée).
    Traduction française : abbé Josse, L’Argenis de Barclay. Tome premier. Chartres, N. Besnard, 1732 .
    latin :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_01_19.txt
    français :
    http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/files/AClassFTP/Textes/John_Barclay/argenis_01_19_fr.txt

 


Jean Schumacher
02 décembre 2016


 
UCL | FLTR | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 17/02/2002